
La Compagnie des messageries françaises de Madagascar,
qui s’est substituée, à la fin de 1898, à la Compagnie
française, exploite le canal des Pangalanes de la
façon suivante :
i° Par une ligne de chemin de fer de 12 kilomètres reliant
Tamatave à la rivière Ivondrona ;
20 Par la voie navigable allant d’Ivondrona à Mahat-
sara (point de départ de la route de Tananarive) et à
Brickaville (point de départ du chemin de fer).
Le voyage de Tamatave à Mahatsara (ou à Brickaville)
s’effectue en une journée. Le matériel de navigation se
compose d’un certain nombre de chalands et de dix vapeurs
et remorqueurs, dont le plus important, le Charles-
Bncka, possède des aménagements suffisants et assure
une navigation confortable et agréable.
Chemin de feri — Tracé et dépenses de construction.
—■ Dès la prise de Tananarive, les difficultés de ravitaillement
du corps d’occupation et, plus tard, la lenteur et
la cherté des transports par charrettes ont rendu évidente
la nécessité de créer une voie ferrée reliant Tananarive à
la côte,
En 1896, des officiers choisis par le colonel Marmier,
commandant du génie du corps expéditionnaire, furent
tout d’abord chargés des études préliminaires.
La longueur de la route vers la côte nord-ouest, traversant
des régions peu peuplées, fit rejeter les propositions
présentées en faveur de ce tracé. Au contraire, la
richesse relative des régions situées entre l’Imerina et la
côte est, ainsi que l’importance du port de Tamatave,
portèrent à choisir cette ville comme point d’aboutissement
de la future voie ferrée.
Les premières études faites en 1896 sous la direction
du colonel Marmier et par divers ingénieurs envoyés à
Madagascar par des sociétés particulières ont été fériliées,
rectifiées et complétées par une mission placée,
en 1897, sous les ordres d’un officier de grand mérite, le
commandant du génie Roqùes, aujourd’hui colonel et
directeur dès travaux publics à Tananarivè, qui a établi
un projet de tracé à peu près parallèle à celui de la route.
Ce projet, complètement élaboré, avec toutes les données
et tous les calculs d’ordre technique et d’ordre financier
exigés en pareille matière, fut remis au ministre des
colonies et servit pour la discussion des différentes propositions
qui lui furent soumises par l’industrie privée.
Le gouvernement désirait, en èffet, obtenir d’une société
la construction du chemin de fer, en échange de
concessions territoriales et de privilèges divers. Il aurait
évité ainsi de recourir à un emprunt ou à la garantie de
l’État. Cette combinaison, discutée avec plusieurs sociétés,
n’ayant pas abouti, on résolut de recourir à la construction
directe du chemin de fer par la colonie.
Il fut tout d’abord décidé que la voie ferrée ne partirait
pas de Tamatave, mais d’Anivorano, point situé à
l’ouest d’AndovorantOj sur la Vohitra, et que, de Tamatave
à ce point, on utiliserait le canal des Pangalanes.
Adopté à la fin de 1899, le programme définitif de la
construction de la voie fut sanctionné par là loi du
i4 avril 1900, qui autorisait la colonie à contracter un
emprunt de 60 millions dont l’emploi a été indiqué plus
haut ('). Sur cette somme, 48 millions étaient affectés
au chemin de fer, divisé en deux sections : Anivorano-
Mangoro et Mangoro-Tananarive.
Nous avons vu que la colonie ne réalisa de prime abord
qu’un emprunt de 3g millions dont 27 pour le chemin de
fer, puis, qu’en igo3, une loi du 5 juillet permit à la colonie
de consacrer à l’achèvement de la voie ferrée la somme
de 21 millions, représentant le reliquat de l’emprunt.
i . Voir, page 35g, le paragraphe relatif au budget extraordinaire et à l’emprunt
de 6b millions: