
ère. Ils ont l’aspect extérieur et lés qualités des Asiatiques
: teint de nuance jaune-olive, nez court, yeux
horizontaux, cheveux noirs, droits et lisses, visage rond,
les traits se rapprochant plus de la race mongolique que
de la race nègre, et ne ressemblent physiquement que de
loin aux autres peuples de l’île, sauf aux Betsileo.
Les qualités que leur a reconnues Mayeur au xvme
siècle (') leur sont demeurées ; nous en avons le témoignage
dans les portraits que leur ont consacrés les explorateurs
contemporains, notamment M. Grandidier, qui les
a dépeints ainsi, avec quelque sévérité peut-être, il y a
peu d’années :
« Les Hova sont généralement de taille plus petite
que les autres Malgaches, mais ils sont néanmoins pleins
d’énergie et adroits ; si l’on peut, avec raison, leur
reprocher leur ignorance, leur hypocrisie, leur égoïsme,
leur cruauté, défauts naturels dans une population livrée
de tout temps à la barbarie, mais qui tendent à disparaître,
ils n’en sont pas moins intelligents, travailleurs,
économes et relativement sobres, et, à cause de ces
qualités très réelles, on ne saurait les comparer aux
autres tribus malgaches, qui leur sont inférieures par
leur penchant à l’ivrognerie, par leur paresse et par leur
prodigalité. »
Pour compléter ce portrait, il ne semble pas inutile
d’ajouter l’appréciation suivante émise sur eux par le
gouverneur général actuel de Madagascar (2) : « On leur a
reproché, avec raison, d’être fourbes, cupides, cruels et
poltrons ; ils sont naturellement apathiques. Il n’en est
pas moins vrai que, seuls entre tous les Malgaches, les
Hova ont su se constituer un gouvernement et des institutions
et que leur Imerina, qui est la plus aride des
i . Voir la note i de la page 19.
a. Guide de VImmigrant. •
provinces de l’île, n’en est pas moins la plus cultivée et,
par conséquent, la plus riche. Ils semblent avoir, en eux,
un germe de développement spontané qu’on chercherait
vainement ailleurs. » _
Pour terminer, complétons ces traits en disant qu ils
sont généralement polis, prévenants et dociles envers
ceux qui les traitent avec fermeté et justice, mais qu lié
deviennent très rapidement indisciplinés et arrogants pour
peu que l’on soit injuste ou faible à leur égard.
Les qualités et les défauts des Hova les ont portés à
bien accueillir les Européens et à profiter de leur expérience
et de leur science, sans leur laisser prendre une
part active dans leurs affaires intérieures.
Les H o v a s o n t au nombre d’environ 85oooo individus.
Ce nombre, déjà en voie d’accroissement, s’élèvera rapidement
dès que les règles d’hygiène auront pénétré dans
leurs moeurs. Ils forment des groupements importants,
villes et villages, dont les maisons et les cases sont généralement
construites en pisé et en briques, recouvertes
de chaume, garnies de portes, d’une ou plusieurs fenêtres
et d’un mobilier plus ou moins rudimentaire, suivant
la fortune de l’occupant. Leur récolte principale est
celle du riz, qu’ils pratiquent presque exclusivement
soit dans les anciennes cuvettes lacustres, soit à flanc de
coteau, sur des terrasses aménagées avec art et desservies
par des canaux d’irrigation.
Les échanges commerciaux ont lieu en Imerina sur
des places et des marchés, où, à jours fixes, sont apportés
les produits de l’industrie locale et étrangère : étoffes,
chaussures, chapeaux, meubles, vêtements, bijoux, poteries,
animaux, cuirs, légumes, fruits, etc.
Les Hova possèdent un véritable talent d’imitation
et un don d’assimilation remarquable ; ils ne sont pas
seulement de bons ouvriers agricoles, mais aussi de très
adroits artisans ; presque tous les corps de métiers sont