
droy : leur pays est plus fertile et ils possèdent d’immenses
troupeaux, qui commencent à être l’objet d’échanges
commerciaux susceptibles de prendre une importante
extension.
Le caoutchouc est la principale richesse du pays An-
tandroy ; il serait assez abondant pour assurer la vie et
la prospérité des indigènes, si leur négligence et leur
paresse naturelle ne les empêchaient de le récolter et de
le vendre.
La pénétration française ne se fait que lentement
chez les Mahafaly et les Antandroy, en raison de leur
répugnance a accueillir les étrangers.
Les Antanosy (gens des îles), constituent deux groupements,
dont l’un habite la côte sud-est, près de Fort-
Dauphin ; ils ont de nombreux et constants rapports
avec les Européens depuis trois siècles; les autres se
trouvent dans la région sud-ouest, resserrés entre les
Bara et les Mahafaly. Ils sont noirs, de taille moyenne
et bien constitués, ont le regard intelligent, le nez épaté
et les lèvres épaisses. Us ont aboli chez eux la royauté et
constitué de petites républiques rivales dans lesquelles
l’autorité est dévolue à des notables. D’idées changeantes
et de moeurs déplorables, ils sont généralement très méfiants.
Toutefois, beaucoup d’entre eux ont jadis accepté
des engagements dans les exploitations sucrières de la
Réunion et sont revenus dans le pays avec quelque connaissance
de notre langue. Aussi accueillênt-ils assez bien
les Européens.
Les Bara habitent la partie méridionale de la région
des plateaux, au sud-ouest du Betsileo. Ils se divisent en
plusieurs tribus, qui étaient jadis en guerre presque
constante soit entre elles, soit avec leurs voisins ; les
principales de ces tribus sont les Bara-Imamono, dont le
premier village est Ankazoabo, les Bara-Be à Ihosy et
dans les environs, les Bara-Manambia autour de Tamotamo,
les Bara-Iantsanstsa, Bara-Vinda, etc. ; on trouve
parmi eux des individus très différents tant par 1 aspect
que par la couleur : le type Sakalava paraît y dominer et
le caractère du Bara s’en ressent certainement, car ils
sont aussi paresseux, querelleurs, indisciplinés, et peu
enclins aux travaux agricoles. L’autorité française a
éprouvé des difficultés sérieuses à les soumettre.
Les Tanala, ou gens de la forêt, occupent la partie
forestière des contreforts sud-est de la région des hauts
plateaux, dans les hautes vallées du Mananjary, du Fa-
raony et du Matitana. Ils sont vigoureux et forts, quoique
généralement de taille peu élevée ; leur type est assez
délicat et les femmes, relativement jolies, ont parfois le
teint clair. Demeurant dans les bois, ils en aiment la vie
errante, chassent et se nourrissent de gibier, de miel, de
tubercules et de racines; la hache est à la fois leur seule
arme et leur principal instrument. Ayant peu de besoins,
ils sont très peu industrieux et demeurent sauvages.
L’administration a dû, chez eux comme dans le pays
des Bezanozano, des Sakalava et des Betsimisaraka, ^
prendre des mesures pour les empêcher de défricher en
incendiant la forêt, au risque de déboiser rapidement une
région entière.
Les Bezanozano habitent dans la vallée du Mangoro,
entre les Betsimisaraka à l’est et au sud, les Sihanaka au
nord et les Hova à l’ouest. Ils ont été soumis par ces
derniers depuis plus d’un siècle et-ont accepté, en 1895,
sans difficulté, la domination française, moins dure que
leur précédente vassalité. De taille assez élevée et de
solide constitution, ils ont le teint brun jaune, souvent
peu foncé, les pommettes saillantes, les mâchoires fortes,
la figure carrée du bas, et le crâne très développé.
Ils portent les cheveux en petites tresses ou en boules.
Très indolents et de moeurs douces et pacifiques, ils res-
% teraient volontiers dans l’oisiveté la plus absolue, s’ils ne