
L’installation de l’institut Pasteur comporte :
Un service de la vaccine qui approvisionne toutes les
formations sanitaires du plateaü central; il fournit environ
2 ooo tubes de vaccin par mois ;
Un service antirabique, qui rend d’inappréciables services
à Madagascar, où la rage présente une virulence
extraordinaire et constitue un véritable fléau ;
La préparation en grande quantité de la tuberculine,
dont le service vétérinaire fait une grosse consommation
pour l’essai du bétail exporté, et des vaccins du charbon
et du choléra des poules.
La fabrication des divers sérums (antipesteùx, antitétanique,
etc.) nécessaires aux diverses formations sanitaires
de l’Ile ne se fait point encore sur placé. Toutefois,
les installations nécessàires sont en cours d’exécution et
ce seryice pourra probablement fonctionner bientôt.
Le parc vaccinogèné de Diégo à été créé pour obvier
aux inconvénients du transport des tubes de vacêin depuis
Tananarive jusqu’à la côte et envoyer le vaccin
jennérien aux établissements sanitaires des provinces du
littoral, Il a fourni, en igo3, près d’un millier de tubes
par mois.
Développement de l ’assistance médicale indigène.
— a) Arrêté du i 5 juin i8g8. .— Les institutions qui
devaient servir de base au fonctionnement de l’assistançe
médicale ayant été créées, il devenait possible d’étendre
son action. Le gouverneur général avait tout d’abord
prescrit, par la circulaire du 16 février 1897, à tous les
médecins du corps d’occupation de donner des soins et
des médicaménts aux indigènes malades qui se présenteraient
à eux 0), puis édicté, par arrêté du i 5 juin 1898,
1. Le service des consultations a toujours fonctionné depuis cette époque ; la
progression des dépenses qui en résultent constitue une éloquente démonstration
de la faveur dont il jouit auprès des indigènes : de 2"5oo fr. en 1897, la dépense
est passée à 6000 fr. en 189g, à 20000 fr. en 1901 et à 3oooo fr. en 1904.
diverses mesures en vue de favoriser l’accroissement de
la population en Imerina.
Cet arrêté pose dans ses considérants le problème de
la repopulation de l’île, que le gouverneur général cherche
a résoudre par des mesures légales, administratives et
fiscales, politiques, hygiéniques et médicales.
Il fait revivre les lois malgaches prescrivant la constatation
régulière des mariages entre indigènes, punissant
lâ répudiation, l’avortement, les voies de fait aux femmes
enceintes et attribuant à l’Etat la succession des individus
décédés sans héritiers directs.
Il prévoit l’octroi de concessions de terres aux indigènes
non propriétaires, des exemptions d’impôts en
faveur des pères de cinq enfants et du service militaire
pour les pères de famille ; il frappe, au contraire, d’un
impôt, qui a dû être supprimé depuis, les célibataires ne
pourvoyant pas à l’existence d’ un enfant.
Il crée une fête annuelle des enfants et le service des
soins médicaux gratuits dans chaque province, à l’hôpital
ou dans un orphelinat. Cette dernière mesure contient
en germe toute l’organisation actuelle. Les frais qu’ elle
occasionne doivent être couverts par des contributions
des villages ou des subventions du budget local.
b) Arrêtés des 20 avril i8gg et 17 mars ig o i, concernant
rassistance médicale en Imerina et dans le Betsileo.
— L’arrêté du 20 avril 1899 réglementa dans ses détails
l’organisation de l’assistance médicale indigène, dont l’article
9 de l’arrêté du i 5 juin 1898 avait posé le principe.
Il divisa chaque province en circonscriptions médicales
répondant autant que possible aux divisions administratives
et dota chacune d’elles d’un ou plusieurs établissements
sanitaires.
Les médecins n’étaient pas fonctionnaires; ils recevaient
seulement une indemnité variable et fixée par le
chef de la province. Les médicaments qu’ils délivraient à