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[ epijl. 13. 14.
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Retraite de l’im-
peratrice Agnès.
Mabil. to. I. <*». f. 167.
142, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
1 dont la femme a pris le vo ile , ne pourra fe marier elle
vivante. On ne dînera point en carême avant que
l’heûre de none foit paifée & que celle de vêpres commence
: autrement ce n’eft pas jeûner. Le famedi faint
on ne commencera point l'office avant none : car il
regarde la nuit de la refurrection;& en ces deux jours,
le vendredi & le famedi, on ne célébré point le faint
facrifice. Ces reglemens font croire que l’on commen-
çoit à avancer le repas les jours de jeûne, & par con-
féquent l’office.
En effet, le même archevêque Jean dans fon livre
des offices ecclefiaftiques, dit que le famedi faint après
dîner, on revenoit à l’églife dire complies : au lieu que
dans les premiers fiecles on paffoit ce faint jour entier
fans manger. Jean compofa cet ouvrage étant
encore évêque d’Avranche , 8c le dédia à Maurille
fon prédeceffcur dans le fîege de Roüen. Il eft affez
conforme au traité de Pierre Damien des heures canoniales
: mais il eft beaucoup plus ample 8c contient
en détail les offices pendant tout le cours de l’année.
On y voit plufieurs antiquitez remarquables. Nous
avons cinq lettres de Lanfranc à l’archevêque Jean,
qui montrent la grande union qui regnoit entr’eux, &
le foin que prenoit Lanfranc de la conferver, malgré
les artifices de quelques mauvais efprits, qui s’effor-
çoient de les divifer par de faux rapports. Dans une
de ces lettres Lanfranc propofe fes difficultez , fur ce
que Jean avoit écrit touchant quelques cérémonies ecclefiaftiques.
Du même temps vivoit Jean abbé de Fefcam, dont
il nous refte quelques écrits. Il étoit Italien né à Ra-
venne 8c fut difciple de Guillaume abbé de D ijon ,
L i v r e s o i x a n t e -u n i e ’ m e . 143
fon compatriote, par l’ordre duquel il apprit la médecine,
& fut le plus fidelle imitateur de toutes fes vertus.
La petiteffe de fa taille le fit nommer Jeannelin.
Il fut chéri de l’empereur Henri le noir, qui lui donna
l ’abbaîe d’Erbreftein en Saxe : car il en.gouvernoit plufieurs
outre Fefcam. A la priere de l’imperatrice Agnès
veuve de cet empereur, Jean de Fefcam compofa un
recueil de prières tirées de l’écriture & des Peres de le -,
glife, qui depuis, par la négligence ou l’erreur des co-
piftes, ont été attribuées à faint Ambroife, à faint An~
felme & à d’autres auteurs.
L ’imperatrice Agnès voïant qu’on lui avoit ôté la
conduite du roi fon fils, fe retira chez elle dès l’année
io 6 z. réfoluë de paffer le refte de fes jours en perfonne
privée ; & quelque temps après elle renonça au monde
& vint à Rom e , où elle fe mit fous la conduite de
Pierre Damien, comme il paroît par plufieurs lettres
de ce faint évêque , entr’autres par un de fes opuf-
cules. Il y raconte quêtant venue à faint Pierre, elle
le fit affeoir devant l’autel & lui fit fa confeffion générale
depuis l’âge de cinq ans, s’accufant exactement de
tous les mouvemens de fenfualité, de toutes les pen-
fées 8c les paroles fuperfiuës dont elle put fe fouvenir ,
8c accompagnant fa confeffion de gemiffemens 8c de
larmes. A quoi il ajoûte qu’il ne lui impofa autre pénitence
que de continuer fa vie humble , auftere &
mortifiée qu’elle avoit embraffée, 8c qui édifioit toute
l ’églife; En effet, fes jeûnes & fes veilles fembloient
exceder les forces ordinaires de la nature : fes habits
étoient très-pauvres, fes aumônes immenfes, fes prières
continuelles.
Après avoir paffé plus de fix ans en Italie , elle
H h ij
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Sup. lib. l v i i . n*
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An a l. 1. p. 133*
Lamb. 10 62«
Sigeb. eod• an*
Lib. v i l . ep. é,
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