
A ce moment, les mouvements entre Majunga et Tananarive
pouvaient se faire successivement : par eau, sur la
Betsiboka : 228 kilomètres; par la route du corps expéditionnaire,
entre Maevatanana et Andriba, par le sentier
malgache, entre Andriba et Tananarive.
Les premiers efforts furent consacrés à remplacer ce
sentier par une voie carrossable. Celle-ci était plus facile
à construire que la route de l’Èst, pour deux raisons
principales : sur le versant ouest, il ne pleut que pendant
les quatre ou cinq mois de l’été et la saison d’hiver est
entièrement sèche ; d’autre part, les mouvements de terrain,
au lieu d’être orientés normalement à la direction à
suivre, comme pour la route de Tamatave, sont, entre
Tananarive et Majunga, orientés dans le sens de la ligne
qui joint ces deux localités.
Les caractéristiques adoptées furent les mêmes que
pour la route de 1 Est et les travaux furent commencés
en mai 1897. Au mois de septembre de la même année •
un premier convoi de véhicules montait à Tananarive.
On rectifia ensuite peu à peu le tracé en contournant
les flancs de coteau des mamelons dont on avait d’abord
épousé les lignes de faite et on arriva à obtenir une piste
qui, malgré des dénivellations incessantes, dont quelques-
unes dépassent plusieurs centaines de mètres, n’a pas de
déclivités supérieures à 8 centimètres par mètre.
Par contre, la route se trouve en grande partie à une
altitude supérieure à 1 200 mètres et traverse un pays
balayé par des vents violents. Elle a été terminée au
commencement de 1901, mais n’est pas empierrée. ^Son
développement total est de 325 kilomètres.
On effectue le trajet complet de Tananarive à Majunga
en empruntant ensuite, pendant 225 kilomètres, le cours
de la Betsiboka, sur laquelle la Compagnie occidentale a
organisé un service de navigation.
Routes secondaires. — Il convient de citer en première
ligne les routes dé Tananarive à Fianarantsoa et de Fia-
narantsoa à Mananjary.
Le programme des voies de communication principales,
que le gouverneur général a exposé en détail dans des
instructions du 29 janvier 1901, comprend la construction
d’une route carrossable* ayant à peu près les mêmes caractéristiques
que la route de l’Est, entre Tananarive et
Fianarantsoa. Les autorités locales, avec l’aide des agents
voyers, ont construit plusieurs tronçons, notamment aux
deux extrémités; mais, pour des raisons d’ordre budgétaire,
les travaux ont dû être interrompus à diverses
reprises. Aussi la route présente-t-elle des solutions de
continuité, qui la rendent encore inaccessible aux voitures
et ne permettent de l’utiliser que comme route
muletière.
La route carrossable de Fianarantsoa à Mananjary a
pu, au contraire, être rapidement ouverte à la circulation.
Elle assure vers la mer aux produits du Betsileo un-débouché
qui était indispensable au développement économique
de cette région peuplée, productrice de riz et très
favorable à l’élevage. Les premiers chantiers furent ouverts
dès le commencement de 1901 ; la route, longue
de 210 kilomètres, a été achevée au mois d’août igo3 et
ouverte au charroi. Elle a 3 mètres de large et son empierrement
est entrepris sur les tronçons les plus exposés
à l ’action destructive des eaux.
Aux deux yoies dont il vient d’être question, il y a
lieu d’ajouter divers tronçons de chemins carrossables,
dont les principaux sont : la route reliant Tamatave à la
vallée de l’Ivoloina (12 kilomètres) ; la route d’Ambava-
niasy, raccordant la route de l’Est au point terminus du
premier tronçon du chemin de fer mis en exploitation;
la route d’Antsirane à la montagne d’Ambre.
Enfin, le réseau des voies secondaires comprend toutes
les routes reliant Tananarive aux chefs-lieux des provinces