
L’extension de l’influence française portant les Malgaches
à placer leurs enfants dans les écoles sympathiques
à notre cause, la loi du 9 mars 1896 augmenta la
population de ces dernières, au détriment des autres
établissements.
Cette évolution fut aidée par l’installation des missions
protestantes françaises, qui se substituèrent sur
nombre de points aux instituteurs anglais.
Parurent ensuite les circulaires du général Gallieni
des 5 octobre et 11 novembre 1896, indiquant les principes
généraux d’après lesquels l’enseignement devait
être donné à Madagascar; elles ordonnaient qu’il fût dirigé
dans un sens résolument français et que l’étude de
notre langue en fût la base.
L’obligation de suivre les écoles fut maintenue pour
tous jusqu’à l’âge de quatorze ans et liberté fut laissée
aux parents pour le choix des établissements.
Un caractère pratique fut donné à l’enseignement par
des notions agricoles et professionnelles concernant les
différents métiers usuels, puis des inspections périodiques
des établissements scolaires furent organisées. Dans les
centres où ne purent pas être envoyés d’instituteurs, des
sous-officiers et soldats du corps d’occupation en remplirent
l’emploi'.
. Par suite des diverses mesures prises pendant les trois
travaux sous la direction d’un ingénieur des ponts et chaussées. Le résident
général eu tira immédiatement parti pour organiser les enseignements ouvriers.
Dès le 18 février, il avait demandé par télégramme à Paris 2 maîtres
charpentiers, 1 menuisier, 1 appareilleur, 1 paveur* 1 mineur, 1 forgeron,
1 peintre, 1 charron, chacun apportant dix collections d’outils de sa spécialité.
Ces instructeurs, installés dans les dépendances de la résidence, générale,
furent mis à la tête d’une quinzaine d’apprentis chacun et obtinrent de
remarquables résultats ; leurs ateliers, écoles d’apprentissage, étaient en outre
des centres de travail pour la partie laborieuse de la population, qui y apprenait
à produire dans le goùt-et suivant les meilleurs procédés de notre industrie
nationale. Cette institution, rapidement prospère et féconde, devait survivre
à son fondateur et recevoir ensuite avec un nouveau développement le
nom d’école professionnelle. » (Note de M, le résident général H. Laroche.)
premières années de notre occupation, le dévélôppeiùent
de l’enseignement dans un sens favorable à nos intérêts
prit un rapide essor. Pour activer l’émulation de l’enseignement
libre, des écoles publiques furent peu à peu
créées, écoles rurales au premier degré, écoles régionales
d’apprentissage industriel et agricole au second
degré ; et, au troisième degré, trois écoles supérieures :
l’école professionnelle-de Tananarivé, l’école Le Myre-de:
Yilers et l’école d’agriculture.
En vue d’assurer le recrutement du personnel enseignant
et du personnel indigène des carrières administratives
et libérales, l’école Le Myre-de-Vilers, installée
d’abord dans l’ancien palais de la reine, fut divisée successivement
en plusieurs-sections : i° une section pour
élèves interprètes ; 20 une section normale destinée à
former des instituteurs publics indigènes; 3° une section
administrative, donnant accès aux fonctions de gouverneur,
de juge indigène, d’agent des postes et des télégraphes,
du service topographique, etc.; 4° une section
pour les jeunes gens qui se destinent aux carrières commerciales.
Des arrêtés du n décembre 1896 et du 10 février
1897 créèrent, en outre, une école de médecine,
qui eut seule qualité désormais pouf délivrer des diplômes
de médecin indigène aux Malgaches.
Il résulte de cet exposé que, dès les premiers temps’
de l’occupation française, l’autorité administrative s’est
activement occupée de l’organisation de l’enseignement.
Celle-ci a été ensuite complétée par divers arrêtés qu’inspirèrent
principalement les considérations suivantes :
nécessité de répandre la connaissance et l’usage de notre
langue, imposée aux indigènes dans leurs relations avec
1 administration, et d’orienter l’éducation du peuple
malgache vers l’agriculture et l’industrie; utilité de créer
plusieurs degrés dans l’enseignement, afin d’assurer aux
jeunes gens les plus intelligents une instruction relative