
ministérielle, à toutes les circonscriptions de l’île tout ou
partie des dispositions du décret du 9 mars 1902.
Arrêtés des 5 juillet igo3 et ¡5 juin igoj . — L’arrêté
local du 5 juillet igo3 et les instructions détaillées qui
l’ont accompagné ont réalisé d’importantes réformes
dans l’administration indigène de l’ Imerina.
Tout d’abord, les provinces de Tananarive, de Manja-
kandriana, d’Ankazobe, de Miarinarivo et d’Antsirabe,
devenues provinces de l’ Imerina centrale, de l’Angavo-
Mangoro, de .l’Imerina du nord, de l’ Itasy et du Vaki-
nankaratra, ont été remaniées pour des raisons que le
général Gallieni expose en ces termes dans ses instructions
aux administrateurs :
L’organisation antérieure résultait de l’application du programme
que j ’avais dû adopter pour triompher de l’insurrection qui, en 18g(>,
bouleversait l’Imerina, imposant la suppression des anciennes institutions,
et pour établir ensuite, définitivement, notre autorité.
Les groupements traditionnels de l’Imerina ne pouvaient être pris
en considération dans l’exécution d’un programme conçu en vue
d’un objectif bien déterminé, dont la réalisation importait avant tout
et devait être poursuivie dans le moindre délai.
Il était, en outre, essentiel, pour bien manifester le caractère définitif
de notre établissement, pour faire disparaître des esprits toute
arrière-pensée, que nous puissions agir directement sur la masse
indigène. Des circonscriptions administratives, d’une faible étendue,
comportant elles-mêmes des subdivisions dirigées par des agents
européens, s’imposaient dans ce but.
Mais les préoccupations que nous occasionnaient la sauvegarde
de notre autorité, la reconstitution des ressources de l’Imerina même,
la création et la mise en mouvement des divers rouages de l’administration,
doivent faire place, aujourd’hui, à d’autres, tenant à la
nécessité d’adapter nos institutions à l’évolution heureusement réalisée
dans le plateau central, depuis l’occupation française.
L’organisation ¡administrative, en particulier la division territoriale
du décret du 9 mars 1902 seront adaptés aux diverses régions, en tenant
compte de leur situation particulière, et détermineront notamment, d'une
pari, les collectivités qui devront correspondre aux groupements indigènes
représentés par le fokon’olona en Imerina et, d’autre part, les étendues territoriales
qui correspondent au fokontany a. (¡Art. 2 du décret du 3o septembre
1904.3
de cette partie du pays, conçue-pour une situation temporaire, pour
Une période de début, d’étiides, de prise de contact, ne saurait demeurer
stationnaire, alors que tout s est transforme. Sa modification
devait être la conséquence naturelle de celles survenues dans 1 etal
politique et la mentalité des groupements indigènes de l Imerina.
D’autre part, maintenant que le souci occasionne par 1 esprit de
rébéllion passe au second plan, il y a le plus grand intérêt à île
pas négliger les traditions qui se perpétuent chez les indigènes. Le
fonctionnement de notre administration provinciale peut, de ce fait,
être notablement simplifié et facilité. Dans cet ordre d’idées, les
groupements de la population par provinces avant l’occupation française
étaient de nature à donner d’utiles indications. On n’a pas oublié
que ces groupements correspondaient aux diverses tribus et
castes dont, aujourd’hui encore, se réclament jalousement nos Malgaches
de l’ Imerina. L’institution, qui se rattache à la constitution
de la famille, est demeurée très vivace. Il n’y a plus aucun danger
politique à en admettre le maintien ; il peut, par contre, y avoir
grand profit à l’utiliser.
La seconde réforme essentielle réalisée par l’arrêté du
5 juillet 1903 a eu pour objet d’utiliser, d’une part, les
réelles qualités administratives des fonctionnaires hova,
en leur donnant des pouvoirs propres et en accroissant
leur autorité et leur responsabilité ; de transformer d’autre
part les administrateurs français en contrôleurs de l’administration
indigène.
Les instructions du gouverneur général font également
ressortir les idées qui l’ont inspiré.
L’oeuvre de la pacification de l’Imerina nous amena, disent ces
instructions, à diviser ce pays en circonscriptions administratives
relativement nombreuses, subdivisées en districts ou secteurs, sous-
districts ou sous-secteurs, qui détachaient, eux-mêmes, des postes
de surveillance militaire et administrative; c’est grâce â ce réseau
serré que — la population prise dans ses mailles étroites, l’Imerina
occupée militairement en tous ses points — l’insurrection fut si
promptement vaincue.
Toutefois, dès le début, malgré les circonstances qui m’avaient
impérieusement conduit à supprimer le gouvernement de la reine,
je considérais que ce'système d’administration directe ne devait être
que transitoire; que la vérité-—- la mise au point définitive de notre
organisation— était l’utilisation progressive du personnel indigène,