
suivant des msthodes variant, évidemment, avec les. aptitudes, les
traditions, les coutumes des. diverses races.
Pendant la période qui s’est écoulée depuis, nous avons recrute
en Imerina, comme agents indigènes, des hommes nouveaux. 1 our
les motifs que je viens d’indiquer, ces agents, ont dû être confines
dans des fonctions tout à fait subalternes : leur rôle s est borne a la
transmission de nds ordres et à la perception des impôts. Mais, au
cours de cette période, un certain nombre d’entre eux ont pu se former
à nos idées ; ils ont vu, auprès de nos administrateurs civils et
militaires, chefs de province, chefs de district ou de secteur^ le jeu
de nos institutions ; ils savent en apprécier les avantages. On peut
affirmer sans crainte que, dans tous les milieux indigenes de 1 Imerina
la majorité sait reconnaître la valeur des principes de justice,
d’intégrité qui animent notre administration. On y trouverait peu
de reqrets pour le passé. ,
En* Imerina, nos fonctionnaires malgaches connaissent oqja certains
détails de nos services publics. Sans doute, on relève chez eux
de nombreuses lacunes : passivité excessive, crainte des responsabilités,
défaut d’initiative et, avec cela, ignorance de la juste mesure,
tendance à exiger des populations, par excès de zele, plus que
nous ne leur demandons. „ , . , , , * i>,
Pourtant, il ne me semble pas qu’il faille y voir un obstacle à 1 u-
tilisation plus grande du personnel indigène.. Ses défauts tiennent
au tempérament de la race que nous pouvons certainement modifier,
à l’inexpérience et à l’ignorance auxquelles remédieront une
direction éclairée-et attentive,-un enseignement théorique et, surtout,
pratique, approprié.
Au contact de nos commerçants, des agents hova se sont déjà
promptement initiés à nos procédés de négoce ; ils ont appris a faire
acte d’initiative, à engager leur responsabilité, Il n y a pas de raison
pour que', agents de notre administration, ils ne fassent preuve des
mêmes aptitudes, à la condition que l e u r amour-propre soit mis en
jeu, qu’ une ligne de conduite très nette leur soit tracee, qu enfin, ils
soient soumis à un contrôle sferré et minutieux.
L’arrêté d u '5 juillet 1903, qu’accompagnaient les instructions
précitées* déterminait en détail le rôle du chet
de province, du chef de district et du chef de poste administratif,
— ce dernier étant un auxiliaire du chef de
district — ainsi que les attributions et pouvoirs des
fonctionnaires indigènes,. Il s’appliquait, à titre d essai,
à la province de l’Imerina centrale,
Après un an d’expérience, la tentative ayant été jugée
satisfaisante, lé gouverneur général a pris, le i 5 juin
igo4, un nouvel arrêté reproduisant, en les modifiant
sur certains points de détail, les dispositions de 1 acte
du 5 juillet igo3, et les étendant aux autres provinces de
l’Imerina«
Rôle des fonctionnaires européens et des agents
indigènes. — Il découle de ces deux textes cette idée
maîtresse que les fonctionnaires malgaches doivent administrer
eux-mêmes avec des pouvoirs et une autorité
propres les populations indigènes sous le contrôle des
autorités françaises, qui leur donnent, de haut en quelque
sorte, l’impulsion générale conforme aux intérêts du
peuple malgache et de la colonisation.
Le chef de province, représentant direct du gouverneur
général vis-à-vis de la population et mandataire des
indigènes auprès de l’administration centrale de la colonie,
est principalement un agent de surveillance des
divers services, qui assurent le fonctionnement de l’administration
indigène. Tuteur et conseil des populations,
il veille à ce que les chefs de district et les fonctionnaires
autochtones s’acquittent de leurs obligations professionnelles
au mieux des intérêts qui leur sont confiés. Il
s’assure du recouvrement des impôts et en apprécie
la répercussion sur la situation politique et économique
du pays ; enfin, il étudie les réformes qu’il croit utiles
au progrès général de sa circonscription.
Le chef de district, de par sa situation plus proche des
fonctionnaires indigènes et de la population, pénètre plus
avant que le chef de province dans les détails journaliers
et dans les faits particuliers de l’administration indigène.
Il participe, dans une certaine mesure, à la vie des communautés,
mais doit éviter d’intervenir directement dans
l’administration intérieure des fokontany-. Il assiste