
d’octobre 1902, le gouverneur général en a inauguré les
trente premiers kilomètres à partir de Brickaville. Un
an après, il assistait au percement des derniers blocs du
tunnel du Vongo-Vongo, long de 788 mètres, et le i er novembre
1904 il déclarait officiellement la voie ouverte
jusqu au io 3e kilomètre ; en février ou mars 1905 le rail
pénétrera en Imerina : il doit atteindre la capitale au
commencement de 1906.
Il convient de citer aussi les constructions de phares
sur la côte, notamment au cap d’Ambre, à Sainte-Marie
et dans le voisinage des principaux ports ; la construction
de wharfs et.de quais a Tamatave et à Majunga, les
travaux considérables de défense dans la baie de Diégo-
Suarez, qui, déclarée point d’appui de la flotte par le
décret du i er avril 1899, esd en voie de devenir un arsenal
important doté d’ouvrages fortifiés, capables d’assurer
une protection efficace et une Solide base d’opérations à
nos flottes dans le sud de la mer desIndea; enfin, l’établissement
des, lignes télégraphiques, qui partent de
Tananarive et atteignent Diégo-Suarez, Tamatave, Majunga,
Fianarantrsoa, Ihosy, Tulear et Fort-Dauphin, ou
qui relient entre eux les principaux ports de la côte
orientale.
Colonisation. — Au point de vue de la colonisation et
du développement de l’agriculture, du commerce et de
1 industrie, les efforts n ont pas été moins grands depuis
la conquête. Le;domaine public a été réglementé, ainsi
que le régime des concessions de terre, de la propriété
foncière, de 1 exploitation des forêts, des mines et des
carrières. Des concours agricoles et des foires régionales
ont été ouverts avec un succès toujours croissant ; des
arrêtés du 26 février 1902 ont institué des chambres
consultatives de commerce et d’industrie, ainsi que
des chambres d agriculture et des comices agricoles, et
ont réglé, leur fonctionnement ; des jardins d’essai, des
fermes modèles, des jumenteries, des magnaneries ont
été créées et rendent les plus grands services.
Mettant à profit la popularité que le grand succès de
l’exposition de Madagascar à l’Exposition universelle de
1900 avait acquise à la colonie et la haute faveur dont il
jouit personnellement dans l’estime publique, le général
Gallieni a eu recours aux bonnes volontés de capitalistes
et d’entrepreneurs français pour le développement des
entreprises individuelles, ainsi que pour la formation de
sociétés à qui furent accordées de vastes concessions de
terres avéc la charge de lés mettre en valeur.
Développement et richesse de la colonie. — Pour
se rendre compte des résultats obtenus depuis notre
occupation de Madagascar, au point de vue du développement
de la richesse de ce pays, on peut comparer le
montant total de son budget et de son commerce pendant
les sept avant-dernières années.
Le premier budget de la colonie, en 1896, s’éleva à
environ 5 millions et demi ; l’année suivante il atteignit
en dépenses 7 millions et demi et reçut une subvention de
2 millions de la métropole. Celle-ci fut progressivement
réduite et le budget local s’est en même temps accru. En
1902, il s’est élevé à 25 millions et demi malgré la réduction
de la subvention métropolitaine à 700 000 fr. Enfin,
les budgets pour 1904 et igo5 ont été arrêtés respectivement
à a3 8o5 ooo et 23 865000 fr., la subvention
métropolitaine étant totalement supprimée.
Une caisse de réserve a été constituée avec les excédents
de recettes de chaque exercice. Elle s’élève actuellement
à près de 6 millions de francs; son maximum a
été fixé à 10 millions.
Il ne faudrait pas conclure de ce qui précède que les
dépensés du budget local puissent indéfiniment progresser:
dans l’état actuel du développement économique de