
représentés par eux à Tananarive et les connaissances un
peu superficielles que leur avaient données les missionnaires
se sont affermies grâce à l’effort considérable tenté
dans ce but par l’administration française, qui a créé des
•écoles professionnelles dans les grands centres.
Ce très rapide exposé permet de se fendre compte de
l’intérêt que nous avons à chercher nos auxiliaires dans
la population hova et à nous l’attacher par des liens aussi
étroits que possible. Leur histoire mérite d’ailleurs d’être
brièvement résumée.
Notions sommaires sur l’histoire des Hova. — Après
avoir séjourné sur la côte est, les Hova furent obligés de
se retirer vers le centre de l’île, dans la région des hauts
plateaux, dont ils firent la conquête sur les habitants,
qu’on appelle encore aujourd’hui Vazimba et qu’ils ont
•dû absorber.
Nous avons fort peu de renseignements sur ces anciens
hôtes de l’Imerina, à propos desquels M. Grandi-
dier a cependant pu recueillir quelques indications, consignées
dans son Histoire de la Géogrqphie de Madagascar
( i 885). Elles tendraient à établir que les Vazimba
avaient eux-mêmes une parenté d’origine avec les nouveaux
arrivants, puisque, malgré leur fusion, le type
asiatique s’est conservé à peu près pur dans la population
du nord de l’Ankaratra :
« Les habitants actuels de l’Imerina sont divisés en
trois castes principales : les Andriana ou nobles (descendants
des Malais), les Hova (descendants des hommes
libres ou Vazimba, qui habitaient cette province avant
l’invasion malaise et dont les chefs s’appelaient Hova,
comme dans la plupart des autres tribus malgaches
d ’origine indonésienne) et les Andevo, ou esclaves de
tout ordre et de toute provenance. » Quelques pages plus
loin, M. Grandidier ajoute :
« Les Vazimba sont les anciens habitants de l’Imerina ;
la caste actuelle des Hova, que l’on considère à tort
comme analogue à notre ancienne bourgeoisie, est
constituée par les descendants de leurs chefs, qui ont été
soumis aux Andriana (d’origine malaise) pendant plusieurs
siècles et dont l’une des principales familles, celle
de Rainiharo, a repris le pouvoir depuis le règne de
Ranavalona Ier et l’exerce encore aujourd’hui sous la
haute direction de Rainilaiarivony, qui est tout à la fois
mari de la reine et premier ministre absolu. »
Il résulte de cette citation qu’une partie des Vazimba
dut rester dans le centre après l’invasion malaise et
former une classe moyenne dans la nouvelle population.
M. Grandidier pense que ce groupe de Vazimba n’était
pas le seul qui habitât Madagascar et qu’il y en avait
d’autres dont les descendants résident encore dans la
région occidentale de l’île.
Quoi qu’il en soit, ceux qui restèrent dans l’Imerina
après l’arrivée des Andriana constituèrent, avec ceux-ci,
un nouveau groupement, qui dut donner naissance au peuple
désigné aujourd’hui sous le terme générique de Hova.
Telles seraient les origines du peuple d’Imerina,
d’après M. Grandidier, qui a recueilli et cherché à contrôler
les légendes et traditions du pays.
Un religieux, le P. Malzac, les conteste et prétend
que la région de l’Ankaratra n’aurait pas été habitée avant
l’invasion malaise des Hova, mais que celle-ci serait très
antérieure au xe siècle de notre ère (’). Selon le P. Malzac,
les Hova ne seraient qu’une tribu de Vazimba, qui
aurait réussi à établir sa domination sus les autres
tribus de même race. Il corrobore cette opinion en invoquant
diverses traditions et la communauté de langue
entre les Hova et les autres Malgaches. Cetté commui
. Voir les « Notes, reconnaissances et explorations ». —■ 3o septembre
'899.