
34 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
"7 T( je laifferois même la queftion des azymes comme in-
N- 105 4 * différente. Je vous prie de vous rendre à cet a v is , de
peur qu’en demandant to u t , nous ne perdions tout.
Et enfuite: Vos lettres aux patriarches d’Alexandrie &
de Jerufalem leur ont été envoïées. Je vous ai envoie
la copie de la lettre que le défunt pape m’a écrite. Elle
eft en Latin, parce que je n’ai pû trouver perfonne pour
la bien traduire en Grec. C ’eft pourquoi je l’ai fait copier
au Franc qui me l’a apportée, 8c qui fait écrire en
latin : vous pourrez la faire traduire fidellement. Je prie
le Dieu de paix de vous infpirer la. condefcendance.
xiv. Michel Cerularius répliqua par une fécondé lettre
^RephqucdcMi- ' pierre d’Antioche : où après avoir répété, que les
légats du pape étoient des impofteurs envoïez par A r-
IM coteier. u. gire avec des lettres fauifes, il ajoûte : Ils fe vantoient
l ./ . l i i . j ,a . ’ „ s cl etre venus pour nous corriger, 8c non pour, pervertir
les leurs. Pour moi j’ai évité de leur parler & de les
v o ir , fichant qu’ils font incorrigibles dans leur impieté
; & jugeant qu’il étoit indigne & contraire à la coû-
tume établie, de traiter de telles affaires avec des légats
du pape, fans vous 8c les autres patriarches. Mais pouffant
plus loin leur audace, ils ont jetté fur l’autel de la
grande églife un écrit, portant anathême contre toute
l’églife orthodoxe , parce qu’elle ne reconnoît pas
que le faint-Eiprit procédé du Pere 8c du Fils, 8c toutes
leurs autres erreurs.
Le meilleur, étoit de brûler cet écrit impie, mais
on ne l’a pas f a i t , parce qu’il avoit été mis fur l’autel
publiquement. Nous n’avons pas cru non plus devoir
tirer vengeance de ceux qui nous infultoient de la forte
, pour ne pas donner aux Romains occaiion de fcan-
dale : d’autant plus que celui qui paroiffoit le chef.de
L i v r e : s o i x a n t i e ’m e . 35
la légation fe difoit chancelier de l’églife Romaine 8c
coufin du roi & du pape. Cependant nous avons ana-
thematifé cet écrit impie dans la grande fale du con-
feil par ordre de l’empereur , après avoir exhorté fortement
ces légats à venir devant nous renoncer à leurs
erreurs. Mais ils ont menacé de fe tuer eux-mêmes fi
on continuoit de les preffer. Nous vous écrivons ceci,
afin que vous fâchiez ce qui s’eft paffé,& que fi on vous
en écrit de R om e , vous répondiez avec la circonfpec-
tion qui vous convient. Je vous envoie ces lettres pour
les autres patriarches eiitierement conformes à celle-
ci , parce que je n’ai trouvé perfonne pour les envoïer
fûrement. Vous les leur ferez tenir, & vous y joindrez
les vôtres pour les encourager à foûtenir la foi orthodoxe
;& les inftruire de ce qu’ils ont à répondre en cas
qu’on leur parle de ce qui s’eft paffé à Rome.
La même année 1034. l’empereur Conftantin Mo-
nomaque mourut de la goutte, qui l’avoit affligé pendant
prefque tout fon regne. Il étoit naturellement
gai & jovial, & depuis qu’il fut devenu empereur, il
ne fongea qu’au repos 8c au plaifir : en forte que fa nonchalance
affoiblit notablement l’empire. Il aima Scle-
rene femme d’une grande famille, jufques à la faire
paraître à côté de lui avec l'impératrice Z o é , lui au
milieu. Zoé à qui il devoir l’empire mourut avant lui
âgée de foixante 8c douze ans ; 8c nonobftant fes défauts
& fes crimes, il voulut la faire reconnoitre pour
fainte. Après là more il prit une concubine barbare
de la nation des A la ins, â laquelle il donna le titre de
Sebafte, c’eft-à-dire Augufte , n’ofant la déclarer impératrice.
Cependant il faifoit bâtir un monaftere magnifique
en. l’honneur de faint George au lieu nom- ■
A n . 1034.
x v .
Mort de Conft.
Monomaque.
Theodora, imp.
Mich. Pfely i, :
M . S.
Cedr. p. 790.
791.
Zonar. I. X V I I .
c. t 7 . z8.