
primer une direction unique, tout en supprimant la centralisation
entre les mains des fonctionnaires et officiers
hova des attributions administratives conservées aux indigènes.
Partant de cette idée, qu’au lieu de se laisser
guider par les événements il convenait d’étendre d’une
manière progressive et certaiue notre domination, en refoulant
méthodiquement l’insurrection du centre vers la
périphérie et en occupant définitivement le pays, système
si justement appelé de la tache d’huile, il renonça
ù l’emploi des colonnes importantes opérant à de grandes
distances et les remplaça par des colonnes légères, restant
à proximité des postes et blockhaus, dont il développa
le réseau au fur et à mesure que les insurgés
étaient obligés de se replier devant nos troupes. Ces
postes et blockhaus étaient construits assez près les uris
des autres pour pouvoir communiquer sans difficultés, et,
en cas d’attaque, se porter mutuellement secours. Leur
établissement devait produire un effet moral très favorable
sur les populations paisibles qu’ils protégeaient,
assurant leur sécurité et leur rendant confiance.
Enfin, les villages dont la fidélité était certaine furent
armés avec des fusils modèle 1874, pour leur défense et
celle de leurs biens, en même temps qu’étaient augmentées
les forces de police indigènes.
L’application du plan qui vient d’être esquissé comporta
diverses mesures d’exécution d’ordre administratif
et militaire, dont les principales furent les suivantes :
i° Organisation en territoires et cercles militaires de
tout le nord de l’Imerina, avec constitution pour Tananarive
et sa banlieue d’un gouvernement militaire spécial
et proclamation de l’état de siège dans l’Imerina et le
Betsileo (*); Ambatondrazaka et la vallée du Mangoro
1. Les premiers cercles constitués furent ceux de Tlmerina : Arivonimamo,
Ambohidratimo, Ambohidrabiby, Ambatomanga, formant le territoire'militaire
formèrent également des circonscriptions militaires. Chaque*
cercle eut à sa tête un officier supérieur possédant
des pouvoirs étendus et relevant directement du résident
général ou d’un commandant de territoire ; les cercles
étaient eux-mêmes divisés en secteurs commandés par
des officiers subalternes, relevant du commandant de
cercle ;
2°-Une grande partie des forces stationnées sur la côte,
à Tamatave, Diégo-Suarez, Majunga, fut appelée sur le
plateau central ; ces troupes y furent renforcées par de
nouveaux effectifs, récemment arrivés de France ('), et
furent réparties dans les territoires militaires, avec ordre
de refouler les insurgés sur tous les points et d’occuper
les séries, de blockhaus construits au fur et à mesure
qu’elles gagnaient du terrain ;
3° Des milices indigènes furent sérieusement organisées
et affectées aux services ayant un caractère de po-,
lice, tels que les escortes, la protection des chantiers de
travaux publies, des marchés, dépôts d’approvisionnements,
etc. Afin de suppléer à l’insuffisance numériqué
des soldats européens dans les provinces côtières, toutes
les résidences de ces régions furent dotées d’une compagnie
de milices, dont l’action concourut avec celle des
villages armés pour repousser les attaques des pillards.
En vue de faciliter le ravitaillement de Tlmerina, le
général Gallieni ordonna des améliorations à la route de
Tamatave* des déboisements aux abords des sections
traversant la forêt, de façon à rendre les embuscades plus
de Tananarive, et ceux d’Ambatondrazaka et de Moràmanga. Un peu plus
tard fut créé le cercle annexe de Soavinandriana, puis plusieurs autres.
Les cercles militaires étaient délimités en tenant compte des anciennes frontières
des provinces et en évitant de grouper sous la même autorité des
populations de races différentes.
i. Les effectifs des corps d’occupation furent reportés à environ quatorze
mille hommes, et dix mille fusils furent mis à la disposition du général Gallieni
pour armer les milices et les villages demeurés fidèles.