
— S» 3 9 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. 1080.
i
Septième conc.
de Rome. Ro-
dolfc confirmé
roi.B
runo belU
Saxon.p* 14 6»
Bertold. Chr,
1080.
to. 10. p. 581.
Sup. I. LXII.
7T. J }•
VitaS. Gerv. n,
z z . A cl.
Ben. f&c. 6.p. z.
p, 510.
L l F R E S O I X J N T E - T R O l S I E ’ME .
A U commencement de l’année 1080. le roi
j \ Henri croïant furprendre les Saxons , les attaqua
en un lieu nommé Flatecheim : mais ils fe défendirent
fi bien j aïant à leur tête le roi Rodolfe 8c le
duc Ottoft , que le roi Henri fut défait 8t réduit à
prendre la fuite. Cette troifiéme bataille fut donnée
le lundi vingt-feptiéme de Janvier ■> &c le roi Rodolfe
envoïa auifi-tôt à Rome un ambaffadeur en porter la
nouvelle au pape Grégoire, dans le concile qui s’y tint
au commencement du Carême. Le pape y réitéra la
défenfe de recevoir ou donner des inveftitures : il re-
nouvella les excommunications contre Tedal de M ilan
, Guibert de Ravenne 8c quelques autres évêques »
8c contre les Normans, qui pilloient en Italie les terres
de l'églife. Il condamna les fauifes pénitences »
comme il avoit déjà fait au cinquième concile -, S>c il
défendit de chercher des perfonnes fans fcience 8c fans
vertu 5 pour recevoir d’eux la pénitence. C ’eft qu’outre
les pafteurs légitimes, il y avoit plufieursabbez 8c plu-
fieurs moines qui s’ingeroient de la donner. On s’en
plaignoit dès le tems de Léon IX. auprès duquel faint
Gervin abbé de faint R iquier fut obligé de fe juftifier
de ce que n’étant point évêque , il prêchoit 8c confef-
foit fans permiifion du pape. On recommande encore
en ce concile de Rome les éleètions légitimes des évêques,
c’eft-à-dire, que le fiege étant v a can t,l’évêque
vifiteur député par le pape ou par le métropolitain ,
procurera que l’éleètion fe faife librement par le clergé
&c le peuplf.
L i v r e S oi x a n t ê - T r o i s ie ’m e. 3 9 7 ------------
Mais le décret le plus fameux de ce feptiéme con- A n .1080.
cile de Rome , eft l’excommunication du roi Henri.
Le pape y adreife la parole à faint Pierre & à faint Paul
comme dans la première ; 8c après avoir marqué l’ab-
folution qu il avoit donné à ce prince , il ajoute : Les
évêques 8c les feigneurs Ultramontains , apprenant
qu’il ne tenoit point ce qu’il m’avoit promis, 8c comme
defefperant à fon égard , élurent fans mon confeil,
vous en êtes témoins, le duc Rodolfe pour leur r o i ,
qui m’envoïa un Courier en diligence , déclarer qu’il
avoit pris malgré lui le gouvernement du roïaume ,
mais qu’il étoit prêt à m’obéir en tout ; 8c en effet il
m’a toujours depuis tenu le même langage, promettant
même de m'en donner pour otages fon fils 8c celui
du duc Berthold.
Cependant Henri commença à me prier de l’aider
contre Rodolfe -, 8c je lui répondis, que je leferois vo lontiers
, après avoir entendu les deux parties. Henri
croïant pouvoir vaincre par fes propres forces, mépri-
fa ma réponfe. Toutefois quand il vit qu’il ne pouvoir
faire ce qu’il efperoit, il envoïa à Rome l’évêque de
Verdun 8c celui d’Oinabruc, qui me prièrent de fa part
de lui faire ju ft ic e ,c e que les députez de Rodolfe
approuvèrent auffi. Enfin j ’ordonnai dans le concile ,
qu’on tiendroit une conférence au-dela des monts, il sup.um.n.se.
parle du concile de l’année précédente -, 8c ajoute, que
Henri empêchant la conférence, a encouru l’excommunication
prononcée en ce concile. Il conclut en
excommuniant de nouveau Henri Si fes fauteurs, 8c
lui ôtanc le roïaume d’Allemagne 8c d’Italie , enforte
qu’il n’ait aucune force dans les combats, 8c ne gagne
de fa vie aucune viéfeoire.
D d d ij