
un renfort de 3 000 hommes, nécessaire pour rendre les
opérations plus effectives.
Pour continuer la campagne, on eut recours, en outre,
à la formation de corps de volontaires de la Réunion et
de quelques compagnies sakalaves. Sur terre, l’amiral
Miot éprouva un échec le xo septembre 1885 à Fara-
faty, près de Tamatave. Quelque peu aguerris et organisés
depuis le commencement des hostilités, les Hova, au
nombre de 6 000 à 8 000 sous les ordres d’un ancien militaire
anglais, Digby Willoughby, résistèrent avec avantage
à l’attaque de 1 5oo Français. Par contre, le capitaine
Pennequin avait, avec peu de moyens, obtenu un
succès dans le nord-ouest : 120 hommes, dont 70 Sakalaves,
repoussèrent un parti de 1 5oo Hova commandés
par l’Anglais Sherviugton.
Négociations pour la paix. — M. Baudais n’ayant
pas réussi à conclure avec les Hova, à qui il était d’avis
d’imposer le protectorat français, M. de Freycinet pensa
que, pour faciliter l’entente avec Rainilaiarivony, il serait
avantageux de mettre ses mandataires en rapport avec
un nouveau négociateur. M. Salvator Patrimonio, consul
général à Beyrouth, fut adjoint à cet effet à l’amiral
Miot, en remplacement de M. Baudais, à qui on faisait
grief de s’être servi, dans ses relations avec le premier
ministre hova, de l’intermédiaire d’un consul étranger
et de n’avoir pas suffisamment tenu le Quai d’Orsay au
courant de ses pourparlers.
Le gouvernement français pressa MM. Miot et Patrimonio
de reprendre les négociations : les élections de
i 885 ayant renforcé au parlement les partis hostiles aux
entreprises coloniales, on avait hâte de terminer l’affaire
de Madagascar.
Les pourparlers entre les représentants de la France et
ceux de la reine Ranavalona, l’Anglais Digby Willoughby
et le Hova Rainixanamanga, fils de Rainilaiarivony,
premier ministre, commencèrent le 21 novembre i 885,
sur les bases fixées dans un projet d’arrangement adressé
le 22 septembre à M. Patrimonio par le ministre des
affaires étrangères.
Traité du 17 décembre 1885. — Ce projet a été
adopté en grande partie; toutefois l’article i er, qui imposait
le protectorat de la France à « la reine de Madagascar
», ne fut pas maintenu dans le texte définitif, qui
fut signé le 17 décembre i 885.
Le nouveau traité était ainsi libellé :
Traité conclu, le 17 décembre 1885, entre le gouvernement
de la République française et le gouvernement de S. M.
la reine de Madagascar, pour fix er les rapports politiques
entre les deux Etats. (Approuvé et promulgué par la loi spéciale
du 6 mars 1886.)
Le gouvernement de la République française et celui de S. M. la
reine de Madagascar, voulant empecher à jamais le renouvellement
des difficultés qui se sont produites récemment et désireux de resserrer
leurs anciennes relations d’amitié, ont résolu de conclure une
convention à cet effet, et ont nommé plénipotentiaires savoir : ......
Lesquels, après avoir échangé leurs pleins pouvoirs, trouves en
bonne et due forme, sont convenus des articles qui suivent, sous
réserve de ratification :
A r t . 1er. — Le gouvernement de la République representeia Madagascar
dans toutes ses relations extérieures. Les Malgaches à
l’étranger seront placés sous la protection de la France.
A r t . 2. — Un résident, représentant le gouvernement de la République,
présidera aux relations extérieures de Madagascar, sans
s’immiscer dans l’administration intérieure des Etals de S. M. la
reine. , .
A r t . 3. — Il résidera à Tananarive avec une escorte militaire.
Le résident aura droit d’audience privée et personnelle auprès de
S. M. la reine.
A r t . 4- — Les autorités dépendant de la reine n’interviendront
pas dans les contestations entre Français ou entre Français et étrangers.
Les litiges entre Français et Malgaches seront jugés par le résident
assisté d’un juge malgache.
A r t . 5. — Les Français seront régis par la loi française pour la
répression de tous les crimes et délits commis par eux à Madagascar.