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poiiillé d’honneur & de biens. Le pape l ’accorda, maïs
IO a condition qu’il quitteroit levêché de Vorcheftre, &
qu’on y ordonnerait un évêque. Il renvoïa àinfi les
Anglois chargez de prefens, pour les confoler de leur
perte ; Si après eux il cnvoïa des légats pour l’execu-
tion de Tes ordres.
H Le pape Nicolas II. mourut à Mort de NiCO- « • 1 t- • 1» r Florence vers la fin
Us 11. Alexandre du mois de Juin 1 an i o î i . & y fut enterré dans l’égli-
p p, ï"c de fainte Raparate. Car il garda le fiege de Florenraptbr.
connu ^ 1 - i t » i r ^ /-
ce avec celui de Rome pendant tout ion pontificat,
qui fut de deux ans & près de cinq mois. Pierre D a-
mien rapporte fur le témoignage de Mainard évêque
de fainte Rufine, que ce pape ne paifoit pas un
feul jour fans laver les pieds à douze pauvres, Si que
s'il n’avoit pû le faire pendant le jo u r , il le faifoic
la nuit.
cbr.c»fi», ut. Il y eut une très-grande divifion entre les R o cs
»«». Ber- mains pour l’election du fucceifeur ; & ils envoïerent
"“Sifi^syned. en Allemagne au jeune roi Henri & à l’imperatrice
Agnès fa mere, Eftienne prêtre cardinal, avec des
lettres au nom du faint fiege, mais on ne voulut pas
lui donner audiance ; & il fut* obligé de s’en revenir
fans avoir rien f a i t , rapportant fes lettres fermées.
Enfin après environ trois mois de vacance, l’archidiacre
Hildebrand aïant tenu confeil avec les cardinaux
& les nobles Romains rréfolut de ne plus attendre la
réponfe de la cour, de peur que la divifion ne fe fortifiât,
& fit élire pape Anfelme fils d’Anfelme Mila-
nois évêque de Luques, qui fut nommé Alexandre II.'
Ils efperoient qu’il feroit agréable à la co u r , parce
qu’il y étoit fort connu. Le cardinal Didier abbé du
Mont-Cafiin étoit venu à Rome avec Robert Guif-,
chard
L i v r é s 'ô î r a n t ï e *m é .'
chard prince de la Poiiille, & ils appuierent 1 élection
, comme Robert y étoit obligé par fon ferment.
Alexandre fut couronné le dimanche trentième de
Septembre 1061. Si tint le faint fiege onze ans Si
demi.
Le roïaume d’Italie étoit gouverné par Guibert de
Parme , homme noble , que l’imperatrice en avoit fait
chancelier. Il excita les évêques de Lombardie, la
plûpart fimoniaques & concubinaires, qui s’affemble-
rent avec une grande multitude de clercs infeétez des
mêmes vices ; Si conclurent à ne point recevoir de
pape d’ailleurs que du paradis d’Italie , c’eft ainfi qu’ils
îiommoient la Lombardie ; & qu’il falloir un homme
qui eût de la condefcendance pour leurs foibleifes.
Cette réfolution étant prife, quelques-uns d’entte eux
paflerent les Monts , portant une couronne pour le
jeune r o i , Si reprefenterent à l’imperatrice fa mere,
qu’il devoit avoir la dignité de patrice auifi-bien que
l’empereur fon pere. Ils la prièrent en même temps de
faire élire un pape, affinant que N icolas II. avoit ordonné
, que déformais on ne reconnoîtroit pour pape
que celui qui avoir été élu par les cardinaux , Si dont
l ’éleétion avoit été confirmée par le confentement du
rai.
Ces députez étant arrivez à la cour, on tint une
alfemblée ou diete generale à Balle , en laquelle fe
trouvèrent les évêques d’Ita lie , c’eft-à-dire de Lombardie
, Si le roi y fut couronné de nouveau Si nommé
patrice des Romains. Mais quand on eut appris
qu’Anfelme de Luques avoit été élu pape Si couronn
é , fans attendre le confentement de l’empereur, l’imperatrice
Si fon confeil le prirent à injure ; Si regard
e X I I I . M
x l v i i :
C a d a lo ü s a n t i p
a p e .
Ce fia pontif.
ap. Baron, an*
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