
CHAPITRE XVIII
AGRICULTURE ET ÉLEVAGE
L — Agriculture. — Situation agricole de Madagascar. — Rôle de l’administration.
— Observations d’ensemble sur l’agriculture à Madagascar. —
Principales cultures à étendre ou à entreprendre : productions forestières j
cultures alimentaires ; cultures tropicales riches ; autres cultures ; arbres
tropicaux et arbres fruitiers. — Services agricoles, rôle et divisions de
la direction de 1 agriculture. — Stations agricoles. — Mesures et institutions
pour favoriser le développement de l’agriculture. — Dépenses et personnel
de la direction de l’agriculture. — Résumé. — Statistiques.
II. — Élevage et service vétérinaire a) Élevage. — Notions générales.
Bovidés, moutons et chèvres, porcs, équidés, animaux de basse-cour et
volatiles. — Législation et réglementation. — Résumé. — États statistiques.
— b) Service vétérinaire. — Rôle et attributions. — Circonscriptions
vétérinaires. — Dépenses et personnel du service vétérinaire.
I
Agriculture.
Situation agricole de Madagascar. — Antérieurement
à l’occupation française, l’agriculture était fort peu
développée à Madagascar et les procédés employés par
les indigènes étaient des plus rudimentaires. Les souverains
hova et quelques chefs avaient cependant encouragé,
à diverses époques, leurs sujets à étendre et à
améliorer les cultures vivrières, principalement celle du
riz, qui depuis très longtemps occupe en Imerina et dans
le Betsileo, ainsi que sur certains points voisins du littoral,
comme Marovoay, des espaces considérables, relativement
bien cultivés. Les autres plantes d’alimentation,
manioc, patates, canne à sucre, maïs, etc., étaient beaucoup
moins répandues.
De rares Européens avaient tenté des entreprises de
quelque importance. 11 suffit de rappeler les essais de colonisation
sur la côte est et sud-est, au cours des xvm et
xixe siècles, et ceux de de Lastelle, de Laborde et des missionnaires
dans les régions centrales, depuis le règne de
Radama Ier. On peut signaler aussi quelques plantations
sur la côte nord-ouest. Dans les pays annexés avant i 8g5,
comme Nosy-Be, Sainte-Marie, Diégo-Suarez, des colons
s’étaient installés et quelques-uns avaient fait oeuvre
durable.,
Malgré ces divers essais, le sol de Madagascar n’a été
jusqu’à présent que très imparfaitement mis en valeur.
Cette situation'tient à la fois à son aridité dans certaines
parties de l'île, à l’insuffisance de là population par rapport
à la superficie, au degré peu avancé de civilisation,
de la plupart des peuplades indigènes, à leur indolence
naturelle, à leur ignorance en matière agricole et à la
mauvaise qualité des instruments très primitifs dont elles
se servent.
Rôle de l ’administration. — Le premier effort de
l’administration doit donc tendre à perfectionner les
modes de culture employés par les habitants, à leur faire
connaître et apprécier ceux qui ont été déjà expérimentés
avec succès dans les autres colonies analogues à Madagascar,
à amener des colons dans notre possession, à
introduire et à répandre dans toute l’île les plantes utiles
n’y. existant pas encore et à tirer parti des ressourcés végétales
jusqu’à ce jour négligées.
Cette tâche nécessite des études spéciales, en raison
de la nature différente des climats et du sol suivant les
régions de la grande île, ainsi qu’un discernement
éprouvé et une prudence constante de la part des admi