Rhinocéros , •( Hifi. nat. Infeciolog.) infe&e du
oenre des fcarabés, auquel on a donné ce nom,
parce qu’il a une corne fur la tête. Linnæus en dif-
tingue trois efpeces. Voye{ Insecte.
RHINOCOLURA , ( Géogr. anc. ) ce terme figni-
fie les narines coupées, parce que les anciens habi-
tans de cette v ille furent ainfi mutilés. Diodore de ,
Sicile, /. I. c. lx. raconte la chofe de cette forte. A&i-
farus , roi d’Ethiopie , voulant, purger fon royaume
des voleurs qui le défoloient, 6c ne voulant pas toutefois
les faire mourir, en amafla tant qu’il put, leur
fit couper le n ez, 6c les relégua dans un lieu défert
& flérile , où ils bâtirent une v ille , qui à caufe de
leurs nez coupés, fut nommée Rhinocolure. Il y a
près de Rhinocolure une riviere que plufieurs ont
prife pour le fleuve d’Egypte. Mais nous croyons que
le fleuve d’Egypte n’eït autre que le N il, & que le
torrent qui coule près de Rhinocolure efl attribué
quelquefois à la Syrie &c à la Palefline , dont en effet
elle faifoit partie anciennement ; 6c quelquefois à
l’Egypte , dont elle dépendit dans la fuite. Son eve-
que étoit fuffragant de Pérufe. ( D . J.)
RHINOCOLUSTÉS, adj. (Littéral.) c’efl-à-dire
coupeur de , de pîç , fivoç , ne{, 6c de v.o\vu , ]e
coupe. Ce furnom fut donné à Hercule, lorfqu’il fit
couper le nez aux héraults des Orchoméniens, qui
oferent en fa préfence demander le tribut aux Thé-
bains. Il avoit une flatue fous ce nom en pleine campagne
près de Thèbes. (D . J.)
RHINOW, (Géogr. mod.') petite ville d’Allemagne
dans la moyenne Marche de Brandebourg, fur la r^ve
méridionale de la riviere du Rhein, un peu au deffus
de l’embouchure de cette riviere dans le Havel.
RHIPHÉES , Monts les (Géogr. anc.') Rhipcei,
ou Rkiphcei montes, montagnes de la Sarmatie. La
première ortographe efl fuivie par les Grecs , 6c la
fécondé par les Latins. 11 y en a qui confondent les
monts Rhiphées avec les monts Hyperboréens. Virgile
les diflingue , Geor. I. III. v. 381.
Faits Hyperboreo feptem fubjecla Trioni
Gens ejfrena virum Riphæo tunditur Euro.
Cellarius juge que l’on doit placer les monts Rhi-
phées dans la Ruffie , & les monts Hyperborées au-
delà du cercle Arétique.
Il faut convenir que les anciens n’ont jamais connu
les monts Rhiphées dont ils parloienttant, & derrière
lefquels ils fe figuroient le pays des Hyperboréens ;
car les uns confondoient ces monts avec les Alpes,
les autres les faifoient partie du mont Caucafe, d’autres
les croyoient près du Boriflhène , d’autres à la
fource du Tanais, 6c quelques-uns comme Strabon,
les traitoient de chimere.
Je ne fais pas fi nous les connoiffons beaucoup
mieux ; d’un côté le P. Hardouin fur cet endroit de
Pline, où il place les Hyperboréens, pon'e Rhiphaeos
montes ultraque aquilonem, dit que les monts Rhiphées
font prefque au centre de la Rufïie vers les four-
ces du Tanais, entre le Volga 6c le Tanais meme,
ou le Don , comme on l’appelle aajourd hui. D ’un
autre côté, fi j’en crois quelques géographes , il n’y
jC point de montagnes à la fource du Tanais.. D ’autres
placent les monts Rhiphées vers l’Obi 6c dans la Sibérie
,' confidérant qu’on n’en trouve point de remarquables
dans le refie de la Rufïie. Enfin d’autres
croient que les monts Rhiphées 6c les monts Hyperboréens
étoient une chaîne du mont Taurus, qui commence
dans les extrémités méridionales de l’Afie
mineure qu’il traverfe, s’étend jufqu’aux extrémités
de notre continent, en tirant vers le nord 6c le nord-
e f l, en changeant fouvent de nom , 6c prenant fuc-
cefîivement ceux d’ imaüs, d ’Emodus, de Paropa-
mife, de Cauca/e , &c. La fauvage Rufïie nomme ces
montagnes Wolitji Camenypois, c’eft-à-dire ceintures
de pierres, parce qu’elle les regarde comme la zone
pierreufe qui ceint l’univers. (Le Chevalier d e J a u -
COU R T . )
RHISOPHAGE, f. m. (Gramm.) mangeur de racines.
C ’efl le nom d’un peuple ancien de l’Ethiopie
qui habitoit dans l ’île de Méroé , entre les rivières
d’Abanwi 6c de Tacafe.
RhiSOPHAGES , (Géogr. anc.) Rhifophagi, peuples
de l’Ethiopie, félon Diodore de Sicile , /. III.
c, xxvij. 6c Strabon , l. X V I . p. iy i, qui dit qu’on le6
nomme aufîi Elii. Ils habitoient aux environs de l’île
de Méroé, fur le bord des fleuves Aftaboras & Afta-
pas. Ces peuples, comme les autres Ethiopiens, ont
été nommés indiens par quelques anciens auteurs.
(D . J .)
RHISOTOMES, f. m. pl. (Gramm.) marchands de
fimples, ou d’herbes, de graines 6c de racines médicinales
; c’étoient ce que nous appelions aujourd’hui
un herborijle.
RHISPIA, (Géogr. anc.) ville de la haute Pannonie.
Ptolomée, L I I. c. xv. la place loin du Danube ,
entre Savaria &Vinundria. Lazius croit que c’efl: pré-
fentement le lieu nommé Fering. (D . J .)
RHISUS , (Géogr. anc.) ville de la Magnéfie, félon
P line, /. IV. c. ix. ( D . J . )
RHITI, ou RH ETI, (Géogr. anc.) Paufanias,/. /.
c. xxxviij. donne ce nom à des eaux qui fortirent-de
la terre dans le Péloponnefe , qu’on croyoit venir
de l’Euripe , qui pafl'oient à Eleufine, 6c qui fe ren-
doient dans la mer. Il ajoute que ces eaux ne reffem-
bloient aux rivières que par leurs courfes ; car elles
avoient prefque la lalure de la mer. Elles étoient con-
facrées à Gérés 6c à Proferpine, 6c par cette raifon
il n’étoit permis qu’aux prêtres de manger des poif-
fons qui fètrouvoient dans ces eaux. Ce privilège ex-
clufif 6c religieux fait rire. (D . J.)
RHITTIUM, (Géogr. anc.) ville de la baffe Pannonie
, félon Ptolomée , l. 11. c. xvj. qui la marque
fur le bord du Danube , entre Acumincum legio, 6c
Taururum. Marins Niger & Simler, veulent que ce
foit préfentement Salankemen dans l ’Elciavonie ; félon
Lazius , c’èfl Rat[a, petit bourg de la même province.
Rhittium pourroit bien être la ville Ritti de
l’itinéraire d’Antonin, 6c la ville Ricii de la notice des
dignités de l’empire. ( D . J . )
RHIUM, (Géogr. anc.) ville du Péloponnefe dans
la Meffénie, fur le golfe Thuriates, à l’oppofite du
promontoire Tænarus, félon Strabon, l. VIII. pag.
j Go. Etienne le géographe met aufîi dans la Meffénie
une ville nommee Rkium ; mais il balance à la placer
dans la Meffénie ou dans l’Achaïe.
Rkium étoit encore le nom d’un des deux promontoires
qui ferment le golfe de Corinthe du côté de
l’occident, & qui étoit fur la côte de l’Achaïe propre.
Antirrhium étoit l’autre promontoire fitué dans
le pays des Locres.
Il y avoit aufîi dans l’île de Corfe, un promontoire
qui portoit le nom de Rhium. Ptolomée , l. III. c. ij.
le marque fur la côte orientale , entre le mont Rhce-
fus & la ville Urcinium. ( D . J . )
RHIUSIAVA, (Géogr. anc.) ville de la Germanie.
Elle étoit fur le Danube, entre Ara-Flavià & Alci-
mænis, félon Ptolomée, l. II. c. x j. On croit que c ’efl:
aujourd’hui Gengen. (D . J .)
RHIZAGRE, f. m. (Chirurgie.) infiniment ancien
dont le nom indique la propriété ; on s’en fervoit
pour arracher les racines des dents.
RHIZALA , (Géogr. anc.) port de l’île de Tapro-
bane. Ptolomée, l. VII. c. iv. le marque fur le grand
rivage, entre la ville Procuri & le promontoire Oxia.
RHIZANA , ( Géogr. anc. ) nom d’une ville de la
Dalmatie , d’une ville de la Gédrozie , & d’une ville;
de l’Aracholie, félon Ptolomée. ( D . J . )
RHI Z IN 1UM, (Géogr, anc. ) ville de la Dalmatie
fur la côte du golfe auquel elle donnoit fon nom,
& que l ’on appelloit Rhiÿonicits ßnus. Strabon, l.
V il.p . 3>4’ Etienne le géographe, tte. d’autres auteurs
, nomment cette ville Rhiron ; c’efl à ce que.
croit Simler , la même ville qui efl appellée BirJ-
minium dans l’itinéraire d’Antonin. Le nom moderne
efl Iii{ano, Ri J ne, ou Rejina. (D . J.)
RHIZON , ( Géog. anc.) fleuve de l’illyrie, dont
Polybe & Etienne le géographe font mention.(Z>. J.)
RHIZOPKORA, f. i. (Hißoire mit. Botan.) nom
donné par Linnteus au genre de plante qui efl décrit
par le pere Plumier fous le nom de mangles : en voici
les caractères. Le calice particulier de la fleur efl
droit, compofé d’une feule feuille divifée en quatre
fe^mens oblohgs. La fleur efl pareillement droite,
compofée d’un pétale divifé en quatre fegmens, &
efl plus courte que le calice. Les etamines font douze
filamens droits, & graduellement plus courts les uns
que les autres ; les boffettes des étamines font fort
petites. Le germe du piflil efl en pointe aiguë; le flile
paroit à peine. Le fligmat efl pointu; le réceptacle
eil ovale, devient charnu, & contient la bafe de la
graine ; la femence efl unique, longue, faite en maf-
iu e, mais pointue au bout. Il y a des variétés dans
le nombre des étamines ; cependant elles font toujours
entre huit & douze. Linnari, gen.plant, p. 207,
Plum. gen. iS. hort. pialab. vol. VI. pag. 31. & 32.
RH1ZUS, (Géogr. anc.) ville de Theffalië, fur la
cô te , félon Strabon, liv. IX . pag. 443. & Etienne le
géographe. Rhiyis efl encore le nom d’un port de la
Cappadoce, au-defïùs de Trébizonde, félon Ptolomée,
liv. V. ch. vj. qui le place entre la ville Pitiufa
& le promontoire d’Athènes. Procope, ‘au troifieme
livre des édifices, ch. vij. dit que l’empereur Juflinien
fit bâtir, dans le pays de Rijée, qui efl au-delà des limites
de Trébizonde , un fort fi confidérable, qu’il
n’y avoit point de fortifications femblables dans les
villes voifines des Perfes. Le port de FJii{us s’appelle
aujourd’hui Erijfe, félon Lunclavius. (D . J.)
R HO B O G D 1UM, ( Géog. anc. ) promontoire de
l’Hibernie, dans fa partie feptentrionale, félon Ptolomée,
liv. II. ch. ij. Cambden croit que c’efl préfentement
le Cap Fair-Forland. Ptolomee place dans le
même quartier des peuples qu’il nomme Robogdii.
( d . j . ) | M | ■
RHODA, (Géog. anc.) ville de l’Efpagne tarra-
gonoife, chez les Idigetes, félon Etienne le géographe.
Cette ville bâtie par les’Rhodiens, efl fur le bord
d’un fleuve qui tombe des Pyrénées, & qui efl ap-
pellé Ticer par Pomponius Mêla, & Tickis par Pline.
Caton campa dans cet endroit avec fon armée, félon
Tite-Live, liv. X X X IV . ch.viij. C’efl aujourd’hui
la ville de Rofes, & le nom latin de fes habitans efl
Rhodenfes. Grutter en cite l’infcription fuivante :
Q. Egnatulo, Q. Fr. Equo. Pub. Don. Ab. Æ lio,
Hadriano. CoeJ. Nervoe Trajani Fr. Rhodenfes Ob. Plu-
rim. Liberal. & Milita in Remp. S. Benefac. Equeß. &
Marmore Statuam , pro Æde Minerva Conßituer.
Il y avoit encore une ville du nom de Rhoda dans
la Gaule narbonnoife , Pline, liv. III. ch. iv. qui en
parle, fait entendre qu’elle ne fubfifloit plus de fon
tems : elle avoit été bâtie par les Rhodiens, fur le
bord du Rhône, fleuve auquel elle a donné fon nom,
félon S. J érôme, in prolog. epijl. ad Galat. Marcien
d’Kéraclée appelle cette ville Rhodanufia. (D . J. )
RHODE, ( Géog. anc,) fleuve de la Sarmatie européenne,
que Pline, liv. IV. ch.xij. met au voifi-
nage de l’Axiaces. Le pere Hardouin croit que c’efl
le fleuve Agarot de Ptolomée; mais il efl plus vraif-
fëmblable que c’efl le Sagaris d’Ovide, aujourd’hui
leSagre. (D . J.)
Rhodes, bois de, (Hiß. nat. Botan. exot.) on trouve
fous ce nom ,'chez les droguiftes curieux , un bois
jaunâtre pâle, qui devient roux avec le tems, qui efl
gros, dur, folide , tortueux, parfemé de noeuds ,
gras, réilneux, Sç ayant une. odeur de rofes; c’eft
par cette raifon qu’on le nomme encore bois de rofe,
on l’appelle aufîi bois de Cypre, parce qu’on penfoit
qu’il venoit de l’île de Cypre ; mais on ne le reçoit
aujôüfd’hui d’aucune de ces deux îles.
Anguillara, fuivi par Mathiolé, prétend que c’eft
le bois du cytife de Marantha, c’eft- à-dire du cytife
àppellé cytifa ïmanüs, filiqudfalcatâ, C. B. mais ce
qui s’opppfë à cette conjecture, c’efl qu’il n’a pas
la moindre odeur de cytife.
Enfin comme le bois de Rhodes nous vient de laJa-
màïqùe & des îles Antilles ? nous fommes à.- préfent
'au fait de fon origine & de fa connoiffance ; ou plutôt
nous recevons d’Amérique deux bois différens
fous la même dénomination ae bois de Rhodes.
Le fameux chevalier Hans-Sloane a décrit très-
exariement le bois de Rhodes de la Jamaïque. 11 le
nommé la'uro ajfinis , terebenthi folio alato, ligno 0dora
to , candido flore albo, catal. plant, jamaic.
Le tronc de cet arbre efl de la grofleur de la cuifle,
couvert d’une écorce brune, tantôt plus claire , tantôt
plus obfcure, garni quelquefois de plufieurs épines
courtes ;„il s’eleve à la hauteur de vingt pics, &C
efl chargé de rameaux vers la terre. Le bois de ce
tronc éfl blanc en-dedans, folide, d’une odeur très-
agréable & pénétrante, & il a beaucoup de moelle.
Les feuilles qui naiflènt fur les rameaux font ailées,
compofées de trois, dequa tre, ou de; cinq
paires de petites feuilles, écartées les unes des autres
d’un demi-pouce , ôc rangées fur une côte terminées
par une paire de mêmes petites feuilles; chaque
.petite feuille efl liffe; d’un verd obfcur, arrondie
, longue d’environ un pouce:, & de trois quarts
de pouce dans la partie la plus large.
Les fleurs naiffent à l’extrémité des rameaux ; elles
font blanches, par bouquets, femblables à celles du
fureau, compofées de trois pétales épais, & de quelques
étamines placées dans le centre.; chacune de
ces fleurs donne un fruit- de la, grofleur d’un grain
de poivre, dont la peau efl mince, feche, & brune ;
ce fruit s’ouvre en deux parties, & renferme une
graine ronde, noire, dont l’odeur approche de celle
dès baies de laurier : on trouve cet arbre dans les
forêts remplies de cailloux, ôc dans celles qui font
fur les montagnes de la Jamaïque.
Le pere Dutertre èc M. de Rôchefort, ont Récrit
l’un & l’autre fur les lieux le bois de rhodes des îles
Antilles. Cet arbre s’élève fort haut ôc fort droit ; fes
feuilles longues comme celles du châtaignier ou du
noyer, font blanchâtres, fouples, molles, & velues
d’un côté. Ses fleurs qui font aufîi blanches, 6c d’une
odeur agréable, croiflënt par bouquets, 6cfont fui-
vies d’une petite graine noirâtre & liffe; le bois au-
dedans efl de couleur de feuille morte, 6c différemment
marbré, félon la différence des territoires où
l’arbre a pris nailfance. Ce bois reçoit un poli admirable
, 6c l’odeur qu’il exhale quand on le met en
oeuvre ou qu’on le manie, efl douce 6c agréable.
On emploie ce bois de Rhodes des Antilles dans les
ouvrages de marqueterie, de tour, & à faire des chapelets.
Réduit en poudre, ori le mêle ,parmi les paf-
tilles ; les barbiers en parfumoient autrefois l’eau
dont ils faifoient la barbe, 6c la Médecine même le
faifoit entrer dans des remedes.
Les Hollandois en tirent par la diflillation une
huile blanche, pénétrante, 6c fort odorante, que
l’on vend fous le nom d'oleum rhodium, 6c que l’on
emploie fouvent dans ces baumes que l ’on nomme
apopleftiques, céphaliques qui ne font autre
chofe que des baumes échauffans. Les parfumeurs fe
fervent aufîi de cette huile de rhodes. Cette huile
nouvelle efl: affez fèmblable à l’huile d’olive; mais