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lant l’arbre d’on-engin, fert avec deux liehs à en por- ‘
■ ter le fauconheau. (D . J. ) .
S e l l e t t e , terme de Charron , c’ eft une .piece de
bois d’environ trois pies 8c demi de long, fur un pié
-d’épaifièur 8c autant de hauteur. A la face deffous ,
il y a une encaffure, dans laquelle on met fteflieu
des petites roues , 8c on l’ y aflujettit avec des échan-
tigneuls. Voyelles fig. PL. du Charron.
SELLETTE de Vannier, ( établi de Vannier. ) les
Vanniers donnent ce nom à une efpece d’inftrument
ou d’établi dont ils fe fervent pour tourner les paniers.
Il-eft fait d’une forte planche de bois de chêne,
longue de-deux piés 8c d’un pié de large , foutenue
dans fa longueur, mais d’un feul côté , de deux petits
piés aufii de bois , de deux ou trois pouces de
'haut feulement , enforte que -la fellette va em penchant
fur le devant. L’ouvrier qui travaille fe tient
derrière afîis ou à genoux fur le grand établi de l’at-
telier. Savary. ( D. J. )
SELLIER , f. m. ( Maréchal. ) ouvrier qui fait 8c
vend des felles. Il y a deux corps de maîtres Selliers
à Paris ; les Selliers-Bourreliers & les Selliers-Lormiers-
Carroffiers, dont les uns font des harnois Sc des felles,
& les autres,outré les felles, font des carroffes.
Les anciens ftatuts des ^//««-Lormiers-Carrof-
fiers de la ville, faux-bourgs 8c banlieue de Paris font
les mêmes que ceux des Eperonniers, dont les Selliers
fe font_féparés vers le milieu du dix-feptieme
iiecle. ^byrçEPËRONNiER.
Ils Rirent réformés & confirmés par lettres-patentes
d’Henri III. données au mois de Février 1577,
8c encore depuis par celle d’Henri IV. du mois de
Novembre 1595. Les grands changemens arrivés
dans le métier de carrolïier, à caufe des nouveaux
•ouvrages inventés depuis près d’un fiecle pour la
commodité publique , firent penfer aux maîtres de
cette communauté , fous le régné de Louis XIV. de
dreflèr des ftatuts plus conformes à l’ufage moderne,
ce qu’ils firent en cinquante-cinq articles , fur lef-
quelsils obtinrent des lettres en date du mois de Juin
1650 : mais ne les ayant point encore trouvés dans
■ leur perfection, 8c les ayant de nouveau réformés
& réduits en quarante-huit articles, ils furent vûs8c
•approuvés par le lieutenant de police & procureur du
roi du châtelet le 6 Juin 1678 , autorifes par lettres-
patentes du mois de Septembre de la même année,
Ôc eiiregiftrés au parlementé zo Janvier 1679.
Les nouveaux ftatuts contiennent non-feulement
ce qui eft de la difcipline de cette communauté, mais
ils entrent aufii dans un grand détail de tous les ouvrages
8c marchandifes, qu’il eft loifible aux maîtres
Selliers de fabriquer 8c de vendre.
Pour ce qui eft de la difcipline , elle eft confiée
à quatre jures qui ontaufli le nom de gardes, de deux
defquels l’éleâion fe fait tous les ans le lendemain
de la tranflation de S. E lo i, patron de la communauté.
Aucun ne peut être élu juré qu’il n’ait pour le
moins dix ans de maîtrife 8c d’établiffement en boutique.
Les vifites des jurés fe font de deux en deux
mois ; mais les anciens bacheliers qui ont pâlie par
la jurande , 8c leurs veuves, fi elles tiennent boutique
, ne payent point le droit dû pour la vifite.
Les apprentis , dont chaque maître ne peut avoir
qu’un à la fois , doivent être engagés pour fix ans,
permis pourtant d’engager un fécond après les quatre
premières années de l’apprentifiage du premier.
Nul apprenti ne peut être maître qu’après avoir
encore fervi quatre autres années de compagnon, &
avoir fait chef-d’oeuvre. Pour les fils des maîtres, ils
ne font obligés qu’à une expérience. Le chef-d’oeuvre
des uns eft de charpenter de leurs mains 8c en
préfence des jurés un arçon à corps , & de le garnir
d’armures devant 8c derrière. L’expérience des au-
SEL
très eft feulement de garnir une felle rafe.
Les ouvrages 8c marchandifes que les maîtres de
cette communauté peuvent fabriquer 8c vendre , 8c
qui font interdits aux autres, font les coches , chars,
chariots 8c calèches garnies 8c couvertes , tant en-
dedans qu’en-dehors , de telles étoffes qu’il leur eft
ordonne ou qu’ils jugent à propos, montées ou non
fur leur train, dont ils peuvent couvrir les harnois ,
fupervues, chaînettes, courroies, &c. des litières ordinaires
, litières à bras 8c bricolles, avec les felles
8c les harnois qui leur fervent ; enfin toute autre voiture
portante 8c roulante ; toutes fortes de couflinets
de boffe, garnis de leur valiffon, coufiînets de trouffe,
malles , porte-manteaux , tant de cuir que de drap ,
poches grandes 8c petites à porter hardes, argent ou
vaiffelle ; toutes fortes de couvertures de drap , de
cuir, toile c irée, treillis, &c. tant pour chevaux de
carroffes que de felle, chariots, fourgons,&c. fourreaux
de piftolets, chaperons, bourfes, faux-fourreaux
, houffes de toutes façons, caparafîbns brodés
ou non-brodés , bats françois 8c autres pour mulets
8c chevaux ; felles de toutes fortes à piquer à la hol-
landoife, felles rafes à l’angloife 8c leiles à femmes.
Il leur appartient aufii de faire toutes fortes de cou1
vertures de chevaux , de mulets, d’impériales de
carroffe 8c de fieges de cocher, de telle richeffe 8c
avec tels ornemens 8c broderies qu’il eft néceffaire
pour les entrées 8c autres cérémonies, 8c pareillement
toutes banderoles detymbales, guidons 8c éten-
darts, même de fournir les chariots des pompes funèbres
, avec les couvertures de velours croifés de
drap d’argent ou autres étoffes , tant pour le chariot
8c le cercueil que pour les chevaux. Enfin il leur eft
permis de faire & vendre tous les ouvrages de lor-
merie, ferrerie 8c non autres, comme filets, mafti-
gadous , caveffons , cavelfines , lunettes , mords *
étriers, &c% éperons ou fimples ou garnis d’or 8c d’arg
e n t ,^ .
Le métier des «Sc/ùVs-Lormiers ayant beaucoup
de connexité avec celui des Coffretiers-Malletiers,
Varticle j2 . des ftatuts des premiers veut que les jurés
Coffretiers n’ordonnent aucun chef-d’oeuvre ou expérience
, même n’aillent en v ifite, 8c ne faffent aucune
faifie s’ils ne font accompagnés des jurés Selliers-*
Lormiers ; 8c par l’article 3 3 , il eft permis à ceux-ci
de travailler & tenir boutique ouverte à Paris de
coffretier-malletier , en faifant feulement une expérience
ordonnée par leurs propres jurés, mais en
préfence des jurés coffretiers mandés en la chambre
de la communauté des Selliers.
SELMAZ, ( Géog. mod.) ville de Perfe dans l’Azer-
bijane. Long, félon M. Petit de la C ro ix , 82. lat. 3*
20. (D . J .)
SELNE, l a , okSELUNE, ( Géog. mod.') petite
rivière de France en Normandie, au dioeèfe d’Avran»
ches ; elle fe rend dans la mer proche le mont S. Michel
, après dix lieues de cours. (JD. J.)
SÉLORICO ou CÉLORICO, (Géog. mod.) petite
ville de Portugal, dans la province de Beyra , près
du Mondégo , au fud-eft de Vifeu , avec une forte-
reffe. Ses environs font fertiles en vins 8c en fruits*
Long. 10. 18. latit. 40. 26. (D . J .)
SELSEY, (Géog. mod.) prefqu’île d’Angleterre au
comté de Sufl’ex. 11 n’y a aujourd’hui que des villages
dans cette prefqu’île , m ais ilya voit autrefois une
ville floriffante de même nom quia été fubmergée, 8c
fon évêché transféré à Chichefter. (D . J.)
SELTZ , ( Géog. mod. ) dans les chartes Saletite,
petite ville de France dans l’Alface , au dioeèfe de
Spire, fur les bords du Rhin, près du Fort-Louis, 8c
à trois lieues au levant d’Haguenau. Elle a beaucoup
fouffert dans les différentes guerres. Longit. 26. 2Ci
latit. 48. 4C. (D. J.)
SELTZBACH, ( Cto g. mod. ) riviere de France
S E M
dans l’Àlface ; ‘elle prend fa fource au môhtde Vofgè
8c fe jette dans le Rhin, près de la ville de Seltz.
( D . J .)
SELVE, p o i n t e d e L A , (Géog. mod.) pointe qui
eft avancée dans la mer Méditerranée, environ a -7
milles à l’oueft-nôrd-oueft du cap de Créaux. La rade
de la Selve eft affez grande pour que les galeres y
puiffent mouiller au befoin , c’eft-à-dire lorfqu’on
ne peut doubler le cap de Créaux ; ainfi ce lieu n’eft
•propre que dans une extrême nécefiité. (D . J.)
SELWOOD , (Géog. mod.) forêt d’Angleterre
dans Sommerfetshire 8c dans les montagnes de Men- :
dip. Cette forêt eft d’une grande étendue le long des
frontières orientales de la province. Dans l’endroit
oii elle fe termine au nord , on voit un bourg qui
empruntant fon nom de la forêt 8c de la riviere de
Frome, qui le côtoyé 8c qui le mouille , s’appelle
Frome-Selwood. On y fait un affez grand commerce
de laine. Au-delà de ce bourg, la Frome ne voit rien
de confidérafrle. (D . J .)
SELYMBRIA, (Géog. anc.) ville deThrace, félon
Pomponius M êla, l. i l . c .ij. Pline, l. IV. c. x j. 8c le
périple de Scylax ; mais Strabon , Hérodote 8c Pto-
lomée écrivent Sdybria. Anciennement on l’appel-
loit Amplement Selyn ; dans la fuite , on y ajouta le
mot bria , q ui, dans la langue des Thraces, lignifie
ville ; c’eft aujourd’hui Sélivrée. (D . J .)
SEMACHIDOE, ( Géog. anc. ) municipe de l’Afrique
dans la tribu Antiochide, félon Etienne le géographe
8c Héfichius. M. Spon, lijle de F A trique •, remarque
que ce municipe prenoit fon nom de Séma-
■ chus , dont les filles avoient reçu Bacchus dans leur
îôgis, d’où leur fut accordé le privilège que les prêtres
de ce dieu fufient choifis dans leurs defeendans.
On trouve à Eléufine, dans l’églife d'Agios Geor-
gios, une infeription greque * dont voici la traduction :
» Le fénat de l’Aréopage 8c le peuple ont confacré
» Nicoftrate , fille d e ..........initiée aux myfteres du
» foyer facré dés déeffes Cérès 8c Proferpine, fon
» tuteur Caius Cafius de Semachidoe, ayant eu foin
» de cette confécration ». (D . J . )
SEMAILLE, f. f. (Econ. rujliq. ) voyèç S e m e n c e
& S e m e r .
SEMAINE, f. f. (Chroriolog.) c’eft un fems com-
pofé de fept jours. Dion Ca’flius, dans fon Hijl. rom.
îiv. X XXVII. prétend que les Egyptiens ont été
les premiers qui ont divifé le tems en femaines ; que
les fept planètes leur avoient fourni cette idée, 8c
qu’ils en avoient tiré les fept noms de la femaine.
En cela du-moins les anciens n’ont pas fuivi dans
leur ordre la difpofition des orbes de planètes : càr
cet ordre eft Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, V énus
, Mercure 8c la Lune. Ils auroient donc du ranger
les jours de la femaine par famedi, jeudi, mardi,
dimanche, vendredi, mercredi 8c lundi. 11 n’eft pas
aifé de découvrir la raifon qui a donné lieu à ce
dérangement ; voici celle qu’on apporté d’ordinaire.
On dit que les anciens ayant fournis les jours,
8c les heures même de chaque jour à quelques planètes
dominantes, il eft croyable que le jour prenoit
le nom de la planete qui commandoit à la première
heure. Ainfi on a pu appeller le jour de Saturne
qui eft notre famedi, celui dont la première
heure etoit fous le commandement de Saturne. La
fécondé heure étoit pour Jupiter qui fuit immédiatement
Saturne ; la troifieme pour Mars j la quatrième
pour le Soleil; la cinquième pour Vénus; la
lixieme pour Mercure; 8c la feptiéme pour la Lune.
Après quoi la huitième retournoit fous l’autorité de
Saturne; 8cfuivant le même ordre,ilavoit encore
la quinzième 8c la vingt-deuxieme ; la vingt-troifieme
étoit par conféquent fous Jupiter ; 8c la vingt-qua-
trieme, c’eft-à-dire, la derniere de ce jour lous la
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dénôminâïion de Mars : de cette maniéré que la première
heure du jour fuivant tomboit fous ceile du
Soleil, qui donnoit par conféquent fon .nom à ce
fécond jour. En fuivant:1e même ordre, la huitième,
la quinzième 8c la vingt-deuxieme appartenoiènt
toutes au Soleil; la vingt-troifieme à Vénus, 8c la
derniere à Mercure : par conféquent la première du
troifieme jour appartenoit à la Lune ; 8c on appelloit
ce-jour à caufe de cela, jour de la Lune. On trouvé
par cet arrangement la naiffance 8c la fuite néceffaire
de ces noms des jours de la femainel; c’eft-à-
dire, pourquoi le jour du Soleil qui eft le dimanche*,
vient après celui de Saturne qui eft le famedi, le jour
de la Lune, après celui du Soleil, ou le lundi après le
dimanché; celui de Mars après celui de la Lune, ou lè
mardi après le lundi-, &c. jufqti’au famedi. On trouvera
de plus grands détails dans Vhijl. du càlendr. rom.
par M. Blondel.
Les eccléfiàftiques romains donnent le nom de férié
yferia, à toüs les jours de \z-femaine, en comptant
depuis le dimanche qu’ils appellent feria prima. Les
Maures, les Arabes, les Syriens, 8c les Perfes chrétiens
appellent fabbdt tous les jours de la femaine -;
mais ce nom de fabbat n’eft confacré qu’au famedi
par lès Juifs. (D . j . )
S e m a in e -, (Critiq. facr.) éfpace de fept jours qui
recommencent fuccefiîvement. Cette manière de
compter le tems eft venue des Juifs qui le feptiemè
jour obfervoient le fabbat, c’ eft-à-dire, le jour du
repos-, conformément à la loi de Moïfe. Ils avoient
trois fortes de femaines : des femaines de jours, qui fe
comptoient d’un fabbat à l’autre ; des. femaines d’années,
qui fe comptoient d’une année fabbatique à
l’autre; 8c enfin des femaines de fept fois fept années
, ou de quarante-neuf ans, qui le comptoient
d’un jubilé à l’autre. (D . J.)
Se m a in e s d e D a n i e l , [Grit. facr.) les foixantè
8c dix femaines de Daniel, font cette fameufe prophétie
concernant la venue du Mefiie, qu’on lit au
chap. ix. de fes révélations , i>erf. 24. 26. 2C. 2 j .
Les commentateurs les plus habiles ont travaillé à
juftifier le rapport qu’a cet oracle à notre Sauveur.
On peut les confulter les unes 8c les autres fur cette
matière: car il n’eft pas pofîible d’entrer dans lè détail
de leurs explications ; c’eft affez d’obferver qu’ils
s’accordent enfemble à reconnoître , rS- que cette
prophétie regarde particulièrement les Juifs; z°. que
les 70 femaines font des femaines d’année, c’eft-à-dire
que chaque femaine de cette prophétie contient fept
ans, 8c que les 70 femaines font enfemble quatre
cens quatre-vingt-dix ans, au boutdëfquelles les Juifs
ne dévoient plus être le peuple de Dieu dans un fens
particulier, ni Jérufalem là ville fainte.
Mais les mêmes commentateurs de l’Ecriture different
fur la fixation du commencement 8c de la fin
de ces 70 femaines du prophète. Les uns en prennent
la date à la commiflion d’Efdras de réformer
l’églife 8c l’état, commiflion qui tombe à la feptiemè
année du régné d’Artaxercès-longue-main. D ’autres
font commencer les femaines de Daniel à la vingtième
année-du régné de ce même prince qui permet à
Néhémie de rétablir les murs de Jérufalem. D ’autres
portent cette daté à l’édit accordé aux Juifs par
Darius-Hiftafpes, l ’an iv. de fon régné, de rebâtir
le temple. Ces trois hypothèfes font les plus fuivies ;
8c renferment néanmoins chacune de grandes difficultés
pour l’application des détails qui d’ailleurs font
contenus dans la prophétie en termes affez obfcurs.
Aufii les peres de l’Eglifé ont échoué dans leur
explication des femaines de Daniel, témoin Tertul-
lien lui-même: Il prend pour époque des 70 fermâmes
la première année de Darius; 8c en calculant
les régnés fuivans, il trouve que Jefus-Chrift eft né
{wuu\e-de\XK femaines 8c demie accomplies l?an 41
f