
favorisant le développement de toutes les maladies,
expose la race à une diminution inquiétante.
On a employé un assez grand nombre de Betsimisaraka
comme porteurs et aux travaux du chemin de fer, de la
côte est à Tananarive.
Peuplades croisées d’Arabes de la côte sud-est. —
Les Antaisaka habitent également sur la côte sud-est, au
nord des Antanosy, de chaque côté ^des rives du Mañanara,
entre la Vohitra et l’Isandra; ils comprennent trois
tribus principales : les Antaivato, se réclamant d’une ori-'
gine arabe \ les Zarafatsiliana, qui sont vraisemblablement
autochtones, et les Zafimananja, qui descendent
d’esclaves. Ces tribus forment, avec les peuplades suivantes
établies sur le littoral sud-est, les groupements
métissés d Arabes, qui peuvent fournir aux Européens
une main-d’oeuvre appréciable.
Les Antaifasy (gens du sable), qui sont installés au nord
de l’Antaisaka jusqu’à la rivière Matitana, sont sobres,
laborieux et, qualités rares chez les Malgaches, de bonne
moralité et économes. Beaucoup s’engagent comme ouvriers
agricoles ou sur les chantiers de travaux publics.
Les Antaimorona s’étendent sur la côte sud-est, du 22e
au 24e degré. Ils se réclament et sont très fiers de leur
origine arabe, dont ils ont gardé des traces irrécusables,
ainsi que les Antambahoaka, qui sont cantonnés plus au
nord, entre les rivières Namorona et Sakaleona.
Leur arrivée à Madagascar est probablement antérieure
à l’hégire (1).-
i. Les Antambahoaka sont le seul peuple de Madagascar qui ait conservé lé
souvenir de sa venue dans l ’île. Voici la légende qui s’est transmise à ce
sujet dans leur pays :
» Autrefois, les deux tribus des Antambahoaka et des Antaivandro, qui
sont aujourd’hui entièrement fondus avec les Antambahoaka, habitaient des
environs de La Mecque. Les premiers étaient des marins, les seconds des cultivateurs
et vivaient dans l’intérieur des terres ; c ’étaient des esclaves, qui, fati-
Les Antaimorona sont des indigènes laborieux, qui rendent
de très utiles services à la colonisation française ;
ils vont chercher du travail dans les diverses régions de
l’île, économisent la plus grande partie de leur salaire et
reviennent ensuite dans leur village. Cette particularité
et leur esprit de prévoyance les ont fait surnommer les
Auvergnats de Madagascar. Leurs services sont recherchés
par les colons, parce qu’ils sont consciencieux, intelligents
et fidèles à leurs engagements. Ils ont atteint
un degré relatif de civilisation et sont les seuls habitants
de Madagascar avec les Antambahoaka, leurs congénères,
à posséder des documents écrits, sur un papier de leur'
fabrication, concernant leur histoire, leur vie et leurs
croyances. Les Antaimorona sont certainement, avec les
Hova et les Betsileo, les meilleurs auxiliai’res des Européens
dans la grande île.
On ne peut pas émettre d’assertion aussi formelle en
faveur des Antambahoaka, dont le degré de développement
est inférieur à celui des Antaimorona. Ils sont
hospitaliers, généreux et bons, mais n’ont ni le goût du
travail, ni l’énergie de leurs voisins, avec lesquels on les
gués du joug de leurs maîtres, décidèrent de s’y soustraire et, une certaine
nuit, ils s’embarquèrent sur un grand boutre, confiant à Dieu leurs destinées.
Ils naviguaient depuis longtemps lorsqu’ils aperçurent une grande terre i
c’était Madagascar. Mais, à ce. moment, une violente tempête s’éleva et H
fallut songer à alléger le navire ; on décida qu’on jetterait les enfants à la mer.
Les Antambahoaka se placèrent à la poupe, les Antaivandro à la proue du
navire. Mais les Antambahoaka se souvinrent d’avoir vu. lester le navire
avec des pierres. Quelques-uns descendirent à la cale et, à la faveur de la
nuit, qui était à ce moment très noire, ils installèrent une chaîne d hommes
permettant de monter les pierres sur le pont. Chaque fois que les Antaivandro
jetaient à la mer un de leurs enfants, les Antambahoaka, eux, jetaient
une pierre et, ainsi, jusqu’au dernier des enfants des Antaivandro.
« Lorsque le jour fut venu, le boutre ayant été jeté à la côte, les Antaivandro
s'aperçurent de la supercherie dont iis avaient été les victimes pendant
la nuit. Les deux tribus s’assemblèrent et les Antambahoaka, ayant reconnu
leur faute, durent accepter les injures et les coups auxquels ils furent condamnés,
eux et leurs descendants. Mais, depuis cette époqiie, le temps a
émoussé le ressentiment des Antaivandro et les deux tribus vivent sur un
pied d’égalité. >; (Extrait du Guide de VImmigrant à Madagascar.)