
A n. 1091
c.41
e, 18
r. jo
Jfrugm. tom. i .
JÎnaUct.p. j4«
e . ) t . 4.
538 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
. gues prières, je ne vois point de place pour l’oraifon
. mentale, fi cen ’eft en hy ver après les no&urnes, mais
. chacun faifoit alors ce qu’il vouloir, ôc iouvent lefom-
meil les accabloit. Ulric dit bien que l’on prioit avant
chacune des Heures de l’office : mais il ajoute que cette
priere n’éto'it ordinairement que le Pater ôc quelquefois
le Credo. La multitude des offices laiifoit peu de
. tems pour le travail des mains fi recommandé dans la
réglé. . Aufli Ulric n’en parle-t-il qu'en paifant ; & il
avoue qu’il n’en a gueres vu d’autre que d’écoiTer des
fèves, arracher dans le jardin les mauvaifes herbes &
paitrir le pain : encore n’étoit-ce pas tous les jours.
On pfalmodioit en allant au travail ôc en revenant,
& pendant le travail même. Dès le tems de Lotiis le
Débonnaire , on regardoit le gros travail comme indigne
des moines, à caufe du facerdoce dont la plupart
étoient revécus ; ôc c’étoit jaour y fuppléer , que
l ’on avoit ajouté des pfeaumes a toutes les heures de
l’office.
Dans le fécond liv r e , Ulric parle premièrement de
l ’inftrudHon des novices. On leur donnoit l’habit en
les recevant, mais ils demeuroient feparez des pro-
fé s , avec lefquels ils ne fe trouvoient qu’à l’églife.
A leur occafion il parle du filence qui étoit très-
exaûb à Clugni : fur tout après les repas. On ne parloit
qu’à certaines heures , favoir entre prime & tierce
, none ôc vêpres , ôc cet intervale étoit fouvent
très-court. On ne parloit jamais en certains lie u x ,
favoir à l’églife , au dortoir, au refe&oir & à la cui-
fine. Et comme dans ces lieux & ces tems de filence
il étoit quelquefois neceffaire de fe faire entendre,
on parloit avec les doigts comme les muets, ufant de
certains
certains fignes établis, dont l’auteur rapporte un grand A n. 1091.
nombre d’exemples. Enfuite il décrit tout ce que chaque
moine devoit faire pendant la journée, depuis fon
lever jufques à fon coucher : car toutes fes démarches
etoient réglées , même les moindres. •
A l’occafion du prêtre femainier, Ulric décrit fort
au long les cérémonies de la meffe folemnelle , pour
montrer le refpeéi que l’on rendoit au corps de Nô-
tre-Seigneur : mais pour le mieux connoître , il y faut
joindre ce qu’il dit ailleurs de la maniéré défaire lepain
qui en devoit être la matière. On ne le faifoit jamais
qu avant le dîner : on prenoit du meilleur froment, iti.ut.c.ij.
que l’on choififfoit grain à grain : on le lavoit foigneu-
fement, ôc on le mettoit dans un fac fait exprès. Un
ferviteur d’une pureté éprouvée le portoit au moulin ,.
dont il lavoit les meules ôc les couvroit deflus & def-
fous. Il fe revêtoit d’une aube ôc d’un amidt,quilui couvroit
la tête ôc le vifage au-deffous des yeuxûl mouloit
ainfile ble ôçfafloitla farine. Deux prêtres ôc deux diacres
revêtus de même d’aubes ôc d’amièts , paîcrif-
foient la pâte dans de l’eau froide , afin qu’elle fût plus
blanche, 8c formoient les hofties. Un novice tenoit les
fers gravez où l’on les devoit cuire: le feu étoit de bois
fec & préparé exprès, ôc on chantoit des pfeaumes pendant
ce travail.
Pour le fervice du grand autel il y avoit deux ca-
lices d’or : tous les freres offroient leurs hofties , entre
lefquelles on en choififfoit trois pour confacrer.
A la communion on trempoit le précieux corps dans
le fang , contre l’ufage des autres églifes d’Occident. t.
Les jours de ferie on portoit au refeêfoire les hofties
pffertes ôc non coniàcrées, que le prêtre diftribuoit à 1.1«.
Tome X U L X x x