
T el eft le mouvement d’une roue, d’une fphere ,
&c. Tels font en particulier les mouvemens de la
terre , des planètes , car toutes les planètes tournent
fur leurs axes en même tems qu’elles font leur révolution
autour du foleil.
M] de Fontenelle, dans fa pluralité des mondes ,
veut expliquer ces deux mouvemens par la compa-
raifon d’une boule qui roule fur un plan en même
tems qu’elle avance. Mais le mouvement progreffif
de la boule produit néceffaireraent fon mouvement
de rotation, au lieu qu’il n’eft pas fur que la rotation
des planètes fur leurs axes vienne du même principe
que leur révolution annuelle; & que ces deux moitve-
mens paroiffent même entièrement indépendans l’un
de l’autre ; c’eft pourquoi il eft à croire que M. de
Fontenelle n’a pas donné cette explication comme
fort exacle. Foyei Roues , Planette , T erre ,
&c.
Le mouvement d’un corps qui roule, eft oppofé au
mouvement en gliffant, dans lequel c’eft toujours la
même partie de Ta furface du mobile qui s’applique au
plan, le long duquel le corps fe meut. Foye^ Glisser.
Si les furfaces fur lefquelles les corps fe meuvent
ctoient parfaitement polies, auffi-bien que la furface
des corps qui s’y meuvent, il n’y auroit prefque point
de rotation. Par exemple, une roue qu’on tire fur un
plan avec une corde attachée à fon centre,devroit naturellement
gliffer fans tourner. Ce font les inégalités
du plan qui l ’obligent d’altérer fon mouvement
progreffif par un mouvement de rotation ; par exemple
, lT on.place une roue à dents fur une furface qui
ait auffi des dents, êc qu’on tire cette roue par fon
centre, elle ne peut avancer fans qu’il arrive de deux
chofes l’une, ou qu’elle tourne, ou qu’elle brife les
inégalités Sc les éminences qui fe rencontrent fur la
fiuiace fur laquelle elle roule. Mais il feroit fduvent
fort difficile qu’ elle brifat les inégalités, dont il s’agit,
elle ne peut donc fe mouvoir qu’en tournant ; or
toutes les furfaces fur lefquelles un corps peut fe
mouvoir , font raboteufes & inégales , & les furfaces
de fous les corps font auffi raboteufes & comme
dentées. Voilà pourquoi tous les corps ronds n’ont
prefque jamais de mouvement progreffif fans rotation.
A l’égard des corps dont la furface eft plate, ils ne
pourroiciit avoir de rotation fans s’élever ; & comme
leur poids les en empêche, ils ne peuvent que
fe mouvoir progreffivement ; mais la réfiftance &
l’afpérité de la furface fur laquelle ils fe meuvent arrête
bientôt leur mouvement.
On trouve par l’expérience , que le frottement
qu’un corps éprouve en roulant, c’eft-à-dire, la réfiftance
qui vient des inégalités du plan fur lequel il
roule, eft moindre que Te frottement que le même
corps éprouveroit en gliffant. La raifon en eft ai-
fée à appercevoir après ce que nous venons de dire
fur le roulement des corps ronds. Car il eft vifible que
ce roulement aidant à defengrener les parties, diminue
beaucoup le frottement. Voye^ Frottement.
C’eft pour cela que les roues font fi fort en ufage
dans les machines, ôl qu’on les charge de la plus
grande partie qu’il eft poffible de l’a&ion , afin de
rendre la réfiftance moindre. Foyeç Roue , Machine
, &c. Chambers, (O)
ROULER, v. a£t. (Gram.) c’ eft mouvoir un corps
fur lui-même. Foye^ les articles Roulemens , Rot
a t io n .
R ouler , v. n.(A r tm ilit.) officiers qui roulent
entr’e u x , c’eft-à-dire, qui dans une concurrence
pour le commandement obéiffent les uns aux autres
félon l’ancienneté de leur réception.
Rouler , (Marine. ) on fe fert de ce verbe pour
exprimer le mouvement de la mer, dont les vagues
s’élèvent & fe déploient fur un rivage uni; & le balancement
d’un vaiffeaü, tantôt fur l’un , tantôt fur’
l’autre de fes côtés.
Rouler , ( Com.) ce terme lignifie chez les marchands
, plier une étoffe en Tond, en faire une efpece
de rouleau. On roule les fatins, papelines, gafes ,
crêpes-, rubans d’o r , de fô y e , de fil de laine , les
padous & les galons dé toiite efpece. Dictionnaire de
Commerce.
Rouler , fe dit auffi dans le commerce d’argent,
lorfqu’il eft commun , quand on en trouve aifément
i chez les banquiers , & que le comptant va bien chez
les marchands. On dit. en ce fens que-l’argent roule
bien.
R ouler , fe dit encore des marchands & artifans
dont le négoce & le travail fuffifent à peine pour fub-
fifter. Ce mercier, Ce ferrurier ont peine à rouler leur
vie. id. ibid.
Rouler , en terme de Botitonnier, c’eft l’aftion de
faire plufieurs lacets de cordonnets, ou de luifant or
ou foie, fur un moule de bouton à épi, après le premier
jettage. Ce moule eft traverfé d’un fer à rouler.
Foye^ Fer a ro uler, ertfuite on le couvre d’un
moule découronné, fous lequel on tourne le fil, &
qui empêche que ce fil ne defeende trop bas, ou ne
s’arrange mal. On arrête le fil avec de la foie , ou
du fil de la même matière.
Rouler les cierges , ( Cirerie. ) C’eft les arrondir
fur une table arrofée d’eau, avec l’inftrument qu’on
appelle rouloir. Les bougies qui fefont à la cuiliieré,
ie roulent deux fois ; l’une, après avoir reçu la moitié
de leur jet dans l’attelier de l’apprêt l’autre, quand
on leur a donné leur dernier jet dans l’attelier de l’a-
chevement. Dict. de Com. ( D .J . )
Rouler , en terme-de fiiajfiere , c’eft faire de petits
paquets de filaffe qu’on veut battre & écrafer fous les
maillets.
Ro uler, en terme de fondeur de petit plomb > c’eft
arrondir le plomb dans le moulin, en l’y remuant
avec précipitation.
RO U L E T ,f. f. inftfument dont les Chapeliers fe
fervent pour fouler les chapeaux. C’ eft une efpece
de grand fufeau de bois dur, & pour l’ordinaire de
buis : il a environ un pouce & demi de diamètre par
le milieu, & va en diminuant jufqu’aux deux extrémités
, qui fe terminent en pointe. F?ye{ la figure,
Pl. du Chapelier.
ROULETTE, f. f. (Géom.) eft le nom d’une courbe,
appellëe autrementCYCLOÏDE. Ce nom lui fut donné
par le p. Merfenne, & c’eft celui qu’elle porta d’abord;
le nom de cycloide a prévalu. ^.C yclojde. (O)
Roulettes , chez les Canonniers, font des pièces
de bois arrondies en formé de roue, & attachées aux
aiffieux des affûts, pour mouvoir le canon fur mer,
& quelquefois fur terre. Foy 'e^ Affûts. Chambers.
Roulette , f. f. partie du métier à bas. Foyer l'article
Bas-au-metier.
• R oule tte , fe dit dans Récriture d’un inftrument
de bois ou de bouis, dont le manche eft plat, & la
partie fupérieure d’une roulette, dont les rayons extrêmement
fins ne font point couverts à leur partie
fupérieure comme dans les roues ordinaires. On
trempe ces rayons dans l’encre , & on la fait décrire
une ligne de points; mais il me femble que l’on auroit
tout auffi-tôt fait avec la plume. Foyeç le volume des
Planches à la table de l’écriture, Inftrumens de l'Ecriture.
RoULLETTE,(Re/i«r«, Dorure fur cuivre.') la roulette
pour pouffer fur les bords , doit être de cuivre, avec
uné monture de fer, où il y a deux joues qui em-
braffent la roulette, avec un clou qui paffe d’outre en
outre, & qui eft rivé des deux côtes fur les joues.
Elle eft tournante, & enmanchée dans un manche de
bois de tilleul. Foye[ les Pl. de la Reliure.
Roulette fimple, autrement dit filet, fert à pouffer
line lime d’or , qu’on appelle filet fur le bord du îi- j
v re, Cl fur les plats.
: Roulette à grains ou dent de rat, fe pouffe de même,
& s’employe fur les dos & fur les plats.
Roulettes à filets fimples, à deux ou trois lignes ,
fert aux mêmes ufàges ; toutes ces roulettes fe pouffent
auffi fans or , aux mêmes places fur les livres,
après les avoir fait chauffer.
, Roulette à cran de fer. Elle eft faite Comme la
roue à rochet d’ûne pendule ( Inftrument du métier
tPétoffes de foie. - - ^
: La roulette à cran de fer, eft celle qui eft à un bout
de 1’enfuple de devant le métier ; les crans fervent à
acrocher le fer rqu’on appelle chien, au moyen de
quoi l’on arrête librement de forée l’enfiiple, fur laquelle
on roule l’étoffe, à mefure qu’elle fe fabrique.
R o u le t t e , f. f. (Jeux.') c’èft un grand cerclé
divifé en portiquesde couleur noire du blanche , &
numérotés. La petite boule d’ivoire qu’on jette dans
ce cercle, & qui doit décider du fort dés joueurs, eft
pouffée par une rigole, d ’où elle entre dans le. jeu , &
après avoir heurté contre divers rochers, elle va fe
rendre dans un des portiques noirs ou blancs. On
gagne, quand la boule tombe dans les portiques de
fa couleur ; & l’on perd , quand c’eft le contraire.
( D . j . ) '■ y j f . 1.; * : !-; ; y
• ROULIER, f. m. ( Com. j voiturier par terre, qui
tranfporte les marchandifes d’un lieu à un autre fur
des chariots , charettes, fourgons & autres pareilles
Voitures roulantes.
Les routiers , à moins que ceux pour qui ils ont
chargé, ou quelqu’un de leur part ne leS accompagne
, doivent avoir la lettré de voiture des marchandifes
qu’ils tranfportent ; les congés, fi ce font des
vins, eaux-de-vie Cl autres liqueurs ; les acquits des
bureaux oit iis paffent ; des paffeports s’il en eft be-
foin , & s’ils paffent par pays ennemis.
C’eft à eux auffi à acquitter tous les menus droits
de péages qui font dus fur la route, foit pour les voitures
oL chevaux, foit pour les marchandifes, fauf
à fe les faire rembourfer en cas de Befoin.
Enfin les routiers répondent de tous les dommages
qui arrivent aux marchandifes par leur fait ;
& à l’égard des autres , dont fuivant les ordonnances
& réglemens ,. ils ne peuvent être tenus , ils doivent
pour leur décharge en faire dreffer des procès-
verbaux par les Juges des lieux, ou les plus prochains
des lieux où ces accidens font arrivés. Diction, de Corn.
& de Trèv.
ROULIS, f. m. ( Marine. ) c’eft le balancement du
Vaiffeau dans le fens de fa largeur. F ^ { T a n g a g e .
ROULOIR , f. m. ( terme d'Epicier-Ciner.) outil
ordinairement de buis , plat & uni par deffous , plus
long que large , ayant une poignée par-delfus ; fa
forme quoique plus grande, eft à-peu-près femblable
à ces morceaux de marbre taillés , que l’on met fur
les papiers dans les cabinets. Le rouloir fert à rouler
les bougies & les cierges fur une table , après que la
cire a été jettée fur meche avec la cuilliere , ou
qu’ils ont été tirés à la main. Savary. ( D . J. ) .
: ROULONS , termes de Charron , ce font les barreaux
de bois qui fe mettent dans les trous pratiqués
le long & en-deffus des limons , & dans les petits
limons de traverfe. Foye[ les fig. PL du charron ,
qui repréfentent une charrette.
■ Roulons , f. m. ( Echellier. ) les roulons font les
petits morceaux de bois qui joignent les deux branches
d’une échelle, fur lesquels on appuie le pié en
montant. ( D . J. )
Roulons , f. m. pl. ( Menuif. ) on appelle ainfi
les petits barreaux ou échelons d’un râtelier d’écurie
, quand ils font faits au tour, en maniéré de ba-
hiftres ralongés , comme il y en a dans les belles
écuries. On nomme encore roulons, les petits baiuftres
des bancs d’églife. Davlter. ( D . J . )
ROUM , ( Géog. mod. ) c’eft le nom que les Arabes
& autres Orientaux, ont donné aux pays & au x
peuples j que les Romains , &enfuite les empereurs
grecs & les Turcs ont fournis à leur obéiffance ;
mais outre cette lignification générale, les géographes
perfàns ont nommé proprement pays de Roum,
celui dans lequel regnoient lés fultàns cfe la dynaftié
des Selgincides,dans lefquels les turcs ottomans ont
pris leur origine , dè-ià vient que les Perfans & les
Mogols aux Indes, appellent les Turcs encore aujourd’hui
Rotimi. ( D . J . )
ROUMOIS , le ( Géog. mod. ) Rothômagenfii
agtr ; pays de France , dans la haute - Normandie ,
entre la Rille & la Seine ; il fait partie du diocèfé
de Rouen, & Quilleboeuf en eft le principal lieu.
Ce pays abonde en blé & en fruits. L’on eftime les
toiles du Roumois , dites toiles de ménage. La forêt
de Bretonne lui fournit du bois à bâtir & à brider.
( ° - j ) ■
ROVOREIT, ( Géog. mod. ) petite ville du Tirol,
fur les frontières de l’état de Vemfie, du côté de
Vérone , & proche la riviered’Etsh. ( D . J . )
ROUPEAU. Voye{Bihoreau.
ROUPIE. Foye{ G ö r G e -r o u g e .
R o u p i e s , l a c k d e , ( Hiß. mod. Commerce. ) c’ e ft
le nom qu’on donne dans l’Indoftan à une fournie
qui vaut environ douze mille cinq cens livres fter-
lings, ou à-peu-près deux cens quatre-vingt mille
livres monnoie de France.'
ROUPIS , RUPIS , ou ROUPIES , ( Commerce. )
monnoie qui a cours dans l’empire du Grand Mogol.
Il y en a deux efpeces ; les unes font en argent, &
valent environ un écu de trois livres monnoie dé
France. Les roupis d’or valent quatorze fois la valeur
des roupis d’argent, Ce qui revient à cinquante-quatre
livres tournois. Les roupis d’argent fe foudivifent
en moitié & en quart de roupis.
ROURE , f. f. ( Teinture. ) drogue dont les Teinturiers
fe fervent pour teindre en verd ; on l’ern-
ploye auffi-dans la préparation de certaines peaux ,
particulièrement .pour les marroquins noirs. Son nom
le plus commun eft Sumac. Foye[ Sum a c . (D . J .)
RO USA , ( Géog. mod. ) île de la mer d’Ecoffe ,
au midi de l’île de Weftra. Elle a huit milles de longueur,
& fix dé largeur. Ses côtes font fertiles , & la
mer des environs eft poiffonneufe. (D . J .)
ROUSETTE. Foyei R o u s s e t t e .
ROUSON. Poye[ O mbre de riviere.
ROUSSE. Foyc{ V angeron.
ROUSSELET, f. m. ( Gram. & Jardinag. ) poiré
fort petite, qui a le goût très-fucré, la peau rou-
[ geâtre , le deffous fort rond , & le côté de la queue
très-aigu. Elle eft des plus hâtives. Il y en a de deux
| fortes, le gros & le petit rouf élit.
ROUSSEROLLE , f. m. ( Hiß. nat. Ornitholog. )
R o s s é r o l l e , R o u c h e r o l l e , R o s s i g n o l dé
RIVIERE , T lR E -A R R A C H E , pafi'er aquatïcus , "WR.
: oifeau qui eft un peu plus gros qu’une alouette ; il a
fept pouces de longueur depuis la pointe du bec juf-
qu’à l’extrémité de la queue , & fix pouces & demi
jufqu’au bout des ongles : la longueur du bec eft de
dix lignes depuis la pointe jufqu’aux coins de la bouche
: les aîles étant pliées s’étendent jufqu’à la moitié
de la longueur de fa queue ; l’envergure eft de près
de onze pouces. Toute la face fupérieure de cet oifeau
a une couleur brune , roufsâtre , & l’inférieure
eft d’un blanc fale. Les grandes plumés des aîles
font brunes en-deffus , à l’exception du bord extérieur
, qui eft d’un brun rouffâtre : la face inférieure
de ces plumes a une couleur grife. Les piés & les
ongles font gris. On trouve cet oifeau dans les endroits
marécageux & plantés de rofeaux, le long
defquels il grimpe comme les pies le long des arbres.