
Pendant ce temps, RanavalonalII, cherchant à pousser
son peuple à la résistance, lui adressait, le 21 septembre,
une proclamation, à la suite de laquelle les Hova pillaient
et détruisaient 1 observatoire français de Tananarive et
dévastaient le cimetière européen.
Prise de Tananarive. Signature de la paix. — Du
26 au 3o septembre, nos troupes eurent plusieurs engagements
assez vifs autour de Tananarive, notamment au
défilé deSabotsy et sur les hauteurs d’Ambohipiara. Enfin,
le 3o septembre, elles attaquaient par l’est et le sud-est la
capitale de Madagascar qu’elles avaient contournée. Elles
s’emparaient des faubourgs après une brillante action.
Le bombardement de la ville était commencé et l’assaut
.allait être donné par six colonnes, lorsque, à 3 heures et
demie de l’après-midi, le gouvernement hova envoya des
parlementaires demander la suspension des hostilités.
Le général Metzinger occupa le soir même Tananarive.
Le lendemain i er octobre, à 8 heures du mâtin, le général
Duchesne y entrait officiellement et faisait hisser le
drapeau tricolore sur l’hôtel de la résidence générale.
Il avait obtenu le résultat désiré dans les. délais qu’il
s’était fixés.
Sans retard, il soumettait au gouvernement malgache
et lui faisait accepter le projet de traité, dont il avait apporté
le'texte de Paris et que la reine ratifiait aussitôt. -
Cet acte consacrait le protectorat de la France à Madagascar.
Il aurait pu clorè la période militaire si, la
guerre terminée, l’établissement de notre autorité dans
l’île n’avait dû coûter à la France encore bien des efforts !
CHAPITRE. IV
LA PRISE DE POSSESSION ET L’ANNEXION
ADMINISTRATION DE M. LAROCHE
I. — La prise de possession. — Le traité du i er octobre 1895. ■*— Critiques portées
contre ce traité., — Impressions en France Causes de la modération
du traité. — La situation politique à Madagascar après le traité. — La
situation en France. — Déclaration du 27 novembre 1895. — Rattachement
du protectorat de Madagascar au ministère des colonies. — Nomination
de M. Laroche.
II. — Premières mesures d’organisation et administration de M. Laroche. —
La déclaration du 18 janvier 1896. — Divergences entre les projets du
gouvernement français et l’opinion publique. — Les pouvoirs du résident
général: l’autorité militaire.ne lui est pas subordonnée; dangers de ce
système. — Premières mesures d’organisation administrative française. —
Situation spéciale des anciens établissements français. -— Administration
de M. Laroche : Mesures politiques ; police et administration ; enseignement ;
mesures économiques.
III. — L ’insurrection et L’annexion. Les premiers troubles. — Leurs
causes et leur extension. — Craintes de la colonie européenne et attitude
de l’administration. — L ’impression en France. — Réserves formulées par
les puissances étrangères au sujet de la prise de possession. — L ’annexion.
I
La prise de possession.
Traité du 1er octobre 1895. — Le traité de Tananarive,
du I er octobre i 8g5, mettait fin à l’état de guerre.
Son texte, rédigé au mois de mars précédent, avant les
hostilités, par le ministère des affaires étrangères à Paris,
avait été inspiré par les préoccupations du moment et le
désir de voir confirmer et préciser les avantages que les
conventions de 1868 et de i 885 avaient conférés aux
Français à Madagascar.