
—--------- 4 i,Q H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. i oSi . cafion des perfonnes & des lieux confacrés à Dieu ; &c
en plufieurs 4e ces cas les amendes appartenoient aux
evêques. -On les maintient dans leur ancienne pof-
• feffion.
Vers le même tems, Hugues évêque de Die, légat
4 u pape en France , prononça une fufpenfe contre
tous les évêques de Normandie , excepté l’archevêque
de Roüen , pour avoir manqué de fe trouver à
ix.vfifl. un concj|e_ 5ur qUOj ]e p3pe lui.écrivit ainfi : Quoiqu’en
certaines choies le roi d’Angleterre ne Te con-
duife pas avec autant de religion que nous fouhaite-
rions ; toutefois il s’attire plus cfeftime & de confide-
ration que les autres ro is , en ce qu’il ne détruit & ne
vend point les églifes ; qu’il procure la paix & la
juftice entre fesfujets; qu’il a refufé de faire alliance
avec les ennemis de l’églife; & qu’il a obligé les prêtres
à quitter leurs femmes, & le s laïques à abandonner
les dîmes qu’ils retenoient. C ’eft pourquoi il eftrai-
fonnable de traiter plus doucement les iujets , &c fouf-
innfr.ejfip.ir friren partie leurs fautes;On voit par une lettrede l’archevêque
Lanfranc, combien le pape avoit intérêt de
ménager le roi d’Angleterre. Celui à qui elle eft écrite
vouloir engager Lanfranc à fe déclarer pour l’antipape
Guibert. Lanfranc répond : je n’approuve point
que vous blâmiez le pape Grégoire , & que vous le
nommiez Hildebrand , ni que vous donniez tant de
louanges â Clement. Je croi toutefois que l’empereur
n'a point fait une telle entreprife fans grande raifon,
ni remporté une fi grande vi&oire fans un grand fe-
cours de Dieu. Je ne vous confeille pas de venir en
Angleterre fans la permiiïion du roi : Car nôtre Ifle
n’a pas encore rejetté le premier pape, ni déclaré fi
L i v r e S o ix a n t e-T r o i s i e’m e. 41 ï
elle obéira à celui-ci. On pourra mieux fe déterminer
après avoir oiii les raiibns de part & d’autre.
Le pape avoir auffi foin de ménager le duc de Cala-
bre Robert Guifchard, par le moïért de Didiër abbé
du Mont-Caffiff, qui étoit à portée de cohnoître lei
difpofitiorts de ce prince. C ’eii ce qui paroît par une
lettre écrite vers le commencement de l’année io8r.
ou le papé prieDidier dés’iriformer s’il peut Compter
fur le fecours du duc après Pâques ; & marque en paf-
fant, que les Normans nexombattoient point pendant
le carême. Il lui mande quelque tems après, que le roi
Henri eft près de Ravenne, réfolu de venir à Romé
s’il peut, vers la Pentecôte ; &c que l’on dit qu’il a fait
un traité avec le duc R ob e r t, par lequel le fils du roi
doit époufer la fille de ce duc.
En effet le roi Henri ne craignant plus les Saxons
abatus par la mort du roi Rodolfe , entra en Italie au
mois de Mars 1081. & célébra à Verone la fête de
Pâques, qui fut le quatrième d’Ayril. Il ne permet-
toit à perfonne de prendre le chemin de R om e , qu’il
n’eût fait ferment de ne point aller trouver Grégoire.
Ce pape tint cependant à Rome un huitième concile
, où il excommunia de nouveau Henri & tous
ceux de fon parti ; Sc confirma la fentence de dépo-
fition prononcée par fes légats contre les archevêques
d’Arles & de Narbonrte. En effet, Hugues de
Die avoir ténu l’année précédente un concile à A v i gnon,
où Achard 'ufurpateur du fiege d’Arles fut dé-
pofé, & Gibelin élu à fa place. Lantelme.y fut auffi
élu archevêque d’Embrun, Hugues évêque de Grenoble,
& Didier de Cavaillon i Sc ié légat les metifi
à Rome , où ils furent facréz par le pape. Quant à
F f f ij
ix* epift, 4.
ix . ep. 1 jo
IX.
Huitième conc.
de Rome.
Bruno, bell,
Sax,p, 1 j i .
Bertold. nn,
1081.
to, x .p. 5>8.
p. 3?i.