» qui produit deux effets très-oppofés ; car fi on y- •
b plonge un flambeau allumé, elle l’éteint ; fi de loin,
» 6c fans aucun fcü, on lui préfente un flambeau
» éteint, elle l’allüme'». Lé même Solin donne le
nom de jactr f o n s , à une ri viere apparemment plutôt
au’à une fontaine,où l ’on plongeoitleboeuf coii-
facre au dieu Apis, pour le faire motifir lorfque fon
teins feroit fini. ;
<°. Sacer lucus, le bois facré, bois d’Italie a 1 embouchure
du Garagliano près de Minturnes, félon
Strabon, lib. V. p . 234. Scipion Mazella croit que ce
lieu s’appelle aujourd’hui Hanù. Il y avôit aufli plu-
fieurs böis facrés dans la Grèce.
6°. Sacer mons, montagne facrée. Il y avoit une
telle montagne dans la Thrace, entre la ville de Byzance
& laQuerfonnèfe de Thrace,félon Xénéphon,
lit. F i l . Il y en avoit une autre en Italie, comme il
paroît par une infcription trouvée en cet endroit. Juf-
tin ük. X L 1F. ch. HJ. parle aufli d’une montagne facrée
à l’extrémité dé la Galice. On appelle encore
à-préferit cette montagne Pico-Sagro. Elle eft entre
Orenfe 6c Compofielle.
7°. Sacer portas, le port facré, port de la Sarmatie
àfiatique, fur le pont-Euxin, à 180 ftades du port de
Pagræ, & à 300 de Sindiqué, félon Arrien dans fon
périple du P'ont-Euxïn. .
8°. Sacer [inus, le golfe facré, golfe de l’Arabie
heureufe, fur le golfe Perfique , félon Ptolomée, qui
le met au pays du peuple Abucoe'u (D . J .)
SACERDOCE, f. m. (Antiq. grec. & rom.) Toute
religion fuppofe un facerdoce, c’eft-à-dire des minifi
très qui aient foin des chofes de la religion. Lefacer-*
doce appartenoit anciennement aux chefs de famille $ ;
d’où il a paflé aux chefs des peuples, aux fouverâins
qui s’en font déchargés en tout, ou en partie fur des
minières fubalternes. Les Grecs & les Romains
avoient une véritable hiérarchie ,c’èft-à-dire des fou-
verains pontifes, des prêtres, 6c d’autres** miniftres
fubalternes. A Delphes il y avoit cinq princes des
prêtres, & avec eux, des prophètes cjui annonçoient
les oracles. Le facerdoce à Syracufe etôit d’une très-
grande confideration, félon Cicéron, mais il né du-
roit qu’un an. Il y avoit quelques villes grecques,
comme A rgos, où les femmes exefçoient le facerdoce
avec autorité. ,
C’étoit principalement à Rome que cette hiérarchie
avoit lieu. Le facerdoce fut d’abord exercé par
60 prêtres, élus deux de chaque curie ; dans la fuite
ce nombre fut augmenté. Au commencement c’é-
toient tes feuls patrices qui exerçoient le,facerdoce,
auquel étoient attachées de grandes prérogatives ;
mais les plébéiens s’y firent admettre dans la fuite,
comme ils avoient fait dans les premières charges de
l’état. L’éleüion fe fit d’abord par le college des prêtres
: bientôt après le peuple s’attribua les élevions ,
& le s conferva jufqu’au tems des empereurs. Lerfacerdoce
avoit à Rome différens noms 6c différentes
fonûions : le fouverain pontife ,1e roi des facrifices,
les pontifes, les flamines, les augures, les arufpices,
les laliens, les arvales, les luperces, les fybilles, les
veftales. _
Ajoutons que le facerdoce étoit fort honore a Rome,
6c jouiffoitde grands privilèges. Les prêtres pou-
voient monter au capitole fur des chars, ils pourvoient
entrer au fénat : on portoit devant eux une
branche de laurier, & un flambeau pour leur faire
honneur. On ne pouvoit les prendre pour la guerre,
ni pour tout autre office onéreux ; mais ils fournif-
foient leur part des frais de la guerre. Ils pouvoient
fe marier, & leurs femmes, pour l’ordinaire,pre-
noient part au miniftere. Quand il s’agifToit d’élire
un prêtre, on examinoitfa v ie , fes moeurs, 6c même
fes qualités corporelles ; car il falloit qu’il fût exempt
de ces défauts qui choquent, comme d’être borgne,
boiteux, boffu, &c. Romuius avoit ordonné que les
prêtres auroient au moins cinquante ans accconiplis.
( D . J . ) . ,
Sacerd o ce , ( Critiq. facrée. ) pretrife , dignité
facerdotale. On peut diftinguer dans l ’Ecriture trois
fortes de ftcerdoces : 1°. celui des rois, des chefs de
familles , des premiers nés à qui il appartenoit le
droit d’offrir des facrifices à Dieu , 6c qui pour cela
étoient appellés prêtres , facerdotes. z°. Le. facerdoce
d’Aaron 6c de fa famille , Ecclêf xlv. 8 .30. Le facerdoce
de Jefus-Chrift qui fera fans fucceflion, Hébreux,
vij. 24. Quant au facerdoce chrétien, un pere de l’E-
glife l’a fort bien défini, une oblation de prières 6c
çl’inflruétions par lefquelles on gagne les âmes que
l’ôn offre à D ieu. (D. J.) SACERDOTAL, adj. ( Jurifprüd. ) fe dit de ce
qui eft attaché à la qualité de prêtre.
Un bénéfice eft facerdotal quand il doit être deflervi
par un prêtre;il eft facerdotal alegi, quand c^eft la loi
qui exige que le pourvu ait l’ordre de prêtrife ; à
fundatiohe, quand c’eft le titre qui le requiert. Foyei
B én é f ic e . ( A )
SACES , les , (Géog. atic. ) ou Saques, S acte ; ancien
peuplé d’entre les Scythes. Diodore de Sicile ,
liv. II. ch. bciij. dit , en parlant des Scythes , qu’on
les diftingue par des noms particuliers ; que quelques
uns font appellés Saccs , d’autres MaJJaget.es ,
d’autres Arimafpes. Strabon, liv. II. p. S u . S iz 6*
i [ 5 13. dît, les Scythes qui commencent à la mer Caf-
pienne, s’appellent Daca, ( Dahce ) ; plus à l’orient
font les Meflagetes, 6c les Sacoe. Le même auteur
nous apprend qu’ils avoient envahi la Baûriane, 6c le
meilleur canton de l’Arménie , qu’ils avoient appell
e Sacafena de leur no’m , 6c qu’ils s’étoient avancés
jufqu’à la Cappadoce , près de la mer Noire'. Tandis,
qu’ils célébraient une fête pour fé réjouir du biïtirf
qu’ils avoient fa it , les officiers perfans prirent leur
tems pendant la nuit , les attaquèrent, 6c les taillèrent
en pièces.
D ’autres, dont Strabon rapporte auffile lentiment,
mettent cet événement fous Cyrus. Ils difentque ce'
roi faifant la guerre au peuple Sacoe, fut mis en de-'
route, & s’enfuit avec fon armée jufqu’en un lieu où
il avoit laiffé fes bagages ; que là ayant trouvé des v ivres
en abondance , il avoit fait reprendre des forces
à fes troupes. Comme l’ennemi le pourfuivoit, il
laifla en ce même lieu quantité de vin , 6c de quoi
faire bonne chere, 6c continua de s’enfuir. Les barbares
trouvant des tentes remplies de tout ce qui flat-
toit leur goût, fe livrèrent aux plaifirs de la table. C y rus
, qui n’étoit pas fort éloigne, tomba fur eux pendant
qu’ils étoient defarmés , & ne fongeoient qu’à
boire 6c à danfer : il remporta une viôoire complet-
t e , en mémoire de laquelle fut inftituée la fête nommée
facoea.
Ptolomée , qui a pris à tâche de faire connoitre ce
peupla, le placé entre la Sogdiane 6c l’Imaüs. Il eft ,
dit-il, borné au couchant par la Sogdiane depuis le
coude du Jaxarte jufqu’à fa fource, 6c de-là par une
ligne qui va vers le midi, le long d’une branche de
l ’Imaiis , qui le borne au midi ; il eft borné au nord
par la Scythie , 6c à l’orient par l’Afcatancas , qui eft
une branche de l’Imaüs.
Selon lu i , les Sacce étoient nomades , vivoient
dans les hutes qu’ils tranfportoient où ils vouloient ;
ils n’avoient point de villes, 6c fe logeoient dans les
bois : il les partage entre plufieurs peuples ; près du
Jaxarte étoient les Carates ; dans les pays des montagnes
, les Comedes ; près de l’Afcatancas, les Maf-
fagetes ; entre ceux-là les Grinéens leythes ; & enfin
plüs au midi, près de l’Imaiis, les Byltés.
Mais voici ce que je penfe de plus vraiffemblable
fur les Saques. Ils étoient originairement une nation
I de Scythes établis au-delà du Jaxartes, dans la gran-
SAC
de Scythie; tous les géographes anciens font d’accord
là-deflùs ; & les Perfes donnoient le nom général de
Saques aux peuples que les Grecs nommoient ScyT
thés, &qu e nous appelions aujourd’hui Tanares.Les
Scythes ou les Saques occupèrent enfuite la plus grande
partie de la Sogdiane, ou du pays qui eft entre l’Oxus
8c le Jaxartes. Ceux qui étoient à l’occident, por-
foient plus, communément les noms de Maffagîtes 6c
de Corajmiens; mais les uns & les autres avoient paffé
l ’Oxus , 6c s’étoient établis en-deçà de ce fleuve.
Les Perfes donnoient le nom de Dacte à ‘ceux de
ees Scythes qui habitoient des villages ; cair ils ne
menoient pas tous une vie erranfé. ; 6c l’on retrouve
encore aujourd’hui le nom de Dehïjlan donné au pays
occupé par une nation de Tartares fur le bord de la
mer Cafpienne , dans le même lieu où les anciens
placent les Daca.
Il femble même que le nom de Saques o\\ de Maf-
fagettes défignoit les Scythes nomades habitant fo.us
des tentes, & vivant de leur chaflé ou du lait de leurs
troupeaux. L’hiftoire de Genghizkan 6c celle de Ta-
merlan donnent le nom de G/tel au pays des Tartares
qui mènent une vie errante ; 6c ce mot femble un
refte du nom de Mejfagetes ; le nom de Çapschak, que
les Arabes donnent aux plaines defertes qui font au
nord de la mer Cafpienne,.paroît de même formé fur
le nom de Saques ; car on lait que les Grecs n’ayant
pas le fon du fchin des Orientaux, l’exprimoient par,
une/, comme font chez nous les perfonnes qui graf-
feyent. (JD. J.)
SACHALITES , LES, (Géog. anc.) Sachalitce ; ancien
peuple de l’Arabie heureufe , fur la côte de l’Océan
, dans un golfe qui dans l’état préfent de l’Arabie
n’eft nullement reconnoiflable ; mais cependant
on peut dire , fur une combinaifon d’indices , que
Ptolomée , liv. VI. ch. vüj. concevoit ce golfe entre
le cap Fartaque 6c le cap de Razalgate.
Les Sachantes occupoient, félon lui, toute la côte;
de ce golfe, in quo , difent les traducteurs latins de
cet auteur , colymbefi Pinici fuper utrtbus navigant..
Comme-la pêche des perler colymbefi Pinici, fe fait
par des plongeurs qui vont ramafler au fond de la
mer cette forte d’huitre où elle fe trouve : pour traduire
Ptolomée d’une maniéré intelligible , il falloit
dire : in quo ejl margaritarum pifcatio, incolce fuper utri-.
bus tranfnavigant. En effet, Ptolomée parlant, du peuple
Sachalitce, dit qu’ils demeuroicnt dans.le. golfe
Sachalite ; 6c avant que de nommer les lieux de là
côte, il ajoute, à l’occafion de ce golfe, q u e T o n y
pêchoit'des perles, 6c que les habitans le traversaient
fur des outres,.
Ptolomée, liv. I. ch. xvij. ne borne pas les Sachantes
au golfe de ce même nom J il les étend encore le
long de la côte jufques dans le golfe Perfique. Ainfi
leur pays répondoitau royaume de Carefen, ait pays
de Mahré, au royaume de Mafcate, 6c à une partie
du pays d’Oman. Il appelle ce pays Sachalithes regio.
La profondeur que Ptolomee.donne au golfe Sa-
chalite , 6c qui fe tire des polirions de chaque lieu dont
il le borde, ne paroît plus aujourdhui, à-moins qu’on
ne veuille dire que le golfe étoit celui que nous con-
noiflons fous le nom de Taphar, qui eft forf étroit ;
& par conféquent il répond mal à l’idée des anciens,
qui le prenoient depuis le cap Siag’ros jufqu’au cap
Corodamum, c’eft-à-dire depuis le Fartaque jufqu’au
Razalgate. ( D . J . )
SACHÉE , f. f. ( Comm. ) ce qu’un fac peut contenir
de grains,de légumes, ou de marchandifes. Une
fâchée de laine , une fâchée de blé, unefâchée de pois.
SachÉe , eft aufli la mefure à laquelle on vend les
broquettes qui fe font àTranchebray près Falaife.
Elle eft du poids de foixante livres pour toutes les
broquettes communes , 6c de trente feulement pour
celles qui font du plus fin échantillon, En d’autres
S A C 473
endroits on appelle cette mefure une pochée. Id. ikhU
SACHET , fi m. ( Gtanwi. ). petit fac. Voye^ Varticle
S a q , & les articlesJuivans. Un fachet odorant.
Sa c h e t , terme de Chirurgie concernant la niatiert
médicale externe,c’eft une compôfition de médicamens
fecs 6c pulvérifés mis en un petit fac. Lesfachets doivent
avoir la figure dès' .parties fur lefquelles on les
applique. Ceux qu’on dèftine à couvrir la tête font
faits en maniéré de bonnet ou,dé coîffe. Ils font trian-,
gulaires pour couvrir l’oeil. Lçs .anciens donnoient la
figure d’imé cornemufe iuxfachets qu’ils appliquoient
fur la région de. l’eftomac : ils faifoient. oblongs , en
forme dé langue de bcéùf^ ceux qu’ils déftinoientpour-
la rate, &c. La matière des fàchtts eft fournie par des
feuilles , des fleurs, des fruits de différentes plantés*.
Les auteurs en donnent plùfièurs formules. On a
décrit-, dans ceDiérionnaire, au mot CücüPHÉ , Ja
compofition des bonnets piqués aromatiques pour,
fortifier la tête. Ambroifé Paré en fournit un autre
contre-les affe&ions froides du-,cerveau. Prenez dû"
fon, une poignée; du millet, Une once ; du fel, deux
gros ; rôles rouges, fleurs de romarin, de ftoechas ,
de doux de girofles , de chacun deux gros ;’ feuilles
de betoine 6c de faugé,,' dé chacune demi-poignée :
on coud toutes ces drogues en poudre dans une.coiffe,^,
qu’on fait chauffer à la fumée de la poudre d’encens
6c de fandarac., j.etté’e fur.des charbons ardens. On
applique fur les yeux desJ'achets difçuflifs 6c réfolu-
tifs, compofés avec les poudres de fleurs de melilot,
de camomille, de fureau, les fommités de romarin ,
les fleurs de ftoechas, &c. auxquelles on ajoute de la
poudre de,café brillé; -
Pour difcuter 6c difliper des yëntofités , on ajoute
aux plantes ci-deflits fpécifiées, les poudres de femen-
ces d’anis, de fenouil , &c. Pour foutenir les poudres
6c empêcher qu’elles ne fe jettent de côté 6c d’autre
, on les met fur du coton , 6c l’on pique la toile
qifi fait le fachet. On arrofe quelquefois les fachets
avec du vin chaud,.où des eaux diftillées ; quelquefois
on' les expofe à la vapeur de quelques parfums ,
à l’humidité vaporeufe de quelque eau diftilléejet-
tée fur une pelle rougie au feu , &c. Voye^ F u m i g
a t io n . Les plantes émollientes bouillies dans de
l’eau s’appliquent aufli entre deux linges,, fous la dénomination
de fachets ; mais ce font plutôt de cata-
plafmes , que pour plus grande propreté on ne fait
pas toucher immédiatement à la peau..
Il y a à Paris un empirique qui vend un fachet dit
anti-apoplectique , que. l’on porte au cou avec un ruban
, qui laiffe pendre ledit fachet, grand, comme
l’extrémité du pouce, fur la région inférieure du fter-
num. Quoi qu’on ait dit, à l'article A m u l e t e , de la
vertu de ces fortes de parfums , il eft difficile que la
raifon fe prête à croiré que les caüfes de l’apoplexie
ne peuvent prévaloir contre l’efficacité du fachet-
Quelques perfonnes n’en blâiîient pas l’ufage, parce,
qu’il eft certain, dit - o n , qu’il ne fait aucun mal ;
mais n’en eft - ce pas un très - grand que de mettre
toute fa confiance à une pratique inutile qui empêche
de fe précautionner d’ailleurs par le régime ,
& des attentions féveres contre l’atteinte d’un accident
aufli formidable que l’apoplexie ? Populus vult
decipi, decipiatur. (T)
Sa c h e t s de mitraille, ( Artillerie. ) ce font de petits
facs de toile qu’on remplit de mitrailles, foit pour
armer des canons , foit pour armer des pierriers.
SACHETTES, fi fi pl. (Hifl. eccléf) religleufes de
l’ordre de la pénitence., ou du fiac, .ou ,des fachets ;
elles avoient une maifoii proche Saint-André-.des-
arcs , dans une rue qu’on appelle encore la rue. des
fachettes.
SACIENS, fi m. pl. ( Hift. eccléf) c’eft la mêmé
fefte que les Anthropomorphe tes, Voye^ A n th r o pq «
MORPHITES,