
gouvernement malgache (*), le taux de t3 p. 100 d’intérêts
servi aux prêteurs devenait évidemment excessif.
D’autre part, il était nécessaire de procurer à la colonie
naissante les ressources dont elle avait besoin pour
couvrir les premières dépenses d’installation et de mise
en valeur. Le gouvernement fut amené par ces considérations
à proposer au parlement la double combinaison
suivante :
i° Emission d’un emprunt nouveau à un taux d’intérêt
notablement inférieur à 6 p. 100, sans réduire considérablement
l’annuité de loyer et d’amortissement du capital ;
2° Remboursement avec le produit de cette opération
financière du reliquat des obligations de l’emprunt malgache
de 1886, et emploi de la soulte à des dépenses d’intérêt
public. . '
Ce projet fut réalisé par la loi du 5 avril 1897, qui autorisa
le ministre des colonies, agissant au nom de la
colonie de Madagascar, à convertir l’emprunt contracté
en 1886 et à procéder à l’émission de 60 000 obligations
de 5oo fr. (soit un capital nominal de 3o millions), amortissables
en soixante ans, rapportant un intérêt de 2,5o
p. 100 et garanties par le gouvernement métropolitain.
Le placement de ces 60 000 obligations fit l ’objet de
trois émissions successives, l’une de 4° 000 titres en
1897, la deuxième de 11 000 titres en 1898 et la dernière
de 9000 titres à la fin de 1899. Le produit de ces émissions
fut affecté d’abord à la liquidation de l’ancien emprunt
malgache ; en second lieu au payement du déficit
du budget local de 1896, enfin à des dépenses de colonisation.
L’annuité du service d’intérêts et d’amortissement
de l’emprunt converti est de 968 200 fr. Elle figure
aux dettes exigibles inscrites au chapitre xx vu du budget
local.
i . Voir p. 89.
Second emprunt à Madagascar. —- Ge premier appel
au crédit ne pouvait suffire pour solder les dépenses
d’intérêt général réclamées par l’administration locale,
notamment la construction d’un chemin de feé reliant le
plateau central à la côte. Une loi du i 4 avril 1900 autorisa
le gouvernement général à réaliser un nouvel emprunt
nominal de 60 millions, destiné à couvrir les frais
de construction de :
Phares, balises, q.uais maritimes, évalués à . . 2 35o 000 fr.
Routes . . . . . . . . . . . . . . . . . • 4200000 -
Lignes télégraphiques«. .................................... 1 65o 000
Travaux d’édilité et d’adduction d’eau. . v v v 2 5oo 000
Chemin de fer de la côte est à Tananarive. . . 48 000 000
(chiffre rond).
L’emprunt fut réalisé de la façon suivante :
Les premiers 39 millions furent demandés à la caisse
nationale des retraites pour la vieillesse en trois tranches
successives de 10, 15 et ï4 millions, et leur emploi
fut autorisé par décrets des 12 février et 8 septembre
1901, 6 octobre. 1902. Enfin, une loi du- 5 juillet 1903
permit la réalisation des 21 millions restant à émettre ;
la colonie fut autorisée, par décret du 29 du même mois,
à profiter de cette opération pour restituer par anticipation
24890628 fr. 37 0) à la caisse nationale des retraites
pour la vieillesse. L’émission de 1903 porta, par
suite, sur un chiffre d’obligations (2) représentant une
somme de 45 890 628 fr. 37.
Pour faciliter la réalisation de l’emprunt de 60 millions
la colonie a affecté, comme garantie de son remboursement
en soixante années au plus, et au payement des
1. Le remboursement était de 25 millions sur lesquels une somme de
10g 371 fr. 63 était amortie.*
2. Le nombre des obligations émises fut de 100 702, d’une valeur nominale
de 5oo fr. rapportant 3 p. 100 d’inférêt annuel. Elles furent cédées aux banques
chargées de leur placement à :456 fr. 25 l’une.