
faut ajouter plus de 3 600 Asiatiques et plus de 12 000 Africains,
pour compléter la .statistique des étrangers au
pays. C’est là un résultat que nous croyons n’avoir jamais
été atteint dans aucune de nos colonies, la Tunisie exceptée,
huit années seulement après la conquête et six
après la pacification.
Il ne faut pourtant pas se laisser tromper par ces
apparences d’une prospérité sans limite et prendre pour
probable la continuation de cet afflux de colons agricoles;
de prospecteurs de mines et de commerçants. Pendant
les premières années qui ont suivi la prise de possession,
nos compatriotes et les étrangers, attirés, par l’espoir de
se créer facilement des situations aisées, ont débarqué en
nombre à Madagascar ; ce fut alors pour notre colonie
une période d’études fertile en enseignements, parfois
aussi en désillusions. Aujourd’hui, quoique beaucoup de
points restent encore obscurs, on possède suffisamment
de données certaines pour envisager avec assurance l’avenir
de la colonisation.
A cet égard, une question capitale .domine toutes les
autres; c’est celle du chiffre et de la densité de la population
indigène, dont le concours est indispensable à
toutes les entreprises agricoles ou industrielles et qui
représente le principal client du commerce.
Madagascar n’est pas, en effet, une colonie de peuplement,
même, comme on l’a cru tout d’abord, sur le
plateau central. C’est une colonie d’exploitation, dont
le développement sera en raison directe du nombre des
travailleurs indigènes. Or, on sait aujourd’hui que le
chiffre de la population malgache n’est nullement propéens
fixés à Madagascar. — On y voit que lés commerçants l’emportent sur les
agriculteurs et que le nombre des prospecteurs ou exploitants de mines est relativement
élevé i
L’élément français tient une large place, notamment l’élément réunionnais. Les
militaires ne sont pas compris dans ce tableau ; quant aux fonctionnaires, ils Ôccu-
pent 1 040 unités et dans cette catégorie sont compris tous ceux qui à un titre quelconque
reçoivent un traitement du budget local.
portionné à la superficie de l ’île, où certains territoires
sont presque absolument déserts (').
La colonisation de Madagascar serait donc restreinte
à d’étroites limites, qu’elle atteindrait prochainement, si
nous ne nous appliquions à développer sa plus grande
source de richesses, la main-d’oeuvre locale. Il faut que,
dans un avenir possible à entrevoir, elle ait doublé, triplé,
1. Répartition par provinces de la population de Madagascar-au i°r janvier
1904 :
PROVINCES.
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Assimilés.
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Diégo. . ...................... . 1 383
t
187 162 445 I 271 23 7 0 27400
V ô h ém a r . . . . . . 104 73 >> » 79 27 727 28044
M a ro a n ts e tra ................. 86 35 6 » yt . 3 3i 3go 3i 520
Sainte-Marié. . . . . . 61 » 1 » » 7 9 5 o i5 0 086
F é n é riv e . . . . . 68 3o 6 3 - » 4 68 732 68 843
' T am a tav ei \ i v 2 38o 793 i 58 161 » ’ J 112 8069 11 673
F e tr a om b y . . . . , . 38i 245 63 63 » ; 77
1
8737 9565
Beforona . . . . . . . 20 m 11 » » 1 10 itS 10 149
Andovoranto . . . i 56 46 23 5 » i 2 14600
64 3o6
i4 932
V a tom an d ry . . . . . 104 72 10 -24 » ' Il 2 645i 8
Marolambo . . . * . . 80 » 3 3 .» - » 35 806 35 892
M a n a n jà ry . . . . / . 166 100 i3 28 » 2 53 180 53489
F a r a f a n g a n a .................. 58 27 1 1 » » 281 862 281 949
Fort-D au p h in ’. y 102 76 8 3 » » ? 177 356 r77 545
N o s y -B e .......................... 382 59 38o 10 A? 6016 23 713 . 3o 56o
A n a l a l a v a ...................... 44 18 i 5i 1 » 1 348 3g 358 4° 910
M aiunga .......................... 1070 164 908 i? » 1 780 3g i 56 43 095
M anavavy . . . . , .. i 25 6 I04 » ; » 2o5 33 116 33 456
Main tir a n o .................. 8 19 49 » » 43o 47692 48098
M a e v a ta n a n a .' . .' . , 5 64 21 203 * » -j » 97 34 269 34644
M o ro n d a v a ...................... 46 39 166 » » 2'47 48 127 48624
T u le a r . . . . . . . . 202 60 i 32 3 » ' 749 i 38 i43 139289
•MahafaJy. . . . . . , 8 .7 3i » » 23 28 23l 28 3oo
M an d ritsa fa . . . . . . 12 1 -7 » » » ■ 29671 29691
Angavo-Mangoro . . .
Im e rirta d u Nord . . .
i i 3
43
6
5 ' - 2 6
0
p i 38 i64
4082g
1.38 28.)
40879
Ita s y ................................... 3g 11 1 » 22 123 36g 12344s
Im e rin a c e n tra le . . . i i 4 20 '• 1 » » » 387 214 387 348
T a n a n a riv e ...................... 617 100 m 3 » 6 60 090 60848
V a k in a n k a ra tr a . . . . 74 45 1 » » 0 i i 3 244 113364
A m b o s i t r a ...................... . 7.5 37 2 1 I 0 162 348 162 464
F ia n a r a n ts o a . . . . . 154 60 7 7 0 i 328 622 3j 885i
r T o t a u x . . . . 8 228« 2 409 2 738 5oi 446 12486 2 62585g 2 652 667
a. Dans ce chiilre, les militaires ne sont pas compris ; les fonctionnaires y
ligurent pour un nombre de 1040. (Voir l’observation du tableau inséré en note
page 38.) , - -