
peuvent être utilisés par les Européens, soit pour le vêtement,
soit pour les tentures.
Industries du bâtiment. — Ces industries ont fait de
très grands progrès depuis l’occupation française ; des architectes
et des ouvriers européens se sont installés dans
la colonie, où le nombre des briqueteries augmente sans
cesse et où se sont multipliés, dans les principaux centres,
les ateliers pour le travail du bois et du fer (menuiserie,
ébénisterie, forges, ateliers de mécanique, etc).
Industries des transports. — Les moyens de transport
ont été entièrement à créer, pour remplacer le portage
à dos d homme. L ’industrie qui les concerne a pris un
développement parallèle à celui des voies de communication
par terre ou par eau, créées ou améliorées
par nous. Les entrepreneurs utilisent surtout des charrettes
à bras qui, poussées par trois hômmes, peuvent
porter de 35o à 4ookilogr., des voitures attelées de boeufs
ou de mulets et des pousse-pousse. Ces améliorations
dans les moyens ont fait baisser considérablement les
frais de transport; c’est ainsi que de 1896 à 1904 ils
ont fléchi de 1200 à 3oo fr. la tonne, pour la montée de
Mahatsara à Tananarive, et à 100 fr. pour la descente.
La création du chemin de fer amènera sans doute une
nouvelle et importante baisse sur ce parcours. Les industries
de la carrosserie, du charronnage, de la bourrellerie
et de la sellerie sont encore presque entièrement
à créer.
Le service des automobiles est des plus utiles sur la
route de l’Est, mais il est forcément encore restreint
presque exclusivement a la poste et aux voyageurs. Les
transports par eau acquièrent aussi de jour en jour une
plus grande importance. Nous avons déjà vu qu’ils
peuvent se développer aisément sur les grandes rivières
tributaires du canal de Mozambique, e,t que la Compagnie
occidentale de Madagascar a installé un service de navigation
à vapeur sur la basse Betsiboka ; de plus, dans le
nord-ouest, des boutres, chargés d’articles d’importation
ou de produits locaux, et des embarcations légères circulent
sur la plupart des rivières, assez loin de leur embouchure.
Sur la côte est, la compagnie des Messageries
françaises exploite entre Tamatave et Ivondrona un petit
chemin de fer et, de ce dernier point à Mahatsara, un matériel
fluvial, qui donne pleine satisfaction aux besoins
des voyageurs et du trafic.
Dans plusieurs ports de la côte, notamment dans la
baie d’Antongil, àMaintirano et àTulear, se trouvent dés
chantiers où l’on construit des pirogues, des chalands,
des boutres, des chaloupes et même des goélettes.
Autres industries. — Une société allemande possède à
Nosy-Be une savonnerie, qui fabrique annuellement environ
20000 kilogr. de savon avec de l’huile de coco. Sa
production a, jusqu’à-ce jour, été entièrement absorbée
par la colonie et les pays voisins.
Des fabricants européens pourraient utiliser avec avantage,
en Imerina, les matières premières dont se servent
les indigènes pour préparer le savon grossier et les chandelles
de consommation locale.
La tannerie est susceptible de donner à Madagascar
un revenu rémunérateur à des entreprises bien conduites ;
elles trouveraient des ressources très abondantes dans
les nombreux troupeaux de l’Ile et des ouvriers parmi les
indigènes, qui sont habitués déjà à préparer les peaux,
mais dont les procédés sont fort imparfaits.
Sur les côtes pourraient être essayées, avec chances
de réussite en plusieurs points, divèrseS industries spéciales,
telles que préparation et salaison de poissons,
extraction d’huile, pêche des éponges, des coraux, exploitations
de la nacre, des perles, etc. (').
« 1. Il ne faut pas oublier que dans la partie méridionale de la grande île.
a mer est extrêmement poissonneuse ; la sardine, le hareng, le thon et même