
nauté n’aurait pu s’établir si les Hova n’avaient été d’immigration
très ancienne.
Le MerinaManjaka, ou royaume d’ Imerina, ne dut comprendre
à l’origine que quelques villages et hameaux,
mais à partir du xvie siècle il s’accrut rapidement. La
tradition rapporte peu de choses des premiers souverains
hova, dont les noms nous soient parvenus, la reine
Rafohy, qui vivait dans la première moitié duxvie siècle,
et sa fille Rangita, qui prit le pouvoir vers i 547- Le fils
de celle-ci, Andriamanelo, lui succéda vingt ans plus tard
et transporta à Alasora le chef-lieu de son royaume, qui
était précédemment à Merimanjaka, village aujourd’hui
sans importance, à deux heures de marche au sud de
Tananarive. Sous la conduite d’Andriamanelo, les Hova
essayèrent pour la première fois de s’emparer de la ville
d’Ànalamanga, refuge des derniers Yazimba, qui présentait
une position de defense particulièrement importante
sur une montagne isolée, entourée de marais et d’un
hémicycle formé par l’Ikopa.
L’usage des instruments de fer, de la hache et des
pirogues en Imerina daterait du règne d’Andriamanelo.
Son fils, Ralambo, qui était devenu roi vers 1587,
commença à étendre la puissance de son peuple en joignant
à ses États le village d’Ambohitrabiby, dont il
fit la capitale du royaume, et les environs. Il créa et
hiérarchisa la noblesse et institua la fête du Bain, qui
devait devenir la plus grande fête malgache. Il fut remplacé,
après un règne d’une vingtaine d années, par
son fils Andrianjaka, qui exécuta le projet tenté par-
son aïeul de prendre la ville d’Analamanga. Il s y installa
aussitôt avec une forte garnison et lui donna le nom
d’Antananarivo (la ville des mille). Son règne fut marqué
aussi par le commencement de divers travaux d utilité
générale, tels que la construction des digues de l’Ikopa,
qu’il entreprit et que continuèrent ses successeurs,
sur l’histoire desquels la tradition est à peu près muette
jusqu’au troisième, Andriamasinavalôna, qui prit le pouvoir
au milieu du xvii* siècle (1667).
Ce chef, par son esprit d’équité et par une politique
sage et bienveillante, gagna les sympathies des peuplades
voisines qui vinrent d’elles-mêmes, notamment celles de
l’Angavo, à l’est, et de lTmamo, à l’ouest, se placer sous
son autorité et doublèrent ainsi son royaume.
Trop bon père, il commit la faute de créer, de son
vivant, dans ses États, des royaumes à ses quatre fils, qui
méconnurent ensuite son autorité.
Après sa mort, ses successeurs furent en discordes
continuelles, guerroyant les uns contre les autres et
appelant même à leur secours les tribus sakalaves. Cette
anarchie dura environ un siècle.
Ce fut un des arrière-petits-fils d’Andriamasinavalôna,
Ramboasalama, roi d’Ambohimanga, qui y mit fin et établît
la prépondérance hova dans la grande île. Ce prince,
très remarquable par son intelligence, son activité et sa
bravoure, était né vers 1745. Il prit le nom d’Andrianam-
poinimerina, lorsque la population d’Ambohimanga, c’est-
à-dire d’une faible partie de l’Imerina, le proclama roi. Il
conçut aussitôt le projet d’étendre jusqu’à la mer la limite
de ses États. Pendant sept années, dit la tradition, il prépara
son armée et son peuple, puis, en 1787, déclara la
guerre à ses deux voisins d’Ambohidratimo et de Tananarive.
Après une lutte longue et opiniâtre il se rendit maître
de leurs pays, reconstituant ainsi l’ancien royaume de
son aïeul. Puis, en peu de temps, presque sans lutte
et grâce à d’adroites négociations, il soumit les Antsia-
naka au nord, les Bezanozano à l’est et les Betsileo au
sud. Le royaume hova se trouvait ainsi quadruplé et décuple
de celui de Ralambo. Andrianampoinimerina n’osa