
b) Grandes concessions, — Si l ’on rapproche les résultats
d’ores et déjà acquis par la grande colonisation
de ceux de la petite, la comparaison n’est pas à l’avantage
de la première. La plupart des sociétés, à qui de
vastes superficies ont été concédées, sont dans la période
des débuts ou des travaux préparatoires ; quelques-unes
m ’me n’ont pas encore achevé de choisir les terrains
auxquels elles ont droit.
D’où provient cette lenteur dans les résultats ?
11 semble, en premier lieu, que Madagascar ne soit
pas une colonie appropriée aux grandes compagnies de
colonisation, qui y sont en quelque sorte trop à l’étroit
et ne peuvent aisément se développer dans un pays déjà
organisé administrativement.
Une autre cause d’échec provient de la faiblesse des
capitaux engagés, rarement proportionnés à l’importance
de l’entreprise. Parfois, le capital social est en partie
nominal, les actions n’étant pas encore libérées, ou bien
le fondateur de la société a compté comme apport, à un
taux énorme, les terrains qu’ il donne à la communauté,
si bien que le capital se trouve presque totalement représenté
par le prix fictif du sol qu’il est destiné à mettre en
valeur !
Enfin, certaines compagnies n’apportent pas assez de
soin dans le choix de leurs représentants, trop souvent
inexpérimentés et ne connaissant à peu près rien du pays
et de ses habitants.
Il y a donc lieu d’attendre encore avant de se prononcer
sur la grande colonisation à Madagascar. Toutefois,
il semble que le nombre des vastes concessions ne
saurait plus être que faiblement augmenté, jusqu’à ce
que l’expérience ait permis d’apprécier les avantages et
les inconvénients de ce système.
L’état ci-dessous indique la situation des grandes
concessions accordées au i et janvier 1904.