à la jürifdittion ; l'on report eft le territoire qui ne lui
elt fournis que pour les appels. Le reflbrt eft ordinairement
plus étendu que le diftrift, il peut cependant
l’être moins, y ayant des juftices allez'conlidérables
qui n’en ont point ou fort peu qui y re{Tortillent par
appel.
Le miniftere public 3 &même les particuliers qui
fe trouvent y avoir intérêt, peuvent le pourvoir en
diftraétion de fon rejfort lorfque par des lettres du
prince ou par le fait de quelque particulier, on a donné
atteinte au report de la jurifdiûion ; ôc par diffraction
de rzjjort on entend fou vent dans ce cas , non-
leulement la diminution du rejfort par appel mais
aulli celle du diftrict ou jurifdiction immédiate.
Rejfort f e prend aulli quelquefois pour jurifdiélion
& pouvoir, comme quand on dit qu’un juge ne peut
juger hors de fon rejfort.
Quelquefois enfin rejfort eft pris pour jugement,
oc par dernier report on entend un dernier jugement
contre lequel il n y a plus de voie d’appel. Les cours
fouveraines jugent en dernier rejfort. Les préfidiaux
jugent aulli en dernier rejfort les caufes qui font au
premier chef de l’édit des prélidiaux. I f y a encore
cfautres juges,- qui dans certains cas jugent en dernier
rejfort. Voye^ Loyfeau, dt. desfeigneuries. (A )
RESSORTISSANT, adj. ( JuriJ'prud. ) fe dit d’un
tribunal qui eft dans le relïbrt d’un autre, c’eft-à-
dire dont Tappel va à cet autre tribunal, qui eft fon
fupérieur. A p p e l d e t r a i t , D i s t r i c t , J u -
RISÎ5IC T IO N , R e s s o r t . ( A )
RESSOURCE , 1. f. ( Gram. ) eft un moyen de fe
relever d’un malheur, d’un déiaftré, chine perte,
d’une maniéré qu’on ri’attendoit pas ; car il faut entendre
par rejfource un moyen qui lé jpréfente de lui-
même ; cependant quelquefois il fe prend pour tout
moyen en -général.
Ce marchand a de grandes reffources, il lui relie
encore du crédit Ôc des amis. Sa derniQrereJfôurce fut
de le -jetter dans un couvent. Le galimathias de la
diftinction eft la rejfource. ordinaire d’un théologien7
aux - abois.
R e s s o u r c e , (Maréchal. ) un cheval qui a de la
rejfource, eftla même chofe qii ’avoir du fond. Voyez
F o n d .
R.ESSOUVENIR, f, m. ( Gram. ) aéiion de la mémoire
, qui nous rappelle fubitement des choies paf-
féesv II y a , ce me lemble , cette différence entre fou-
yenir & rejfouvenir, que quand on dit j’en ai le fouve-
nir, on a la mémoire plus fréquente,'plus forte, plus
habituelle, plus voifine, plus continué; au-lieu que
quand on dit j’en ai le rejfouvenir, la préfence de la
chofe eft plus prompte, plus pafiàgere, plus foible
plùs'éloignéè. Le.foiiyeiur eft d’un teins moins éloigné
que le rejfouvenir : hommes Jouvene^- vous que
Vous etes pouffiéfe ôc que vous retournerez en po'uf-
fiere. Il ftgnifie ici n’oubliez pas. Refouvenei -vbtis
des foins que vos peres ôc meres ont- pris de la foi-
blefi'e de votre enfance, afin que volts ftippor’tiez
fans dégoût l’imbécillité de leur viëillefté.
RESSUAGE,f. m: f Métallurgie-?) c’ëft ainfi qu’on
nomme l ’opération par laquelle le cuiyre doit paffér
pour achever de fe dégager du plomb qui petit êrrè
reftçàvéélùi au fortir du fourneau de liquation. Après •
que le plomb chargé-d’argent s’eft féparé par la liqua- i
tfon -dit Cuivre, les gâteaux ou pains dé liquation fe
font affaifles, ôc font devenus entièrement poreux !
& fpongieux, ôc jl*y refte encore tine'portion de <
plomb qu’il eft néceffaire d’achever d’en féparer- !
avant que de raffiner lé cuivre. On fé fert ;poti r cela i
d’un fourneau conftruit dé la maniéré .füivante. On
•commencé à former dés évents emeroîx pour' dégager
l’humidité ; le fol du fourneau doitàller en pente
par-devant, ôc être garni de carreaux ou de briques ;
on forme plulieurs rues ou voies par des murs paraileles
places-prés les iins des autrês, & tfaverles par
; des baïrés^e'feF,!de font^-%leliinées' à fputenir les-
pieces de liquation qui do'ïÿ'ènt refiiïér. Gis murs
font recouverts par tinë Voûté, tè qSJsfait un four-
; neau de reverbere dont le! dévarn fe ferme avèc line
pôrîS'detole qué‘l!ëh enduit intérieurement de terre
. grade. VoytÇU traite de làfottu des mines deSchlutîer •
' loin. II. pa«. f-/b. & -i*/-1. Ou place de champ iiir ces
! “ “ s * cès barréâ l'es'piece's ôü les jsairiS' de lîqnài.
tion ; on les chauffe jufqu’à ce que iè Cuivre rougiffe-
omeurement ians le tondre ; par cette opératiô-tltqiii
i dure vingt-quatre | | S | « e - cuivre àcfidvè-de fo
‘ deSaSer du plomb Sc-de l’argent avec qui il étoit en-
core joint.
On appelle épines de rejfuage, les feories qui fe forment
du cuivre dans cette opération: en fe fervant
de bois pour faire la liquation, & en la faifant dans
un fourneau de reverbere ,ion lé difpenfera de faire
pafl'er le cuivre par l’opération du rejfuàge. Au fortir
du rejfuage le cuivre eft porté au fourneau de raffinage.
Voye^ R a f f in a g e . Voye[ Schlutter, ibid. ôc
, Varticle de la fonderie d’Orfchall. -
RESSUAGE, f: m. (terme de Monnoyeur.') c’eft une
elpece de roufneau qui a deux ou trois pies de
haut, environ deux piés de long' fur deux de large1
■ en-dedans. Il fert à lëparer & à rétirer le plomb ,
l’argent ôc le cuivre^ dont les culots font compo?
fes ; Oc 1 un des cotes de ce fourneau eft en pente;
pour laiflér couler les métaux dans une caffe qui
; eft au-deffous. Le rejfuage défigne auffr l’opération
par laquelle on fépare les métaux qu’on vient de
, nommer. Dans le premier lèns, on dit porter- les
- culots au rejfuage ; <$C dans l’autre, faire le reffuaoe
des culots. Boitard. (D. JJ) - . ■
RESULTER, v. aâ. terme de Monnoyeur. On dit en
terme cle monnoyeur , faire rejfuer les er.eufets Oc
faire ujfuer les culots. Voici l’explication de ces'
deux phrafes.
Quand un creufet de fer n’eft plus en état de-
fervir, on le met le fond en haut, fur les barreaux*
d’un fourneau à vent ; Oc on fait grand feu , afin
de faire fondre l’argent qui eft attaché au creufet;
ce que Ton appelle faire- rejfùtr le creufet. Apres
quoi on le retire tout rouge du feu , Oc on i’ex^-
fohe à coup de marteau; c’eft-à-dire, que l’on en
fait tomber la fuperficie , en feuilles que l’on pile;
enfuite, pour en faire les lavûres,afin d’en retirèr.
jufqu-’aux moindres parties d’argent.
Quand on veut feparer les métaux dés culots.,>
ce que l’on appelle faire reffiterdes culots, on' fai’t
un feu de charbon pour bien recuire la caffe on
fait une grille au-deffous du rejfuage : cette grille
n’eft pas de fer , parce que l’ardeur du feu foboit
que le cuivre du culot s’y attacheroït. On met les
culots fur cette grille:on fait un feu-olair deffous,
qui fait-allumer-le charbon qui eft lardé entre des
pavés- dont le rejfuage compofé',' Oc on modéré
Iè feu clair-autant’ qtte l’on peur; car bien que lé
cuivre foit plqs.difficile à fondre que l’argent Oc le
plomb il pôtmfoit'être auffi fondu; Oc ainfi ces
trois métaux que Ton veut féparer, fe trouveroient
mêlés dans la caffe. Quand les culots font bien
échauffés, de-plomb Oc l’argent fe fondent prefque
en même tems, Oc coulent dans la caffe.-Mais comme
le ^cuivre eft plus difficile à fondre, il refte fur la
grille , Oc on voit les reftes des culots percés.comme
des éponges aux endroits dont le plomb Oc l’argent
ont été détaches pâr Taélion du feu. On retire après
cela les reftes des lingots, on les fait fondre , Oc
on les met en lingots. Boitard. (D . J .) i> frjûa
RESSUI , 1. m. (ferme de Vénerie.) c’eft l’endroit
où le cerf fe fauve pour fe délaffer Oc fécher fa
fueu;- de Taiguaii ou de la rofée du matin. Sal-
novf . ( D . J. )
RESSUIER.
RESSUIER. (Jardinage. ) On dît qu'une plante
fe refuie, quand ayant été expofée la nuit a trop
de rofée ou à un brouillard gros Oc épais, rempli
de corpufcules pleins de foufre, on la fouftrait aux
premiers rayons du foleil.
RESSUSCITER, v. aét. (Gramm. ) revenir à la
vie. Jeftis-Chrift a rcjfufcité le Lazare. Lui-même eft
reffufeité. Il y a des réjurreclions dans toutes les religions
du monde ; mais il n’y a que celles du chrif-
tianifme qui foient vraies ; toutes les autres, fans
exception, font fauffes.
Rejjufciter fe prend auffi au figuré. Pourquoi ref
fufeiter cette vieille querelle de la prééminence des
anciens Oc des modernes, dans laquelle ceux d’en*-
tre les défenfeurs des modernes qui y avoient le
moins d’intérêt, y ont montré le plus de chaleur?
Voye[ R ésurrection.
RESTAINS, (Soierie.) groffes bobines fur lef-
quelles on enroule les cordons Oc la cordeline
d’une étoffe.
RESTAUR, f. m. (Jurifprud.) Oc par corruption
R estor , ce mot venant du latin rejlaurare qui lignifie
rétablir, reßituer, eft un ancien terme de pratique
qui étoit ufité dans la province de Normandie,
pour exprimer le recours que quelqu’un a contre
Ion garant ou autre perfonne qui doit l’indem-
nifer de quelque dommage qu’il a fouffert. (A )
Re s t a u r , (Commerce de mer.) c’eft le dédommagement
que les affureurs peuvent avoir les uns
contre les autres, fuivant la date de leur police
d’affurance ; ou c’eft le recours que les mêmes affureurs
font en droit de prétendre fur le maître
d’un navire, li les avaries proviennent de fon fait,
comme faute de bon guindage, de radoub, ôc de
n’avoir pas tenu fon navire bien eftant. Savary. HR
ESTAURATIF ou RESTAURAN T, urme de
Médecine, c’eft un remede propre pour donner de
la force & de la vigueur. Voye{ Médecine. Les ref
tauratifs appartiennent à la claflè des balfamiques
que l’on appelle autrement analeptiques. Voye{ Balsamiques
& A naleptiques. Ces fortes de reme-
des font d’une nature émolliente ôc adouciffante,
aulîi-bien que nutritive ; 6c font plus propres à rétablir
la conftitution, qu’à rectifier les defordres,
voye^ Nu tr it io n . Les reßauratifs font les feuilles
de capillaire noir ôc blanc, l’ellébore noir, la roquette,
la feabieufe, le pas-d’âne, le thé-boiié,
les pois-chiches, le houblon, le chocolat, les noix-
confites , le baume-de-tolu, le bdellium, le benjoin
, le ftorax, le panicot, l’iris, le fatyrion , &c.
Voyez ces articles.
' RESTAURATION, f. f. (Archittcl.) C’eft la
réfeélion de toutes les parties d’un bâtiment dégradé
ôc dépéri par mal-façon ou par fucceffion
de tems, enforte qu’il eft remis en fa première
forme, ôc même augmenté conlidérablement. Da-
viler. (D . J.)
R estau ratio n , f. f. (Hiß. mod. eTAngl.) On
appelle en Angleterre la reßauration ou le rétablif
fernem, le changement de 1660, par lequel le roi
Charles II. fut rappellé au trône de fes peres. Je
n’examine point, u Ton pouvoit s’en difpenfer ou
non ; lirais on a remarqué qu’après cette reßauration
des Stwards , le caraftere de la nation fouffrit
line altération' confidérable. S’il eft permis de dire
la v érité, elle changea l’hofpitalité en luxe, le
plaifir en débauche, les feigneurs des provinces ôc
les gentilshommes de la chambre des communes
en courtifans ôc en petits-maîtres. L’efprit anima la
licence du fiecle, ôc la galanterie y répandit le vernis
qui fait fon apanage. On vit fuccéder à l’auf-
terite du gouvernement du protecteur,les goûts de
|a cour de Louis XIV. On n’aima plus que les poë-
Tome X IV ,
Ses efféminées, la molleffe de Waller, les fatyres du
comte de Rochefter, Ôc Tefprit de Cowley. Enfin
Charles IL ruina fon crédit ôc fes affaires, en voulant
porter dans fon gouvernement le génie ôc les
maximes de celui de la France. Voilà le germe qui
produifit l’événement de 1688 confacré fous le
nom de révolution. Voyez Révolu t ion . (D . J.)
RESTAURER, v. a£t. (Archittcl.^ C ’eft rétablif
un bâtiment, ou remettre en fon premier état une
figure mutilée. La plûpart des ftatues antiques ont
été reftaurées, comme l’Hercule de Farnele, le Faune
de Borghefe à Rome, les Lutteurs de la galerie du
grand duc de Florence, la Vénus d’Arles qui eft dans
la galerie du roi à Verfailles, &c. Ces rèjlaurations
ont été faites par les plus habiles fclupteurs. (D . J.)
RESTE, f. m. (en Mathémat.) C ’eft la différence
que Ton trouve entre deux grandeurs, après avoir
ôté la plus petite de la plus grande. Voye^ Soust
r a c t io n .
Si Ton veut faire la preuve d’une fouftra&ion,
c’eft-à-dire, vérifier cette opération,on n’a qu’à
ajouter la plus petite des deux grandeurs propolëes
au rejle que Ton vient de trouver, ÔC fi cette fomme
eft égale à la plus grande des deux quantités, l’opération
eft jufte ; autrement il y a erreur, il faut recommencer.
(E )
Reste , (Comrn.) lignifie tout ce qui demeure
de quelque chofe, ou qui en fait le furplus. Le refit
d’une fomme d’argent, le rejle d’une étoffe , d’unè
toile, &c.
Reste , en terme de commerce de mer. On appelle
le lieu du refie, celui de la derniere décharge des
marchandifes, lorfque le voyage eft fini.
Restes , fe dit en termes de comptes, de ce qui
demeure dû par le comptable. Il n’eft guere en
ufage que dans les comptes de finances ; dans ceux
des marchands on dit débet ôc reliquat. Voye[ D ébet,
R e l iq u a t , C om pte. Diclionn. de Comm.-
Au Reste, du Reste. (Synonymes. ) Ces deux ad*
verbes ne s’emploient pas toujours indilféremment.
On dit au rejle, quand après avoir expofé un fait,
ou traité une matière , on ajoute quelque chofe dans
le même genre qui a du rapport avec ce qu’on a déjà
dit: par exemple, après avoir parlé d’Yperide qui
avoit une facilité merveilleufe à manier l’ironie, ôs.
avoir remarqué qu’il eft tout plein de jeux ôc de poin*
tes d’efprit qui frappent toujours où il vife ; Longiii
ajoute : au rejle, il affaifonne toutes ces choies d’un
tour ôc d’une grâce inimitable.
On emploie le mot du rejle, quand ce qui fuit n’eft
pas dans le même genre que ce qui précédé, ôc qu’il
n’y 5 pas une relation eflentielle : par exemple, cet
homme eft bifarre, emporté ; du refie brave ôc intrépide.
(D . J.)
RESTER , v. n. (Gramm.) être de furplus ou de
refte. Voyc{ Reste.
Rester , demeurer en un lieu. Rejle^-vous ici bien
longtems ?
R ester , (Marine.) on dit qu’une terre ou un vaiA
feau rejle à un air de vent, lorfqu’il fe trouve dans la
ligne de cet air de vent, par rapport à la chofe dont
on parle.
RESTER fur une fyllabe , en terme de Mujîque ; c’eft
y faire une tenue, ou différens roulemens ôc inflexions
de voix. (5)
RÉSTIPULER, v . n. (Gramm.) ftipuler de nouveau.
Voye^ les articles STIPULATION <y STIPULER.
RESTITUTION,^ f . ( Phyjîq.) s’entend du réta-
bliffement d’un corps élaftique , qui, après avoir été
dans un état forcé pendant quelque tems 3 fe remet
enfuite dans fon état naturel ; plusieurs phyficiens appellent
l’aâion par laquelle il fe rétablit, mouvement
de reflitution. Voyt[ ÉLASTICITÉ. (O)
RESTITUTION d'une médaille, ( Belles-lettres. ) fe
B b