
TRAVAUX PUBLICS ET BATIMENTS CIVILS
VOIES ET MOYENS DE COMMUNICATION
PORTS, RADES ET PHARES
I. — Travaux publics et bâtiments civils. — Situation au moment de a
conquête. — Organisation du service. — Travaux exécutés par le service
technique et par les administrations des provinces et des communes. —
Dépenses et personnel du service.
II. — Voies et moyens de communication. — Routes. — Voies fluviales et
canal des Pangalanes. — Chemin de fer.
III. — Ports, rades et phares.
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Travaux publics et bâtiments civils.
Situation au moment de la conquête. — Quand, en
octobre 1895, la domination française se substitua à la
souveraineté hova, tout était à faire, à Madagascar, en
matière de travaux publics. Le gouvernement de la reine,
autant par insouciance et impéritie que par calcul, avait
complètement négligé la construction des routes et voies
de pénétration les plus indispensables. Il escomptait les
difficultés que rencontrerait un corps expéditionnaire à
se frayer un passage à travers la brousse pour monter en
Imerina. En fait, les obstacles qu’eurent à surmonter les
troupes du général Duchesne pour l’établissement de la
route de Majunga à Tananarive démontrèrent qu’anté-
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rieurement à i 8g5, le gouvernement hovâ n’avait essayé
d’entreprendre aucun travail d’intérêt public. Cette
situation était la même dans toute l’île.
Le seul mode de transport pratiqué était le portage à
dos d’homme. Les porteurs en étaient réduits à cheminer
sur d’étroites pistes à peine tracées par le passage
dé plusieurs générations de bourjanes. Les sentiers suivaient
de préférence les lignes de faîte; les cours d’eau
étaient franchis à gué ou en pirogue, ou bien sur un
tronc d’arbre jeté en traversi
.En ce qui concerne les habitations, la situation était
analogue. Sur toute la côte et dans une certaine zone, à
l’intérieur, les maisons indigènes sont encore'de simples
rez-de-chaussée avec charpentes en bois, parois en feuillages
ou clayonnages et toiture en chaume. Ces locaux
étaient inutilisables pour l’installation des premiers services
publics. En Imerina et au Betsileo seulement,
notamment à Tananarive et dans les principaux centres,
quelques bâtiments construits en maçonnerie, à étages,
présentaient des conditions d’habitabilité suffisante pour
qu’il fût possible, dès le début, d’y installer à titre
provisoire l’administration française.
Enfin, l’outillage économique de la grande île faisait
totalement défaut. Les ports et les rades n’avaient été
l’objet d’aucun travail d’aménagement et d’amélioration ;
les côtes et les points d’atterrissage n’étaient pas éclairés.
Organisation du service des travaux publics et
des bâtiments civils. — Dès le début de l’occupation,
la nécessité de créer le service des travaux publies se
révéla donc d’une façon impérieuse. Bien qu’un embryon
d’organisation ait existé sous' l’administration de
M. le résident général Laroche, et que, durant cette période,
d’importants travaux aient été exécutés à Tananarive,
le service technique né fut réellement institué que