
sénégalais). Les services auxiliaires (intendance, corps
de santé, prévôté, trésorerie et postes aux armées) furent
intégralement constitués par des prélèvements sur
les services régionaux métropolitains. L’ensemble des
forces mises en mouvement représentait une division,
d’un effectif d’environ 18 ooo hommes (*), sous les ordres
du général Duchesne et répartie en deux brigades (généraux
Metzinger et Voyron), dont l’une, dénommée brigade
coloniale, comprenait plus particulièrement les
contingents tirés d’Afrique et des troupes de la marine.
On a constaté comment, obligé de se frayer un chemin,
les armes à la main, à travers des régions peu connues,
le corps expéditionnaire vit bientôt r sous les rigueurs
du climat, fondre presque sans combattre les effectifs
recrutés dans la métropole. Le succès de la colonne volante
fut dû à la résistance dont fit preuve la brigade
coloniale.
Deuxième période : octobre 1895 à octobre 1896 (2).
— La puissance hova détruite et la paix signée, une
réorganisation du corps expéditionnaire s’imposait. Les
rapatriements commencèrent aussitôt, à la fois par Ma-
junga et par Tamatave. Les régiments de France (200'de
ligne, chasseurs, etc.) partirent les premiers, et, au début
de l’année 1896, les troupes d’occupation, réduites
à une brigade, tombèrent à un effectif d’environ 4 000
hommes, les plus valides parmi ceux qui avaient fait la
campagne. C’est alors qu’éclata et que se propagea la
révolte dite des fahavalo, qui devint bientôt la manifestation
d’un retour offensif de l’esprit hova, cherchant,
grâce à l’insuffisance de nos forces, à reprendre son ancien
empire sur les populations.
1. Ce chiffré comprend lek i5 /¡oo hommes du début de la campagne et
les renforts envoyés en août i 8g5.
2. Voir le chapitre iv, p. n 5 ‘éj. suivantes.
La tâche lui fut facilitée, ainsi que nous l’avons déjà
dit, par la dualité de pouvoirs qui existait à cette époque
entre le résident général et le haut commandement
(’) et à laquelle mirent fin le décret du 11 juillet
1896, rendant applicable à Madagascar la répartition,
d’attributions instituée en Indo-Chine par les décrets des
27 janvier 1886 et 3 février 1890, et la désignation d’une
autorité unique cumulant les attributions civiles et militaires.
Troisième période. — Modifications successives du
corps d’ occupation depuis i8g6. — Les événements qui
suivirent la prise de possession par le général Gallieni
des doubles fonctions de commandant supérieur des
troupes et de résident général se résument, au point de
vue militaire, dans la répression du soulèvement politique
provoqué sur le plateau central et la côte orientale,
dans l’apaisement des troubles survenus parmi les Saka-
laves, puis dans la pénétration lente et la soumission des
régions intérieures de l’ouest et du sud de la grande île.
Cette dernière phase de la lutte fut longue et pénible :
elle se poursuivit jsans interruption de 1897 à 1901.
L’esprit indépendant des populations presque sauvages
sur lesquelles les Hova n’avaient jamais eu qu’une
autorité purement-nominale nous suscita de sérieuses
difficultés. L’oeuvre de la pacification est cependant terminée
à l’heure actuelle et notre domination s’exerce
sans conteste sur toutes les parties de Madagascar (2).
Pour être constamment à la hauteur de sa tâche, le
1. Voir p. i 35 et i 36.
2. Cet historique, résumé de notre action militaire dans la grande île,
permet de lui reconnaître une certaine analogie avec la conquête et la pacification
du Tonkin. Celle-ci, qui s’étend de i 883 à 1896, fut beaucoup plus
longue cependant, parce qu’il existait du fait du voisinage de la Chine des
foyers de brigandage où se reconstituaient des bandes armées sans cesse
renaissantes, que l’on peut presque comparer aux grandes compagnies du