
mandant supérieur des troupes allait désormais relever
directement du représentant du pouvoir central.
Un autre décret du 3 août 1896 organisait le conseil
d’administration près la résidence générale ('), qui est
devenu plus tard le conseil d’administration de la colonie.
Remise des pouvoirs au général Gallieni. — Dix
jours après l’arrivée du général Gallieni à Tananarive,
le résident général recevait, dans la nuit du 25 au
26 septembre, un télégramme du ministre des colonies,
lui prescrivant de remettre ses pouvoirs au nouveau
commandant supérieur des troupes.
Le conseil d’administration de La colonie fut convoqué
aussitôt pour le surlendemain. A l’ouverture de cette
première séance, dans la soirée du 28 septembre, èut
lieu la remise de fonctions, qui eut pour effet de concentrer
entre les mains du nouveau commandant supérieur
des troupes les pouvoirs de l’autorité civile et du
commandement militaire (2).
1. A l’origine le conseil fut compose de la façon suivante
Du résident général^ président ;
Du commandant supérieur, des troupes ;
Dit secrétaire général de la résidence générale ;
Du directeur des finances et du contrôle près la.résidence générale ;
Du procureur général, chef du-service judiciaire ;
Du directeur des travaux publics ;
Du directeur de l’agriculture.
Le chef de cabinet du résident général, ou, à son défaut, un rédacteur
désigné par le résident général, rémplissait les fonctions de secrétaire-archiviste
du conseil d’administration.
Un décret du 6 mars i8g7 y introduisit également l ’officier, .supérieur du
commissariat, chef du service administratif, qui depuis a été supprimé à la
suite du décret du n juin igoi, sur l’organisation des services militaires aux
colonies. Le conseil pouvait en outre demander à entendre, à titre de renseignement,
tous fonctionnaires français ou indigènes et autres personnes qu’il
jugeait utile de consulter.
2. Jusqu’à ce jour, le général Gallieni à été investi dés doubles fonctions
de gouverneur général et de commandant supérieur des troupes.
L& veille, le résident général avait fait promulguer au
Journal officiel de la colonie les actes suivants :
i° La loi d’annexion de Madagascar à la France, du
6 août 1896, et la note du ministre des colonies qui y
faisait suite, au sujet du régime douanier à appliquer
provisoirement dans la grande île ;
20 Le décret susmentionné du 11 juillet 1896, concernant
l’exercice des pouvoirs militaires des gouverneurs
des colonies
3° Le décret déjà cité du 3 août 1896, organisant le
conseil d’administration ;
4° Un arrêté du résident général du 26 septembre
1896, proclamant l’abolition de l’esclavage à Madagascar.
(');
5°, 6°et 7°Trois arrêtés du résident général du 27 septembre
1896, déclarant l’état de siège dans les régions
de Tlmerina et du Betsileo, instituant ces provinces en
territoires militaires et créant un cercle militaire à Am-
batondrazaka ;
8° Un arrêté du résident général du 22 septembre
1896, créant le conseil de défense de la colonie.
Ces quatre derniers arrêtés étaient le commencement
de la mise à exécution des mesures concertées entre le
ministre des colonies et le général Gallieni, avant son
départ de Paris, pour la répression de l’insurrection.
Enfin, ie même Journal officiel du 27 septembre contenait
une proclamation royale, par laquelle Ranavalona III
invitait-to.us les rebelles malgaches à se soumettre aux
autorités françaises et'à combattre les rebelles !
Situation politique à la fin de septembre 1896. —
Quelle était alors la situation politique de la colonie ? .
L ’insurrection était à peu près générale dans le centre
i. Voir le chapitre sur le régime du travail.