
car et dépendances, entré dans FUnion postale comme
colonie française.
Organisation du nouveau service. — Le service des
postes et télégraphes a été un de ceux dont l'organisation
a présenté à l’origine le plus de difficultés par suite de
l’état troublé du pays dans les régions insurgées, de
l’hostilité des populations dans les contrées imparfaitement
soumises à notre domination et de l’obligation où
l’on était d’utiliser, pour le transport des courriers, des
indigènes sur lesquels il était, à plusieurs égards, impossible
de compter d’une façon absolue.
D’autre part, la ligne de Tananarive à Tamatave (')
était entretenue dans des conditions défectueuses plongeant
le sentier malgache qui tenait lieu de route, elle
était, dans la forêt de l’Est, fréquemment coupée par la
chute des branches et par les orages.
Il en fut de même, plus tard, sur la nouvelle ligne de
Tananarive à Majunga, qui traverse des régions où les
orages sont accompagnés de phénomènes électriques
d’une fréquence et d’une violence exceptionnelles.
Pour remédier à cet état de choses et obtenir que le
fonctionnement des courriers postaux et des lignes télégraphiques
fût assuré dans de meilleures conditions de
célérité, de sécurité et d’exactitude, le service des postes,
i. « La fragilité de la ligne fut longtemps la seule cause des interruptions
réitérées et de l’incroyable lenteur des communications. En mars ou avril
certains télégrammes mirent Irente-deux jours de Paris à Tananarive ; ils mettaient
ordinairement quinze ou vingt jours. Un orage, la crue d’un ruisseau,
la chute d’une branche d’arbre dans la grande forêt, renversant les poteaux
ou brisant le fil, arrêtaient la transmission des dépêches pendant une semaine
entière, les postes de secours étant parfois à plus de 60 kilomètres et le personnel
militaire chargé de la ligne péchant par insuffisance numérique (presque
tous les effectifs du génie étaient dans les hôpitaux). Ce fut seulement à
la fin de juin que les rebelles coupèrent la ligné et lè génié dut s’abstenir
pendant plusieurs mois de la réparer dans le haut pays, parce que le matériel
technique lui faisait défaut. ». (Note de M. le résident général H. Laroche.)
tout en faisant preuve dès le début d’une grande activité,
dut attendre, à la fois, que la pacification du pays fût
complète et que son personnel se fût notablement accru,
mais son extension suivit immédiatement les progrès de
la pacification et de la conquête.
C’est ainsi que, peu à peu, les communications postales
se sont améliorées et que le service a atteint son
développement définitif. — Actuellement, 42 bureaux
sont gérés par des agents techniques; 84 bureaux, divisés
en trois classes suivant l’importance des opérations
qu’ils peuvent faire, sont gérés par des agents de l’administration
locale. — 54 bureaux sont ouverts au service
télégraphique (')•
Courriers postaux (f). — Les bureaux de la côte est
de l’île sont desservis mensuellement par la Ville-de-
Pernambuco, de la Compagnie des chargeurs réunis.
Ceux de la côte ouest sont également desservis, chaque
mois, par le Persépolis, paquebot annexe des Messageries
maritimes.
Entre Tananarive et Tamatave, le Service est actuellement
assuré, deux fois par semaine dans chaque sens,
par automobile, chemin de fer et chaloupe de la Compagnie
des messageries françaises. Le courrier de France
parvient à Tananarive en moyenne quarante-huit heures
après son débarquement à Tamatave. Dans tout le reste
de l’île les courriers sont acheminés au moyen de porteurs
dont le nombre total est d’environ cinq cents. La plupart
des lignes sont pourvues de relais ; le service se fait de
jour et de nuit, sans autre arrêt que celui qui est nécessité
par le changement des porteurs et avec Une vitesse
moyenne de 90 kilomètres en vingt-quatre heures.
1. La liste de ces bureaux figure à Y Annuaire de Madagascar et ses dépendances.
Ils font les mêmes opérations que les bureaux de la métropole.
2. Voir, au paragraphe « Divers droits et revenus du budget », p. 3oo, le
tarif des correspondances postales.