
CULTES, MISSIONS. — ENSEIGNEMENT
I. Cultes. Liberté des cultes. — Cultes et croyances des indigènes
avant la conquête française ; culte des morts. — Les missions. — Missions
catholiques. — Missions protestantes.
Instruction publique. — Situation antérieure à la conquête française.
— Premières mesures prises par l’autorité française. — Historique de l’organisation
actuelle. — Circonscriptions scolaires et conseil de l'enseignement.
Classification et rôle des établissements scolaires, — Écoles supérieures
: école de médecine ; écoles administratives et commerciales ;
école normale ; école professionnelle supérieure de Tananarive; école d’agriculture.
— Enseignement primaire supérieur et professionnel; écoles
régionales d apprentissage industriel et agricole ; écoles professionnelles de
jeunes filles. -^ Enseignement primaire; écoles primaires rurales. Enseignement
privé. — Programmes de l’enseignement primaire pour les
indigènes Ecoles européennes. — Personnel européen de l’enseignement.
Personnel indigène. — Statistique de l’enseignement. — Considérations
générales.
I
Cultes et missions.
Liberté des cultes. — L’exercice des cultes est libre
à Madagascar. Nous y avons trouvé déjà très développées
diverses missions, catholiques françaises et protestantes
étrangères, américaines, anglaises et norvégiennes,
dont 1 action s est surtout exercée chez les peuples du
plateau central et de la côte est, sans avoir cependant
produit sur elles une empreinte bien profonde.
Les Malgaches n’ont pas en général une culture religieuse
très grande ni uniforme, et on rencontre dans la
grande île, suivant les régions et suivant l’origine ou les
fréquentations de la population, des chrétiens, des musulmans
0 et des fétichistes. Ceux-ci sont encore en très
grand nombre.
Cultes et croyances des indigènes avant la conquête
française. Culte des morts. — A part quelques anciens
Malgaches, qui paraissent avoir eu la notion de 1 unité
de Dieu, qu’ils appellent Zanahary, les habitants de
Madagascar ont des idées religieuses analogues à celles
des Polynésiens notamment au sujet de l’existence d’une
âme survivant au corps (2). Un grand nombre d entre eux
adorent des idoles ou sampy et placent leur confiance
dans des fétiches et amulettes ou ody. Leur culte s’est
étendu, comme chez les indigènes des Marquises, à des
pierres sacrées et leurs superstitions, donnant naissance
à des pratiques diverses pour toutes les occasions et circonstances
de la vie, étaient déjà considérées par Flacourt
comme excessives. Il est utile d’ajouter que les Malgaches
croient au destin, aux jours fastes et néfastes et aux
sorciers.
Monothéisme au fond et prédominance du fétichisme
dans la forme : voilà, ce semble, dit le P . Laveissière, la
religion à Madagascar.
Le culte consiste en des invocations, des voeux et des
sacrifices d’animaux : coqs, moutons, boeufs. Certaines
peuplades de la côte ouest pratiquaient naguère encore
des sacrifices humains.
Le décès d’un Malgache donne lieu à des cérémonies,
dans lesquelles les repas et les discours tiennent une
large place.
Chez certaines peuplades, les funérailles sont présidées
par l’autorité communale indigène,
1. Les musulmans sont principalement sur la côte ouest, oîi sont installes
des Indiens et des Arabes.
2. Les Betsileo croient même à la métempsycose.