
nistrateurs, dans les conseils qu’ils donnent à la population
pour l’amélioration et l’extension dés cultures.
Observations d’ensemble sur l'agriculture à Madagascar.
— Le relief du sol de Madagascar, qui s’élève
progressivement de la côte vers la région mamelonnée
des hauts plateaux de la chaîne centrale, a fait comparer
1 île à une immense cuvette renversée ; il permet de la
diviser en trois zones principales V
r° La zone extérieure, les régions' côtières, basses1,
ayant uhè altitude inférieure'à 3oo mètres.
z° La zone moyenne, comprenant les régions situées
entre 3bo et 800 mètres environ d’altitude ;
3° La zone centrale ou des hauts plateaux et du massif
montagheux.
Dans les Üèux premières zones setiîement ^agriculture
tropicale trouve un vaste champ d’action, constitué par les
terres alluvionnaires des deux versants est et ouest et
par les vallées d’altitude moyenne
1. « La zone littorale se présente dans des conditions de fertilité satisfaisantes,
mais les terres ocreuses du massif central sont pauvres et peu propres
a l*, culture, sauf dans les fonds des vallées. L’ile, considérée dans son
ensemble est faiblement pourvue des matériaux nécessaires à la produit ion
des récoltes et il ne semble pas qu’elle puisse être amenée * suffire aux bes-
soins dune population très dense. M. Alfred Grandidier avait rapporté de ce
pays la même impression générale et ses observations sù trouVènt’ confirmées
par ,‘nos études , . ., . . .
« Parmi les ressources naturelles propres à augmenter la fertilité, il en est
une sur laquelle ôn ne saurait trop appeler l'attention. C’est l’eau des rivières
et des torrents, si abondamment distribuée dans presque toutes les,parties
de 1 de, et qui peut etre employée à l’arrosage. Ifon seulement ¿Ile aqit comme
excitatrice de la végétation, mais elle-apporte encore en solution ou en suspension
des elemepts nutritils. Dans les localités où l’arrpsage peut être pratique,
il y a moins à sinquieter de la composition du soi, qui sert alors de
support plus que d aliment. En effet, un sol pauvre, convenablcment irriqué
est susceptible de produire des récoltes plus abondantes qu’un sol riche au-
quel I eau fait défaut.
. “ Lt ? b hs co“ ditio“ s elimatériques le permettent, il fi a Beu de s’adonner
de preference a, la culture des plantes peu épuisantes, gui est souvent très
rémunératrice et peut faire 1 objet d’une exportation. La production des récoltes
destinées à \ alimentation de l’homme et des animaux domestiques et
La température y est d’autant plus élevée que l’altitude
est: moindre et que la région est plus rapprochée de
l’équateur ; toutefois, la côte ouest, abritée par la chaîne
centrale contre les grands vents d’est, souvent dangereux
pour les entreprises agricoles, est généralement
plus chaude que la côte orientale; les saisons y sont
mieux marquées, les cyclones: et les fortes perturbations
atmosphériques y sont moins fréquents; -
qui enlèvent au sol de fortes quantités' d’éléments, fertilisants, Semble moins
indiquée! et parait devoir se borner aux besoins de la. consommation- intérieure.
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Les terres de qualité très inférieure peuvent être laissées dans la période
pastorale .et forestière, ou l’honnne ne -tire, parti que de, la végétation spontanée
; tes fumiers produits par les troupéaux qui ÿ trouvent Îeur nourriture
serviront à l’enrichissèment des parties cuftàvéès. . . . .
t« Dans les cas où l’on voudra retiourir à l'emploi des engrais importés, il
sêra préférable dé’ s’adresser aux plus concentrés, afin d’éviter lé transport,
de matières inertes. Les engrais phosphatés et potassiques paraissent les
plus indiqués. L’çinploi de nés produits se, bornera nécessairement aux: exploitations
situées à proximité des. ports et sur le parcours dès rivières et
voies ferrées. . . rfl 0108 8'3'f HIS ÜSl 8Dp ' ; ; -o 9
t « Madagascar offre unc superiioie notablernei.d supérieurça celle de la France
et iju’ori ne peut pas penser1 à mettre entièrement en valeur. En choisissant
les points privilégiés sous le rapport du climat, de la nature des terres et
du régime; des eaux, en y concentrant, sep efforts, pu y développant des
cultùrés spéciales, on pourra arriver a donner à la colonisation agricole une
certaine prospérité. f * ‘ J
,« Là où „poussent des herbes propres à la nourriture, du bétail, c-est comme
pays d’élevage qu’on doit les utiliser 'et les terrains, gaboimés doivent être
soigneusement conservés. On tirera ainsi du •spl, a v e c peu de frais, ce que
cëluLçi est susceptible ,de donner. . . . . .
if La où là Végétation forestière èst développée,1 on aurait tort de la faire
disparaître,' et il faudrait empêcher lès, indigènes dé la brûler ; d’ailleurs, le
terrain qulon gagne, ainsi, n’a qu’une fertilité éphémère, tandis que les essences
qui s’y trouvent sont Souvent süScëptiblèS'ti’ùtilisation. “
,. (i Les basrfbnds, les vallées où les terres sont plus richés, et où il existe des
conditions, d’humidité favorables à- la végétation, sont, les plus susceptibles
d’étre'exploités.1
- « Souvent, ces, terres sont déjà oocüpées par les ■indigènes. Le colon devra
porter ses,efforts sur celles, d’entre eUes qui*restent disponibles et éviter
d’user ses forces sur' une terré ingrate.’ Il devra donc choisir avec un grand
soin la, terre qu’il veut , mettre en culture et bien sè -pénétrer de cette idée
que ce n’est pas l’importance de la surface concédée gui peut devenir pour
lui nne sbiirce de profits, mais la nature du sol et sou aptitude à être transformée
en terre arable. 11 devra surtout s’inquiéter de la; présence de l’eau
qui est l’agent de fertilisation par excellence.,» (Extrait du rapport de
MM. Muniz et Rousseaux, a VAcadémie des sciences, du 25 février igoi.)