
être à la disposition des résidents, responsables envers
le résident général dé la sécurité dans leurs provinces.
A Tananarive, un personnel spécial de police français et
indigène fut organisé.
Le service du trésor put, grâce au concours des agents
militaires, être assuré dès le début de notre occupation
avec un très petit nombre de fonctionnaires et celui des
douanes s’organisa, dans les principaux ports, avec des
agents officiels métropolitains, qui furent substitués à
ceux du Comptoir d’escompte, précédemment chargés
des perceptions de garantie de la dette malgache. Enfin
l’administration civile des postes commença, dès le premier
semestre 1896, à remplacer les bureaux militaires ;
la ligne télégraphique, encore mal rétablie et fragile de
Tananarive à Tamatavé, continua à fonctionner, sauf des
interruptions accidentelles.
Enseignement, En ce qui concerne l’enseignement,
M. Laroche fit signer à la reine, le 9 mars 1896, et promulgua
une loi malgache, consacrant la liberté de consde
trois cent cinquante hommes, les milices étaient condamnées à ne jouer
qu’un rôle restreint. Conduites par des sous-officiers d’élite, elles rendirent
toutefois de précieux services par leur extrême mobilité, assurant à elles
seules la protection des courriers et d’un certain nombre de villages. Le résident
général estimait pouvoir même venir à bout de l’insurrection si on lui
donnait le triple d’armes à feu et de cadres français, de manière à tripler
l’effectif des miliciens. » (Note de M. Laroche.)
B. — La réalisation de cette conception n’était évidemment possible qu’à
la condition que le loyalisme des chefs malgaches ne se démentit pas. Nous
avons dit que l’autorité militaire ne partageait pas cette confiance. Le commandant
supérieur des troupes ne disposait que d’effectifs tout à fait réduits,
quelques centaines d’hommes. Jugeant le principal danger pour les Européens,
tous groupés alors à Tananarive, dans la menace d’une trahison de
l’entourage de la reine et du gouvernement malgache, le général Voyron
estima ne pouvoir sans grave imprudence éparpiller ses soldats, particulièrement
ses sous-officiers. Les bruits persistants d’attaque générale contre la
ville même, le portaient à garder ses effectifs intacts, en leur conservant la
plus grande cohésion possible. — Cette observation concerne non seulement
l’encadrement des milices, mais aussi leur armement et la formation des
petits postes dont il sera question plus loin. L’application du programme de
pacification préconisé par M. Laroche n’a pu être assurée que par le général
Gallieni avec l’appoint des renforts qui débarquèrent avec lui. — A. Y.
cierice, autorisant les élèves à changer d’école au cours
de leurs études (ce qu’ils ne pouvaient faire précédemment),
et rendant la fréquentation des établissements
scolaires obligatoire pour les enfants à partir de sept ans,
Puis, peu de temps avant son retour en France, le résident
général inaugura une école d’interprètes pour les
élèves malgaches.
Mesures économiques. — Désireux d’ouvrir la colonie
aux entreprises agricoles et industrielles, le résident général
fit signer à la reine, le 9 mars 1896, une loi sur
les concessions de terres aux colons, par vente, par location
ou à titre gratuit.
Quelque temps après, il publia un règlement concernant
le régime des mines d’or, des métaux précieux et
des pierres précieuses, qui fut approuvé par un décret
du 17 juillet 1896.
De plus, pour étudier les moyens de mettre en valeur
les richesses du pays, dont le gouvernement hova n’avait
pas su tirer parti, et commencer les travaux les plus
urgents à cet effet, M. Laroche installa, sous ,1a direction
d’ingénieurs français, une direction des travaux publics,
une direction de l’agriculture et une inspection des
mines qui, en raison de l’insécurité du pays, ne purent
rendre que peu de services.
Toutefois, le génie militaire s’employa à améliorer les
sentiers conduisant du centre de l’île vers les côtes est
et nord-ouest ainsi que vers le Betsileo ; le service civil,
dirigé par M. Wiart, s’occupa de la voirie de la capitale
et des environs et procéda aux premières études d’une
voie ferrée descendant de Tananarive vers le Mangoro ;
en outre, il organisa une école d’apprentissage de divers
métiers usuels, dont les professeurs furent des maltres-
ouvriers recrutés en France.
Enfin, avant de quitter Madagascar, M. Laroche eut
la satisfaction de faire exécuter le vote unanime de la