
leurs industries et de leur commerce. Cette association
est dirigée et gérée par un conseil d’administration permanent,
présidé par le directeur des travaux publics. Ses
membres versent une cotisation mensuelle de i franc,
servant è alimenter une caisse de secours mutuels et
permettant de faire aux sociétaires, en vue de l’exécution
d un travail déterminé, des avances remboursables
dans un délai maximum de six mois.
d) Poids et mesuresy m on n a ie s— Pour la facilité et la
régularité des échanges, il était nécessaire de fixer dans
la colonie une unité de régime des poids et mesures
et des monnaies. L ’autorité administrative n’a pas tardé à
comprendre tout l’intérêt de cette importante question
et a, par arrêté du 4 mars 1897, rendu notre système
métrique décimal obligatoire dans l’île entière. Il était
déjà en vigueur dans nos anciens établissements de Diégo-
Suarez, Nosy-Be et Sainte-Marie ; il est, en fait, adopté
aujourd’hui dans toutes les régions où se trouvent des
Européens.
Divers arrêtés ont réglementé la vérification des poids
et mesures dans les principaux centres (arrêté du
17 décembre rgo3 pour Tananarivej. De plus, un arrêté
du 23 juin 1903 a créé, à Tananarive, un service municipal
du poids public ayant des bureaux spéciaux de
pesage et de mesurage.
De meme, une profonde réforme monétaire est venue
simplifier le régime des échanges. Ceux-ci s’opéraient,
avant l’annexion, soit par le troc des produits, soit au
moyen de monnaie coupée, constituée par des fragments
de pièces d argent de 1 Union latine ou de piastres mexicaines.
Les indigènes portaient sur eux une petite
balance et pesaient ces morceaux remis en payement.
Apres la conquête, la France importa ses pièces divisionnaires,
qui furent accueillies avec empressement, si bien
que la monnaie coupée se déprécia rapidement. Une
véritable crise s’ensuivit, surtout à partir du moment où
les caisses publiques n’acceptèrent que des pièces non
fragmentées : une somme d’environ cinq millions d’argent
en morceaux se trouva ainsi immobilisée, vers la fin
de 1898, et les transactions souffrirent de cet état anormal.
Il fallut prendre des mesures pour remédier à la
situation ; l’argent coupé d’origine française fut retiré à
raison de 5 fr. les trente grammes ; la substitution de la
monnaie nationale à la monnaie coupée est un fait accompli
depuis plusieurs années. Les échanges en nature
sont limités à quelques régions du Sud et de l’Ouest, où
notre influence n’est pas encore absolue.
e) Dispositions législatives. — Plusieurs arrêtés et décrets
particuliers à Madagascar ont été promulgués pour
faciliter le commerce et assurer la probité des relations
commerciales. Dans cet ordre d’idées, il convient de citer
les décrets du 15 octobre 1902, ordonnant la tenue des
livres de commerce dans l’une des langues officielles des
divers États d?Europe ou en langue malgache., à l’exclusion
de tout autre idiome ; du 28 octobre 1902 et du 19 février
1903, rendant applicables à Madagascar les lois et rèr
glements relatifs aux marques de fabrique et de commerce
et aux brevets d’invention, sous réserve des modifications
de détail nécessaires pour mettre leurs dispositions
en harmonie avec la situation spéciale de la colonie ; etc.
f) Autres mesures. — Enfin, de nombreuses autres mesures
ont été prises, dans l’intérêt des industriels et commerçants
; il suffit de rappeler à ce sujet la création d’entrepôts
réels à Tamatave et à Diégo-Suarez, ordonnés par
décrets des 27 juillet 1898 et i 5 octobre 1901, Rétablissement
de magasins généraux (décret du i er juillet 1900),
la reconstitution des marchés indigènes, les dispositions
édictées en vue de la protection du trafiquant circulant
da is l’inférieur et le développement des voies de communication
ou moyens de correspondance.