
en même temps que s’affirme, plus nettement que par le
passé, la prépondérance de l’industrie nationale dans les
relations de la colonie avec l’extérieur; enfin les industries
minières et forestières semblent sortir de la période des
tâtonnements pour entrer dans celle de la production. »
Au point de vue militaire, l’année 1899 fut marquée
par les efforts de l ’autorité française pour étendre notre
domination dans le Menabe, Où nos soldats avaient établi
des postes solides en juillet et en août 1898. Des troupes
envoyées des cercles de Betafo et de Mahabo parcoururent
et occupèrent en juin, juillet et août 1899 les
régions de Mandabe, de Manja et du Volambita. Les
tribus sakalaves achevèrent leur soumission dans le courant
de 1900. Les trois chefs les plus influents du nord-
ouest, la reine Binao et les princes Tsialana et Tsiaraso
vinrent à Tananarive, en janvier 1900, rendre hommage
au représentant de la France.
Enfin, on s’appliqua à-continuer l’exécution du plan
de pénétration dans le sud, en pacifiant et en occupant
là région d’Ikongo dans le pays bara et le Yohingeza.
Aussi, dans son rapport déjà cité, le général Penne-
quin s exprimait-il ainsi : « Il résulte de l’exposé que je
\iens de faire de la situation politique de la colonie en
1899 que de notables progrès ont été accomplis dans la
pacification des pays sakalaves bara, tanala, mahafaly,
atsimo et androy, et dans l’organisation administrative
des provinces du centre et de la côte est. »
Retour du général Gallieni. Achèvement de la conquête
et de la pacification. — Le général Gallieni, avant
de quitter la France, put assister à Paris à l’ouverture de
1 exposition de Madagascar (*) qui fut un des plus grands
^ 1. Organisée par M. Jully, architecte de la colonie,' et MM. Grosclaude,
F. Crozier et Cl. Delhorbe, secrétaire général du comité de Madagascar.
succès de l’Exposition universelle et montra tout ce que
peut produire, en moins de cinq ans, l’activité de la colonisation
française bien dirigée. Au moment de son retour
à Tananarive, en juillet 1900, il ne resté plus à conquérir
ou à soumettre qu’un petit nombre de régions très
éloignées du centre, principalement dans le sud de l’île,
les pays mahafaly et androy. Les opérations militaires de
1900 et 1901 amèneront ce résultat(’j. Pour l’atteindre
rapidement, le gouverneur général étendit à ces régions
encore troublées du sud le système de décentralisation,
qui avait déjà si bien réussi trois ans auparavant pour
réprimer l’insurrection ; il créa provisoirement un commandement
militaire du sud sous la direction du colonel
Liautey, qui, exerça une autorité unique sur toutes les
tribus et peuplades établies à demeure ou cantonnées
dans la partie méridionale du plateau central jusqu’à la
mer. En avril 190a, l’occupation militaire n’étant plus
indispensable, le commandement du sud fut supprimé.
Il en fut de.même bientôt (septembre 1902) du territoire
sakalave.- Par la suite toutes les circonscriptions militaires
devront progressivement, dans les mêmes conditions,
faire place à l’administration civile.
Programme économique.— La conquête et la pacification
de l’île étant achevées ou tout àu moins définitivement
assurées dans un avenir prochain, les principales
préoccupations de l’administration supérieure se portèrent
vers la création d’un outillage économique capable
de permettre l’exploitation des richesses naturelles du
1. En novembre 1899, notre occupation était limitée au sud à la vallée de
l’Onilahy à l’est et du Mandrary à l’ouest. La pénétration s’est opérée à la
fois par les cercles de Fort-Dauphin, de Tulear et du pays bara. Nos troupes,
par des mouvements combinés, ont parcouru, occupé et pacifié le pays, malgré
les grandes difficultés de leur marche en avant et les attaques que tentèrent
les indigènes, à de nombreuses reprises, contre les postes établis au fur et
à mesure de la conquête.
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