
et de Tananarive à Majunga, qu’on voulait transformé!'
le plus tôt possible en routes définitives et carrossables^
Les travaux nécessités par l’installation des administrations
et du personnel furent également confiés, à l’origine,
aux autorités des cercles et provinces, sàuf toutefois
dans les grands centres, où le service des travaux publics
put détacher des agents techniques, èt sur divers points
de la côte, où furent édifiées des maisons démontables
expédiées de France.
Au fur et à mesure que le service des travaux publics
a pu augmenter son personnel, il a pris en mains, d’une
façon plus effective, la direction des ouvrages de toute
nature entrepris dans les provinces et cerclesi Actuellement,
il est représenté dans chaque province par un
agent, conducteur ou commis qui, y résidant à poste fixe
et portant le titre d’agent voyer, est placé sous l’autorité
de l’administrateur ; il ne relève du directeur des travaux
publics qu’au point de vue technique.
Aucun ouvrage ou construction ne peut plus être commencé
sans avoir été l’objet d’un projet établi par l’agent
voyer et compris dans le plan de campagne des travaux
à exécuter pendant l’année. Ce plan de campagne, soumis
à la direction des travaux publics et au gouvernement
général à Tananarive, est approuvé ou modifié, suivant
les disponibilités budgétaires; les crédits nécessaires
à l’exécution sont délégués au chef de province ; ce dernier
réalise le programme adopté avec le concours technique
de l’agent voyer.
Cette organisation, étendue aujourd’hui à toutes les
circonscriptions de la colonie, fut appliquée dès le début
de l’occupation dans les localités importantes érigées
en communes ou en centres autonomes. Lés services
municipaux de voirie urbaine purent, avec le concours
des agents techniques détachés auprès d’eux, mettre à
exécution des plans de voirie et entreprendre des travaux
d’édilité qui, dans certains centres, Tananarive,
Tamatave, Majunga, notamment, ont été réellement considérables;
ces travaux ont transformé presque complètement
et amélioré les conditions d’existence de la
population européenne dans ces villes.
D’une façon générale, d’ailleurs, toutes les localités de
Madagascar, celles de l’intérieur comme celles de la côte,
grâce aux ouvrages qui y ont été entrepris et au bon entretien
dont ils sont l’objet, làissent au voyageur une impression
des plus favorables. Madagascar, à ce point de
vue et bien que neuf ans seulément nous séparent de la
période où tout était à faire, peut- soutenir avantageusement
la comparaison avec les colonies étrangères de
l’océan Indien.
La création et l’amélioration des ports, rades, phares
et balises ont été entreprises, dès l ’année 1896, par le
service des travaux publics, suivant un programme soigneusement
étudié, dont le détail sera donné plus loin,
dans la section III du présent chapitre.
Dépenses et personnel. — a) Dépenses. Les dépenses
du service des travaux publics et des bâtiments
civils ne sont supportées que dans une faible proportion
par le budget ordinaire de Madagascar, eu égard au
montant total des dépenses prévues à ce budget. Pour
1905, alors que le chiffre des dépenses budgétaires totales
s’élève à 23 865 900 fr,, le service des travaux publics
ne figure que pour 3 816 2i5 fr. Mais il a disposé, depuis
sa création, de ressources très importantes que lui a fournies
le budget local extraordinaire, lequel a été alimenté
tout d’abord par la soulte de la conversion, en 1897, de
l’emprunt malgache, soit 124o4ooo fr., et, ultérieurement,
par le produit de l’emprunt de 60 millions qui a été
autorisé par une loi du i4 avril 1900 (').
1. Voir le paragraphe relalif au budget extraordinaire, page 357.