
un classement des peuplades malgaches au point de vue
e leur utilisation par les Européens et de leur aptitude
au progrès, on peut les répartir en deux divisions principales,
suivant la région où elles vivent, tout en faisant
une exception pour les groupements d’origine arabe de
la côte sud-est.
Parmi les moins accessibles à notre action civilisatrice
nous citerons les Sakalava, Mahafaly, Antandroy, Anta-
nozy, Bara, Tanala, Bezanozano, Tsimihety, Antsiha-
naka. Un peu au-dessus nous placerons les Masikoro et
Vezo (Sakalava plus développés que leurs congénères),
les Antankara et les Betsimisaraka. Enfin, comme peuples
d un concours utile ou susceptibles d’améliorations rapides,
il n’y a guère que les faibles groupements d’origine
arabe de la côte sud-est, principalement les Antaimorona
et les habitants du plateau central, les Betsileo et les
Hova (Antimerina).
Quels sont les caractères particuliers de ces peuplades
et comment se répartissent-elles le territoire malgache ?
Peuples les moins civilisés. — Les Sakalava occupent
la partie occidentale de l’île. Selon les régions où
ds se trouvent, on les désigne sous les noms de Sakalava :
i° du Borna, ayant pour centres principaux Analalava,
Majunga, Marovoay, Mævatanana; 20 de l’Ambongo, dans
les environs d’Antsoa et de Baly; 3» du Mailaka, autour
de Maintirano ; 4° du Menabe, dont les postes les plus
marquants sont Ambiky, Tsimanandrafozana et Moron-
dava; et 5° du Fiherenana, au sud, autour d’Ambohibe
et de Tulear. Bien que constituant une race unique, les
Sakalava, environ 100 000 individus, sont divisés en
tribus très nombreuses. Us sont noirs, de forte taille et
robustes, l’&il grand, le nez épaté et les lèvres semi-
epaisses ; ils portent les cheveux longs et laineux, tressés
en petites nattes ou disposés en boules. Très paresseux,
le Sakalava est réfractaire à tous les métiers et à la
culture. Rusé et menteur, il a volontiers recours au
vol et à la violence pour se procurer le nécessaire.
Les traditions .de son pays sont formées surtout de légendes
belliqueuses, que suffit à expliquer son caractère
sauvage et turbulent. Chez les Sakalava, la famille est
assez solidement constituée, bien qu aucune formalité ne
soit nécessaire pour la consécration du mariage; de plus,
la femme occupe une place presque prépondérante dans
la communauté, particulièrement pour la gestion des
biens; souvent ceux-ci ne comprennent que des troupeaux,
dont les produits entrent pour une large part
dans la nourriture des habitants.
Les Masikoro et les Vezo sont des Sakalava plus policés
que leurs congénères. Dans certaines régions, ils ont
subi l’influence des Arabes et des Indiens du Malabar,
qui venaient commercer sur les côtes, des Hova et des
Makoa, esclaves africains importés. Les Masikoro se
livrent à la culture, les Vezo à la pêche et à la navigation,
à l’aide de pirogues à balancier. Le développement relatif
de leur activité physique et intellectuelle permet aux
Européens de trouver parmi eux d’utiles auxiliaires.
Les Sakalava ont, dit-on, la notion d’un dieu créateur,
Zanahary, et pratiquent le culte des ancêtres..
Les Mahafaly et leurs voisins les Antandroy occupent
le sud de l’île ; les premiers entre l’Onilahy et le Mena-
randra, les seconds entre ce fleuve et le Mandrare. Ils
se ressemblent beaucoup : de taille moyenne, solidement
bâtis, le teint bronzé, les cheveux relativement lisses et
les lèvres fortes. Robustes, hardis, mais paresseux, fourbes
et insouciants, ils se livrent volontiers au vol et au
pillage, et n’acceptent le travail que lorsqu’ils y sont
absolument contraints ; ils sont à peine sortis de la barbarie
et se montrent défiants à l’égard des Européens.
Les Mahafaly sont plus riches que les tribus tan