femblable à celle des feines ordinaires ; comme cette
pêche le fait fur un fond de gros gravois , de rocail-
les 6c de côquilles brifées , les pêcheurs iont forcés
■ d’éloigner ainfi les pierres du bas de leurs filets; fans
cette précaution nécelfaire, ilferoit bien-tot coupe
'& mis en pièces, 6c quand la mer eft emue 6c fort
agitée, ils font encore obligés d?ôter ces pierres pour
foulager le la c , qui autrement feroit aufli-tôt rempli.
Cette même rail'on empêche encore ces pêcheurs de
pouvoir garnir leurs feines d’aucun plomb par le p ié ,
ou par la ligne du bas du filet qu’ils perdroient aufli
s’il étoit chargé.
Cette pêche du lançon commence ordinairement
à la fin de Mai, & dure jufqu’au dernier jour d’Aout.
Par l’expérience 'qui en a été faite, 6c par le detail
qu’on peut vo ir , ce filet ne peut prendre aucun poiffon
plat, il n’arrête jamais que des lançons, des or-
bleus 6c des orphies ces deux dernieres fortes de
poifïons fuivent les lançons pour en faire curée ; les
pêcheurs n’y prennent aucun autre poiflpn, -parce
que le filet né touche jamais lé fond, que lorfqu’on
le ramene à terre pour tirer du fac ce qui y eft entré ;
on le releve'fur les bords des écorres, des bancs, autour
defquels fe fait cette pêche qui n'a lieu que de
marée baffe , 6c qui ne donne que le tems de pouvoir
faire deux à trois traits' au plus pendant chaque
miàrée.
Ce filet eft une efpece de f in e , mais eu égard à
la manWe dont il eft monté, la nature du terrein où
fe fi... êyette pêche qui eft de gros gravier oit le frai
ne fe forme point, 6c à la fituation de la côte où le
poiffon ne fe plaît 6c ne féjourne point, cette pêche
fie peut tolérer, fiuppofé que ce filet ne pût fiervir
À d’autre ufage, dans l’intervalle qu’il ne ferviroit pas
A la pêche du lançon.
Quoique la pêche du lançon fe faffe dans le même
tems que les riverains de S. Malo'i le défablent à la
bêche ou faucille autour.des roches qui y relient
découvertes de balte mer ; la plupart de ceux qui
font cette petite pêché à la main , n’en vendent que
peu ou point. Les uns les pêchent pour leur propre
<onfoinmation, ou en prennent en fi petite quantité
, que la vente qu’ils en pourroient faire ne feroit
point un objet, au lieu que les pêcheurs avec bateaux,
font ceux qui en Fourniffent les habitans de
la ville , où ce-poiffon eft fort recherché.
SEIN G , f. m. (Gram. & Jurifprud.) du latinJîgnurn,
ügnifie en général marque.
Anciennement le terme de (tmg, fîgnumfe. prenoit
pour le fceau ou cachet particulier, dont chacun
.ufoit pour fceller & adopter les actes qu’il paffoit ;
ce feing ou fceau tenoit alors lieu de fignature.
Depuis que l’ufage de l’écriture eft devenu plus
commun, & que les fignatures manuelles ont été
fiubftituées à l’oppofition des fceaux ou cachets ; on
a fouvent entendu par feing la fbufcription que quelqu’un
fait d’un acte , 6c pour diftinguer ce feing de
l’appofition du fceau , on l’a appelle feing manuel.
Lès feings ou fignatures n’ont pas toujours été formés
du nom entier de la perfonne 6c en toutes lettres
fuivies ; au lieu de fignature > l’on ufoit de monogrammes
, efpece de hiéroglyphes, qui raffem-
•bloient toutes les lettres du nom. Voye^ le gloff. de
Ducange, au mot monogramma.
Les perfonnes qui ne lavent pas écrire, au lieu de
feing, font êncore une croix ou autre marque, ce
qui ne forme qu’une preuve fort imparfaite.
• J’ai vu un aéte foufcrit par l’impreflion d’une fignature
gravée en bois ; cette marque étoit plus facile à
reconnoître qu’une croix ou autre marque aufli
fimple.
On diflingue deux fortes de feing, le feing public
6c le feing privé ; le premier eft authentique, l’autre
de l’cfi point, 6c n’a point de date certaine. Voyez
A u t h e n t i q u e , S i g n a t u r e , S o u s c r i p t io n . (A )
S e in g dans quelques anciennes ordonnances ,
figmfi e marque, poinçon ou cachet. Par exemple, dans
l’ordonnance de Philippe le Bel du mois de Janvier
1313, article to; il eft dit que dans-chaque ville où il
y aura orfevre, il y doit avoir un feing propre pour
leigner les ouvrages qui y feront faits, qui fera gardé
par deux prud’hommes établis à cet effet, 6c
qu’unf ingne doit pointreffembler à l ’autre. ( A )
S e i n g , (Comm.) c’étoit proprement parmi les
anciens un ligne , une marque, que l’ôn faifoit au-
bas d’un aéte, tels qu’étoient les monogrammes qui
fervoient tout enfemble de'fignature 6c de »oeau,
& que l’on mettoit aux Chartres 6c autres aétes
publics ou particuliers, pour les confirmer 6c les
autorifer.
Seing s’entend préfentement de deux maniérés,
i° . de la fignature que les contraétans ou l’un d’eux
font de leur propre main au-bas de quelqu’écrit.
i ° . Du paraphe ou entrelacement de plufieurs
lignes ou traits que chacun imagine pour fon ufage,
6c qu’on met immédiatement après fa fignature.
A de fous feing privé, eft celui qui n’efl ni attelle
ni paffé par des perfonnes publiques.
■ Blancfeings c’eft une feuille de papier blanc , au
bas de laquelle on met fon nom, pour être remplie
A la volonté de celui à qui on le confie. Diitionn. de
Commerce & de Trév.
SEINNETTES ou PETITES S e in e s , terme dépêché,
forte de filet, dont la manoeuvre eft en tout fem-
blable à celle de la feine, dont elle ne différé que
parce qu’elle eft plus petite ; on s’en fert particulièrement
pour faire la pêche des ables, dont l’écaille
fert aux fabricateurs de fauffes perles; cette pêche
fe fait le long des île s , 6c pendant que l’eau eft
trouble, fans quoi les pêcheurs ne prendroient rien ;
le ret eft plombé par le bas, & flotté par le haut ;
la maille de ce filet n’a guere que 4 lignes. Voyez
S e in e .
Il y a aufli une autre efpece de feinnette , qui fert
particulièrement’ à prendre les équilles, qui eft un
poiffon paffager à l’embouchure de la riviere d’Orne.
Ce pôiffon commence à paroître vers la mi-Mai,
6c relie jufqu’à la S. Michel.
Il faut quatre hommes pour faire cette pêche ; le
filet eft de la forme du coleret, mais le lervice en
eft différent, en ce que les pêcheurs ne dérivent ni
ne traînent point ; mais deux hommes chacun par un
bout tiennent le filet tendu, au moyen d’un bâton
qui eft à chaque extrémité, 6c dont ils enfoncent
une des extrémités dans le fable , 6c s’écorre contre
l’autre afin de le rendre plus ferme ; alors deux autres
pêcheurs qui font à l?eau jufqù’au c o l , s’éloignent
30 à 40 braffes du filet, 6c reviennent en battant
l’eau jufqu’à ce qu’ils foient proches!1. L’équille
épouvantée du bruit, ou par l’agitation de l’eau,
fe jette dans le filet ; & les deux pêcheurs qui ont
battu l’eau , lèvent promptement le bas ou la plom-
mée du filet de la feinnette ; 6c ceux qui tiennent les
canons, qui font les deux bouts, roidiffent de toute
leur force , en tenant le filet horifontalement, pour
lors ils ramaffent toutes les équilles dans le milieu du
filet, 6c les renverfent dans des paniers que portent
les pêcheurs qui tiennent les bouts de la feinnette ,
6c auflï-tôt ils recommencent un autre trait, tant
que la baffe mer le leur permet.
Cesfeinnettes ont dix à douze braffes de long, Sc
une braffe 6c demie de chute ; la maille n’a au
plus que 2 lignes en quarré, ce qui eft une contra >
vention manifèfte à l’ordonnance. On peut juger du
tort confidérable que fait un échantillon fi petit au
général de la pêche.
SEJONT, l e (Géog. mod.') riviere d’Angleterre ,
au pays de Galles, dans le comté de Caernarvan.
Le Séjont s’appelloit anciennement Sejontius, 6c il
avoit donné fon nom au peuple féjonùen, dont la
capitale nommée Sejontiutn, étoit vcifine de Caernarvan
qui s’eft élevé fur fes ruines. (D . J.')
SÉJOUR, f. m. (Gram.') lieu où l’on habite , &
quelquefois le tems qu’on y demeure. Mon féjour
-n’a pas été long. Marli eft un féjour enchanteur au
printeins. J’ai fini mon féjour dans la capitale. '
SÉJOUR, {Marine.') c’eft le tems qu’un vaiffeau
demeure dafts un port ou dans une rade étrangère.
On dit jours de féjour pour les vaiffeaux de guerre,
& jours de planches pour les vaiffeaux marchands.
SEIPOD, f. m. (Poids.) poids de Mofcovie dont
on fe fert particulièrement à Archangel. Il contient
dix poudes, A raifon de quarante livres le poude,
poids du pays, qui reviennent à trente-deux livres,
poids de marc. ( D . J .)
SEIRAM, ( Géogr. mod.) ville de Perfe,fur les
frontières de Gété, au nord deSihon, à^o. x 5. dé
longit. 6c à 44. 4S. de latit. (D . J.)
SEIREF, ou SIREF, (Géogr. mod.) ville la plus
méridionale de laPerfe,près de la mer ,& abandonnée
depuis que le commerce s ’eft établi à K is , île
du golfe Peruque. Longit. fuivant les tables arabiques,
886 latit. feptent. 2$. (D . J .)
SEIRJAN, (Géog. mod.) ville de Perfe dans le
royaume de Fars. Long, félon M. Petit de la Croix ,
g o . 26. latit. 2C). 30. (D . J.)
SEISACHTHEIES, f. f. plur. (Antiq. d'Athènes.)
'Z.UTuX'Btià. , mot qui lignifie décharge d'un fardeau ,
étoit un facrifice public d’Athènes, en mémoire d’une
loi de Solon. Cette loi portoit, que toutes , les
dettes du pauvre peuple feroient remifes au bout
d’un certain tems, ou du-moins que l’intérêt en feroit
confidérablement diminué, 6c que les créanciers
ne pourroient dans la fuite faifir leurs débiteurs
, comme ils faifoient avant cette ordonnance.
Voyè» Potter, Archceol. grcec. tom. I.p. 43 o. (D. J.)
SEIVIA, ( Hïf. mod.) nom d’une feâte de bra-
mines ou de prêtres -des idolâtres de l’Indoftan, qui
different des autres en ce qu’ils regardent Ruddiren
ou Iffuren comme le premier des trois grands dieux
de l’Inde ; ils le mettent au-deffus de Ram ou Brama
6c de Viflnou. Voye\ R A M , V iS TN O U & R u d d i r e n .
Ceux qui font profeffion de.cette feéte, fe marquent
le front avec de la cendre de fiente de vache, brûlée
; 6c quelques-uns portent le lingam au c o l, 6c le
font porter à leurs enfans, en l’honneur de leur dieu
favori qui eft: le Priape des Indiens. Voye^ R u d d
i r e n .
SEIZ AINE, f. f. ( terme d’Emballeurs.) autrement
FILAGOR, efpece de petite corde ou groffe ficelle,
dont les Emballeurs fe fervent pour leurs emballages.
Il y en a de la groffe 6c de la menue. La plus
commune eft compofée de trois fils de chanvre bien
-câblés ou tortillés enfemble; elle a la groffeur d’une
menue plume à écrire, & fert ordinairement à corder
des ballots 6c paquets, foit de marchandifes,
de hardes, ou de meubles. (D . J.)
SEIZAINS, f. m. plur. (Draperie.) draps de laine
dont la chaîne eft compofée de feiqe fois cent fils,
c’eft-à-dire Jèi[e cens fils en tout. (D. J.)
SEIZE, (Arithmétiq.) nombre pair compofé d’une
dixaine 6c de fix unités, ou de deux-fois huit, ôu de
quatre fois quatre ; ainfi que deux fois multipliées
par huit, ou que huit le foit par deux, ou que quatre
le foit par foi-même, cela ne produira jamais que
J'ei^e. En chifre commun ou arabe,fei{e s’écrit ainfi 16;
en chifre romain, de cette maniéré X V I , 6c en chifre
françois, de compte, ou de finance, de la forte xlj.
Legendre. (D . J.)
S e i z è , (les) f. m. plur. (Hifl. mod.) nom d’une
faftion fameufe dans l’hiftoire de France. Elle fe
forma A Paris en 1579 pendant la ligue. On les nomma
-ainfià caufe des feiqe quartiers de Paris, qu’ils
gouvernoient par leurs intelligences j 6c à la tête’
defquels ils avoient mis d’abord f i{ e des- plus factieux
de leur corps. Les principaux étoient Bufli-le-
Clerc, gouverneur de la Baftille, qui avoit été aupa-
vant maître en fait d’armes : la Bruyere, lieutenant
particulier : le commiffaire Louchard: Emmonot 6c
Monot, procureurs : Oudinet, Paffart: 6c Senaut,
Commis au greffe du parlement, homme de beaucoup
d’efprit,qui développa le premier cette queftion obf-
Cure 6c dangereufe du pouvoir qu’une nation peut
avoir fur fon roi. Un bourgeois de Paris, nommé
la Rochehlond, commença-cette ligue particulière
pour s’oppofer aux deffeins d’Henri III. qui favo-
rifoit ,-difoit-on, les Huguenots. Cette faction accrue
6c fomentée par ceux que nous avons nommés, 6c
beaucoup d’autres, fe joignit à la grande ligue commencée
APéronne. Après la mort des Guifes à Blois,
elle fouffia le feu de la révolte dans Paris contre
Henri III. 6c eut, à ce qu’on croit, bonne part au parricide
de ce prince.'Également oppofée à Henri IV.
elle fe porta aux plus étranges extrémités contre ceux
qu’elle foupçonnoit être fes partifans ; elle affeéta
même d’être indépendante du duc de Mayenne, 6c
n’oublia rien pour faire tranfporter la couronne à
l’infante Claire Eugénie, fille de Philippe II. roi d’Ef-
pagne, ou à ce prince lui-même. Mais quand Paris
fe fut fournis à fon légitime fouverain en 1594, cette
faétion fut entièrement diflipée, foit par la retraite
des principaux d’entre les fei^e, foit par la clémence
que'ce prince témoigna envers les autres.
Seize ,,(livre in^) terme d'Imprimerie. Les Libraires
& Imprimeurs nomment un livre in-fefe, celui
dont chaque feuille d’impreflïon étant pliée, com-
po(efei^e feuillets, ou trente-deux pages. (Z>. J.)
SEIZIÈME, (Arithmétiq.) partie d’un tout divifé
en feize parties égales. Lorfqu’il s’agit de frattions
ou nombres rompus de quelque tout que ce foit,
un feiÿeme s’écrit, de cette m a n i é r é , O n dit
aufli trois'feifiemes , cmqjfiifcmes , feptfiiftemes ; ce
qui fe marque, ainfi, 7 7 5 ^ 4 <ji- Le de zo fols
eft 1 f. 3 den. qui eft une des parties aliqudtes de
la liv. tournois. Legendre. ( D . J .)
SEKIK-A, (Hifi. nat. Botan.) c’eft: une efpece de
faniale étrangère, du Japon, qui reffemble au côty-
ledon, ou nombril de Vénus. Sa feuille, qu’on pren-
droit pour celle du cyclamen ou pain de pourceaux,
offre une agréable variété de couleurs. Sa tige, haute
d’un pié 6c demi, eft garnie de'plufieurs fleurs à
cinq pétales qui forment l’apparence d’une guêpe
volante. Elles font couleur de vermillon.
SEKISJU, (Géog. mod.) une des huit provinces
de l’empire, du Japon, dans la contrée montao'neufè
froide ou du nord. Elle a deux journées de long du
nord ali fud , & fe divife en cinq diftriéts. Le pays
de cette province produit abondamment du cannib,
& quelque peu de fel. Ses habitans donnent tous les
ans A leur daimio ou prince héréditaire, lé double
de ce qu’on donne dans les autres provinces de cette
contrée du nord. (D . J.)
SEKKI-KAN , (Hifi- nat. Botan.) c’eft Un àrbrif-
feau du Japon, d’une braffe de hauteur, dont les
feuilles qui enveloppent les rameaux de diftance en
diftance, font étroites , longues, épaiffes, argentées
par-deffous, pendantes & fans découpures. Ses fleurs
font incarnates , 6c ramaffées à l’ extrémité des rameaux
par bouquets, de dix jufqu’à quinze, qui for-
tent d’une enveloppe commune. Elles font monopétales,
6c découpées en fept grandes levres. On en
diftingue deux autres efpecès, l’une à fleurs blanches',
6c l’autre à fleurs rouges.
SEL 6* SELS, (Chimie & Médecine.) on comprend
fous le nom de fel trois efpeces de fubftances ; lés acides
, les alkalisj 6c lesfels neutres; en réuniffant lés