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Z uns croient que cette claufe de privation des dienî-
An* iQjG, ii //-a, . . / I, i y
/ tez temporelles a ete ajoutée y d autres la regardent
jup.iiv.x». ». comme une malediétion & une menace. Quant à
l’empereur Th eod o fe , faint Ambroife ne prétendit
jamais lui rien ôter de la puiffance temporelle. Le refte
de ce qu’avance Grégoire V I I . prouverait trop s’il étoit
vrai ; car fî ceux qui ont droit de juger le fpirituel,
•avoient droit à plus forte raifon de juger le temporel,
il ne faudrait plus d’autres juges , ni d’autres princes
que les évêques ; & fî les puiffances temporelles n’é-
toient établies que par l’orgueil humain , la religion
devrait les détruire : mais l’écriture nous apprend,que
roj». mi. i. toute puiffance vient de Dieu, même celle des princes
infidèles.
x x x 111. Vers le même temps le pape écrivit une autre gran-
mands1.'aux A1,c de lettre à tous les évêques, les feigneurs & les fideles
Vit a Greg. c. 8. du roïaume Teutonique ; où fuppofant le d ro it, il
entreprend de juftifier cette excommunication par
l’expofition des faits & de la conduite qu’il a tenue à
l ’égard du roi. L o rs , d it - il, que nous étions encore
dans l’ordre de diacre , aïant été informez des aétions
honteufes du r o i , &c délirant fa correction , nous l’avons
fouvent averti par nos lettres 8c par fes envoïez ,
de mener une vie digne de fa naiffance 8c de fa dignité
: mais étant arrivez au pontificat, nous avons
compris que Dieu nous demanderoit compte de fon
ame , avec d’autant plus de feveriié , que nous avions
plus d’autorité pour le reprendre. C ’eft pourquoi
voïant fon iniquité croître' avec 1 â g e , nous avons redoublé
nos exhortations & nos inftances. Il nous a
fouvent envoie des lettres foumifes, s’excufant fur fa
jeunelfe & fur les mauvais confeils de fes miniftres, &
L i v r e s o i x a n t e -d e u x i e ’ m e . 3 1 3 ___________
promettant de fuivre nos avis : mais il les a méprifez ^ N<iQ -
en effet , fe plongeant de plus en plus dans les crimes.
Alors nous avons invité à penitence quelques-uns de
fes confidens, par le confeil defquels il avoir vendu
des évêchez & des abbaïes à des perfonnes indignes ;
8c voïant qu’après les délais que nous leur avions
donnez, ils demeuraient opiniâtres dans leur malice,
nous les avons excommuniez, comme il étoit ju fte ,
8c averti le roi de les éloigner de fa maifon 8c de fes
confeils.
Cependant les Saxons fe fortifiant, 8c le roi fe
voïant abandonné de la plus grande partie de fon
roïaume , nous écrivit encore une lettre très-foumife :
nous priant de réparer les maux qu’il avoit faits a 1 e-
g life , & nous promettant pour cet effet toute forte
d’obéiffance & de fecours. Et depuis il confirma ces
promeffes à nos légats Humbert évêque de Prenefte
8c Geraud.évêque'd’Oftie : qui le reçurent à penitence
, & entre les mains defquels il fit ferment par les
é toi es qu’ils portaient. Mais quand il eut remporte
la viétoire contre les Saxons , les actions de grâces
qu’il en rendit à Dieu furent d’oublier toutes fes promeffes
, de recevoir en fa familiarité les excommuniez
, 8c remettre les -églifes dans la première confu-
ilon. Touchez d’une vive douleur nous lui avons encore
é c rit, pour l’exhorter à fe reconnoître, & lui
avons envoie -trois hommes pieux de fes fujets, pour
l’avertir en fecret de faire penitence de tant de crimes :
pour lefquels il meritoit, non feulement d’être excommunié
, mais d’être privé de la dignité roi aie félon
les loix divines 8c humaines. Enfin nous lui avons
déclaré , que s’il n’éloignoit de lui les excommuniez,