
bandes de Rabezavana, de Rainitavy, de Rabozaka au
nord et au nord-est du plateau central; et de Rainibetsi-
misaraka au sud-est) sera encore nécessaire pour les réduire
entièrement.
Administration intérieure. — Pendant cette même
période du début de l’année 1897, le général Gallieni se
préoccupe de l’organisation des communes de Diégo-
Suarez, NosyrBe, Sainte-Marie-de-Madagascar, des questions
relatives au régime du travail et à l’émigration
des travailleurs malgaches, de l’étude du régime forestier,
de la préparation du budget local, de l’établissement
des impôts, et de l’organisation de postes de
douanes sur la côte, tant pour assurer le recouvrement
des droits que pour arrêter les introductions clandestines
d’armes et de munitions destinées aux rebelles et
aux peuplades insoumises.
Il procède aussi à l’installation des services publics
dans des immeubles achetés aux indigènes ou provenant
de confiscations et dans des bâtiments dont il acquiert
la libre disposition par d’équitables conventions passées
avec les détenteurs (notamment les missions de Londres),
qui ne les possédaient du gouvernement hova qu’à
titre précaire ; il institue l’école Le Myre de Yilers pour
les interprètes, l’école professionnelle du chef-lieu et
l’école des géomètres ; il réglemente l’exercice de la médecine
dans la colonie; il crée des chambres consultatives
composées des principaux colons et fait procéder
à de nouvelles études en vue de l’établissement de routes
destinées à remplacer les anciens sentiers malgaches et
d’une ligne de chemin de fer.
Son activité se porte sur tous les services et parvient
à surmonter toutes les difficultés. Pour enrayer le prosélytisme
religieux des missionnaires des diverses confessions,
qui se disputaient les fidèles malgaches et qui,
pâr leur zèle imprudent, faillirent parfois provoquer involontairement
de nouveaux troublés, il proclame la stricte
neutralité de l’administration locale au point de vue religieux
et déclare que lés pouvoirs publics observeront
vis-à-vis des représentants des différents cultes une attitude
impartiale mais ferme, et se tiendront, rigoureusement
en dehors de leurs rivalités.
Déposition de Ranavalona I I I et abolition de la
royauté. — La découverte d’intrigues ourdies contre
notre influence obligea le résident général à frapper
l’esprit des Malgaches par une mesure d’une haute
portée politique et de nature à marquer définitivement
dans leur esprit le caractère absolu de notre domination :
la déposition de la reine et i’abolition de la royauté hova.
De hauts personnages andrianes (nobles), qui se couvraient
du nom de la reine pour l’exécution de leurs
desseins, s’étaient compromis par des menées dirigées,
contre notre action (?). Bien que Ranavalona y parut
étrangère, la possibilité pour des conspirateurs de se
réclamer d’elle constituait pour nous un danger. Son
concours, d’autre part, ne pouvait plus être d’une grande
utilité pour les autorités françaises et, malgré les déclarations
insérées dans l’exposé des motifs de la loi du
6 août 1896, il semblait anormal de maintenir même une
ombre de royauté dans un pays déclaré colonie annexée.
En conséquence, pour bien établir aux yeux des indigènes
la souveraineté de la République dans l’île, vaincre
1. Il n’a pas été établi que Ranavalona III ait participé à ces menées ou les
ait autorisées; cela n’est d’ailleurs pas probable; peut-être même ne les
a-t-elle pas connues. Mais on se servit de son nom pour les ourdir et les
diriger. Des lettres incitant, au nom de la reine, à Ta révolte et émanant
d’anciens fonctionnaires hova, furent saisies à plusieurs reprises au cours
des opérations contre les rebelles. S’il est toujours demeuré très incertain que
ces lettres aient été écrites du consentement de Ranavalona, l’effet qu’elles
produisaient sur les populations était le même que si elle les eût dictées.