
doivent fournir ont été insérées à là suitè de T'arrêté du
15 juin 1904* (Voir Journal officiel de Madagascar, n°gi2
du 18 juin 1.904.)
Administration dans les p ro v in ce s non encore
complètement ■ organisées. — Protectorats intér
ie u r s .— En dehors de l’Imerina, où fonctionne régulièrement
l’administration dont iious venons d’étudier
l’organisation, les agents indigènes ne tiennent encore
leurs attributions d’aucun texte précis ; ils n’ont pas de
pouvoirs propres et sont seulement les auxiliaires des
administrateurs,; chefs de province ou de district, qui
assurent eux-mêmes à l’égard des populations l’application
des règlements généraux en vigueur dans la colonie.
-s
. Cependant des dispositions spéciales viennent d’être
adoptées pour quelques-unes d’entre elles.
Chez les Sakalaves, Bàra, Tanala, Mahafaly, etc., le
pouvoir est dévolu aux représentants des familles qui
exercent depuis' longtemps une influence effective sur
les habitants; les chefs y ont une autorité personnelle
reconnue et respectée de tous.
Le général Gallieni a pensé qu’il serait avantageux de
les utiliser pour administrer directement le pays sous
notre surveillance. Un essai vient d’être ordonné, à cet
effet, dans le Menabe (cercle de Morondava), où on organise
le régime nouveau des protectorats intérieurs.
L’arrêté du i 4 juin igo4> qui consacre cette innovation,
est accompagné d’instructions dont il paraît utile
d’extraire les passages suivants, qui font ressortir clairement
l’économie du système :
Les protectorats intérieurs qui font l’objet de l’arrêté de ce jour
sont, non un système de gouvernement, mais un système d’administration,
ce qui est bien différent. II n’est pas question de soustraire
une partie de la colonie à la législation en vigueur dans les
autres circonscriptions, de restaurer une souyérameté autoch one,
nTmême d’amoindrir ou d’effacer notre autonte au profit de celle de
certains chefs indigènes. Il s’agit, tout simplement, d employer ces
derniers, qui, laissés à l’écart, ne perdraient pas, pour cela, leur influence
traditionnelle, mais seraient portés a 1 exercer, de façon o
culte à notre détriment ; d’utiliser au profit de l’au onte française
et pour l’exécution des travaux administratifs - a u s s i s,mp ifies que
possible — les vestiges d’une organisation politique qui avait acquis,
jadis, une certaine cohésion, et les coutumes locales, en ce qu elles
ne sont contraires ni à l’équité naturelle, ni à nos principes l.beraux.
Le chef indigène du protectorat intérieur, héréditaire ou élu,
nuisant, en l’un et l’autre cas, son autorité dans les traditions anciennes,
consacrées par l'investiture qu’il tiendra de notre pouvoir
supérieur, est appelé à présider à l’exécution des détails de la vie
politique, et administrative; il s’ habituera peu à peu à ce rôle, sous
une direction vigilante et empressée à lui montrer, à chaque occasion
la voie à suivre, à la condition qu’il soit dégagé des minuties
qui, justifiées, ailleurs, par la multiplicité et l’importance des intérêts
à sauvegarder, mais faites pour d’autres lieux et d’autres gens,
ne seraient, dans Fépoque présente du pays sakalava, que des impedimenta
déconcertants. Le mécanisme administratif doit y être aussi
peu complexe que possible, comme y est simple, encore et pour plusieurs
années, la vie sociale et économique.
Les mêiûes instructions disposent que les chefs des
protectorats auront pour auxiliaires des gouverneurs,
des chefs de canton et des chefs de village, choisis parmi
les membres des familles influentes.
Ils sont responsables devant l’autorité française du
maintien du bon ordre et de la sécurité des personnes
et des biens.
En matière de justice, les décrets en vigueur dans la
colonie ne permettent pas au chef de protectorat d agir
directement comme juge, mais il sera toujours possible,
disent les instructions, de faire intervenir plus activement
et plus manifestement le chef du protectorat, en
matière répressive, en l’autorisant a s’entourer d émissaires
préalablement connus des autorités européennes
pour rechercher les malfaiteurs et, en le faisant participer
activement à la découverte des crimes, délits et contraventions,
à l'arrestation . des fauteurs de désordre,