
la baie de Bombetoke, le long du cours de la Betsiboka
jusqu’au confluent de l’Ikopa. Cette zone se prolongerait
ensuite jusqu’au plateau d’Émyrneà travers le secteur
compris entre les vallées supérieures des deux rivières
précitées. » (Rapport du général Duchesne.)
Le port de Majunga, à l’embouchure de la Betsiboka, fut
en conséquence choisi comme point de débarquement des
troupes françaises (') et occupé par nos marins le i5 janvier
1895. Aussitôt un câble fut immergé entre ce port et
Mozambique, afin de le rattacher au réseau télégraphique
sous-marin qui, contournant le littoral africain, en relie
les principales stations à l’Europe. Des communications
rapides se trouvaient par suite établies entre notre future
base d’opérations et Paris.
Opérations préliminaires. — Dès le 12 décembre
1894, 1 amatave avait été pris par les marins de la division
navale commandée parle capitaine de vaisseau Bien-
aimé, qui y débarqua un bataillon d’infanterie de marine
Cet officier supérieur assura la population du respect de
ses moeurs et de ses biens, et lui annonça l’avènement
« d un régime de liberté, remplaçant le régime de tyrannie
sous lequel elle vivait ».
A part quelques escarmouches, notamment la destruc- ,
tion d un camp hova aux environs de Diégo-Suarez,
1. Le plan de campagne du ministère de la guerre, qui fut adopté en
critZeJ e? PS h U ° T C° nCa la direction des opérations, a été assez vivement
d w ™ , ‘ ,° 'X f COte 0uest et de Ia vallée de la Betsiboka comme bases
d opérations et voies de pénétration se justifiait par la sécurité du port de *
transnorf 1 ^ ^ de 56 S8rvir de Ia voie Aoviale pour létransport
des troupes et du matériel jusqu'à Maevetanana au moins. Il eût fallu
Ta maril3 Ie flt les mo? ens de transport. Le plan de
!,on nn î / P? ' generaJ Borgnis-Desbordes), qui comportait la pénétra-
en é v i t a n t , ’ eut Probal>!ement été d’une exécution moins meurtrière,
la b a l ^ tr°UpeS da" S IeS ré9ions de
a u s s . r L ^ n ' a"’ Ge P'aa’. compoi-fait l’invasion p a r le Betsileo, avait
aussi 1 avantage d empecher la fuite des Hova vers le sud, au cas où ils auraient
voulu prolonger, la résistance après l’arrivée des Frangais en Imerina.
aucun fait saillant ne se produisit jusqu’à l’arrivée du
général Metzinger, commandant la première brigade et
l’avant-garde du corps expéditionnaire, qui débarqua à
Majunga le I er mars(’). Le surlendemain, il adressait au
peuple malgache une proclamation déclarant la ferme
intention des Français de faire respecter leurs personnes,
leurs propriétés et leurs droits, rejetant la responsabilité
de la guerre sur la duplicité et le mauvais vouloir du
gouvernement hova, assurant la bienveillance et l’amitié
de la France à ceux qui seraient avec elle et son courroux
à ceux qui chercheraient à l’empêcher de faire ce qu’elle
avait résolu. Peu après, le général Metzinger dégageait
les environs de Majunga, faisait occuper Mahabo le
a5 mars, puis repoussait les Hova jusqu’au delà de Ma-
rovoay, d’où ils se retirèrent démoralisés après le combat
d’Ambodimoty.
Pendant ces événements le gouvernement malgache
prenait aussi des mesures en vue de la guerre. Dans un
grand kabary, qui eut lieu le 12 février sur la place d’An-
dohalo à Tananarive, Ranavalona III et Rainilaiarivony
faisaient appel à la bravoure" des soldats et du peuple
pour la défense du sol contre l’invasion française (2).
Retards au début de la campagne. — La campagne
ne devait réellement commencer qu’au mois de mai. Elle
fut retardée par divers incidents, qui eurent une très
fâcheuse répercussion sur la santé de nos troupes et aug-
- 1. « A la date du Ier mars, jour du débarquement de l’avant-garde du corps
expéditionnaire, nous tenions l’ennemi en respect dans notre colonie de Diégo-
Suarez et dans la baie de Passandava, et nous menacions simultanément,
tant à Majunga que dans la presqu’île de Tamatave, les Hova établis sur la
route de Marovoay et dans les lignes de Farafaty, les laissant incertains sur
le choix de notre future base d’opérations. » (Rapport du général Duchesne.)
a.- Le premier ministre ne voulut confier aucun commandement important
aux instructeurs étrangers. Ceux-ci quittèrent précipitamment Madagascar
pendant les hostilités, notamment l’Anglais Shervington, qui disparut de l’île
peu après la prise d’Andriba.