çon que fi l’étoffe a trois navettes paflees, & trois
différentes reprifes pour brocher les efpolins , on
donnera le nom de j îx lacs à l’étoffe ou fatin en fix
lacs., parce qu’il a 6 lacs chaque coup. On fait baiffer
la fécondé liffe de liage au troilieme & quatrième
coup de navette fous la troilieme & quatrième marche
, ainfi des autres jufqu’à la fin des 8 liffes ; après
quoi on recommence.
Dimonfration d'un fatin façonné courant pour l'armure du fatin & du liage de S le S'.
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j \Lijjcs de fatin.
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“ 2 ^ LiJJcs de lid
On voit que la première liffe de liage prend le fil de lafmeme liffe; la fécondé, celui de la quatrième :
la troilieme, celui de la leconde ; & la quatrième, celui de la huitième,
Demonflration de l'armure Sun fatin à huit lijfes, pour le fr&yfaçorml , ‘l'mchù , & pour le liage de a furie 10 1
2 5 * s 7 0 J i 3 2 /
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Maru.es ae uage
Satin réduit. Le fatin réduit eft une étoffe brochée,
ou courante en deux ou trois lacs. Par le mot de broché
on entend toujours plufieurs lacs indépendamment
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Jffe de fatin.
-3 ^ Liffe de liage '.
tv* arches de fatin.
de ceux qui font paffés. Cette étoffe eft aujourd’hui
des plus à la mode, parce qu’elle eft plus belle que
celle d çs fa tins ordinaires , & c’eft la réduction q-uî
éh /ait le mérite 6c le prix ; il eft néceflaire de l ’expliquer.
Toutes les étoffes ordinaires font compofées dans
le cordage de 400 cordes de femples 6c de rame ;
chaque corde de rame tire deux arcades , 6c chaque
arcade tire une maille de corps, de façon que le corps
eft compofé de 800 mailles 6c maillons. Chaque maiP
Ion contient. 8 fils par la boucle dans les chaînes de
40 portées doubles, ou 80 portées Amples & 9 fils
dans les ordinaires de 90 portées. La largeur de l’étoffe
ordinaire eft de ^ , ou demi-aune moins deux
pouces environ ; cette largeur contient donc 800
branches de 8 ou 9 fils chacune : pour que l’étoffe
ordinaire foit frappée oUf travaillée comme il faut,
il eft néceflaire qu’elle ait autant de coups de trame
en travers, même plus, qu’elle n’en a en longueur; les
deux ou trois coups de navettes , s’il y en a , rt’étant
comptés que pour un de même que le broché. Selon
cette difpofition, il eft vifible que l’étoffe eft un compofé
d’un quarré parfait ; parce que le papier réglé
qui contient le deflein doit avoir la largeur jufte de
l’étoffe, 6c que toute la figure qu’il contient eft répété
deux fois dans l’ étoffe : donc le deflein ne portant
en largeur que la moitié de l’étoffe, la hauteur
ne doit porter, par la même raifon, que la moitié ,
quoique le deflein foit entièrement répété ; dans le
cas où il y auroit moins de coups en hauteur qu’en
largeur, l’étoffe ne feroit pas auez frappée, & où il
y en auroit infiniment plus , l’étoffe feroit trop frappée
, 6c les fleurs feroient écrafées, tout comme dans
le fens contraire, elles feroient alongées. Suppofons
par exemple, un deflein de 40 pouces d’hauteur fur
le papier réglé. C e deffein fabriqué, 6c rendu en étoffes
, doit être réduit à 20 pouces, parce que la feuille
qui le répété en largeur, n’a que 20 pouces de large,
6c que l’étoffe dans une pareille largeur répété deux
fois le deflein. Or fuppofons préfentement que pour
faire ces 20 pouces d’hauteur il faille 800 coups,
puifqu’il y a 800 branches dans la largeur : il eft évident
que s’il y en a moins, la figure où le deflein
alongera, 6c que s’il y en a plus, le même deflein
fera écrafé : il faut donc que la hauteur foit conforme
à la largeur. C’eft de cette exafre précifion que
dépend toute la perfection du travail des étoffes façonnées
, 6c fans cet aflùjettiflément aulîi néceflaire
qu’utile, les ouvriers feroient les maîtres de tramer
ou gros ou fin , félon leur caprice, & plus fouvent
gros que fin , pour avancer davantage l’ouvrage.
Le fatin réduit eft compofé différemment, au lieu
de 800 mailles dans la largeur de 20 pouces, il en
contient 1600, plus ou moins ; fixons-lé à 1600 branches
ou mailles , quoiqu’il n’ait que 400 cordes de
femple 6c de rame ; mais chaque corde de rame tire
deux arcades, qui font lever quatre mailles de corps.
Ainfi, le deflein qui contient en feuille 20 pouces de
large, étant répété quatre fois , eft réduit à 5 pouces
dans la fabrication. On fent déjà que puifque la largeur
contient 1660 mailles ou branches de foie ; il
faut que la hauteur contienne également 1600 coups
pour faire le quarré parfait. Confequemment, qu’il
faut tramer plus fin de moitié, 6c que l’ouvrage eft
plus longàfaire. Cette réduction dans la hauteur n’eft
pas le feul motif de la perfeûion de l’étoffe, il en eft
Un autre. Chaque maille de corps qui, dans les étoffes
ordinaires, contient 8 ou 9 fils , comme il a été
dit ci-deflùs, n’en contient, dans celle-ci, que quatre
ou quatre Sc demi, c’eft-à-dire, une de quatre 6c
une de cinq alternativement. Cette médiocre quantité
de fils dans chaque maille de corps, fait que la branche
étant plus fine, toutes les découpures contenues
dans le deflein r toutes les pointes de feuilles, fleurs,
fruits ou ornemens qui font découpés par plufieurs
cordes, 6c qui fe terminent par une, font infiniment
plus parfaits 6c plus délicats. Cette -délicatefle influe
dans la hauteur du deffein comme dans fa largeur
elle influe encore fur le fond de l’étoffe, qui étant
tramé plus fin & répété plus fouvent, forme un fa tin
p lu s p a r fa i t. V o i là c e q u e c ’ e ft q u e les fatins réduits;
il feroit difficile de réduire un taffetas façonné, parce
qu’étant tramé fin , il faudroit encore diminuer la
trame, laquelle avec les deux croifures qui fe trou«
vent pour les deux jets de trame, ne pourroient pas
encore fe réduire ou être ferrés comme il faut. On
peut réduire les gros-de-tours ; mais dans ce ca s , le
fond étant mince, n’aura que la qualité de taffetas*
. On ne réduit point les étoffes eïi dorure, parce
que, outre qu’elles prendroient le double de dorU-
re , cette meme dorure feroit trop preflee ou écrâ*
fée. On fait cependant à Lyon des fonds or réduits
en 600 cordes de femples 6c de rame, 6c 600 area»
des; mais ils n’ont que 1200 mailles de corps oü
maillons, Sc on n’a pas pu porter plus loin les étoffés
en dorures.
Les fatins réduits font montés à 8 lifles à l’oirdi*
naire ; ils n’ont point de liage ; le deflein , outre fa
rédudion, étant difpofé de façon que les parties de
foie n’ont pas plus de deux à trois lignes de large en
étoffe ; la foie d’ailleurs , qui n’eft pas liée , ayant
plus de brillant que celle qui l’eft, Sc la quantité-des
brins qui entrent dans le broché 6c dans la trame
étant plus fine de moitié que dans l’étoffe ordinaire.
Sat in de Bruges , (Soierie.’) ori le nomme auflî
fatin-caffard ; c’eft un fatin dont la première fabrique
s’eft faite à Bruges ; la chaîne en eft de foie, 6c la
treme de fil. Les fatins de Bruges qui fe fabriquent en
France, doivent avoir de largeur au-moins demi-
aune moins un feize, o u demi-aune entière, o u me»
me demi-aune un feize, à peine de 30 liv. d’amende*
Satin DÈS IndES, (Soierie étrangère.) oïl l’appelle
autrement fatin de la Chine ; c’eft une étoffe de foie
allez femblable aux fatins qui fe fabriquent en Europe.
Il y en a de pleins , foit blancs , foit d’autres
couleurs ; il y en a aulfi à fleurs d’or ou de fo ie , à
carreaux, de damaflës, de rayés 6c de brochés. Ori
les eftime particulièrement, parce qu’ils fe blanchif-
fent &i fe repaflent aifément, fans prefque rien perdre
de leur luftre, & fans que l’or en foit ni plus ap-
plati, ni moins brillant : ils n’ont pourtant ni l’éclat,,
ni la bonté de ceux de France 6c d’Angleterre. Il y
en a de pièces de quatre aunes 6c demie, de fept, de
huit & de douze de longueur fur trois huitièmes cinq
fixiemes 6c cinq huitièmes de largeur*
Sa t in dîné , (Soierie.) étoffe de foie pliée d’une
maniéré finguliere. Il y en a de deux fortes : les uns
font pliés de la forme des livres qu’on appelle gros
in-oclavo, Sc les autres de celle d’un in-quarto. L e s
longueurs 6c largeurs n ’en font pas certaines. Il y en
a de 11 aunes ou environ la p iece, 6c d’autres environ
de fix. Les linés blancs à fleurs font de la dernière
mefure ; les couleurs à fleurs 6c les brochés
font de la première. Dicl, du Comme
SATINADE, f. f. (Soierie.) les fatinddës font de
petits fatins très-faibles 6c très-légers, dont les dames
font des robes longues de printems 6c d’automne ,
ou des robes à fe peigner. Ils font communément
rayés. On nomme encore faùnade une petite étoffe
à-peu-près comme le fatin de Bruges, mais plus foi-
b l e , dont on fait des meubles, particulièrement des
tapifleries de cabinet. Dicl. du Commerce,
. SATINÉ, adj. (Jardinage.) fe dit de la couleui*
d’une anemone , d’une renoncule , ou d’une oreille
d’ours..
■ SATINÉE, C ouleur , terme de Joaillier ; la eau*
leur Jatinée en fait de pierres précieufes, eft une couleur
claire & brillante. C’eft l’oppofé de velouté,
( Z ) . / . )