
An. 108 j. évêque d’Albane -, les chanoines rebelles y furent excommuniez
, ôc le pape écrivit au clergé & au peuple
de Luques , pour defendre de les laifler jouir de leurs
vit. ep.i. prébendes, ni de leur donner aucun fecours. La lettre
eft du premier Octobre 1079. Alors les chanoines de-
feiperez fe révoltèrent centre leur évêque , contre la
comtefte & le pape ; 6c embraflerent le parti du roi
Henri & de 1 antipape Guibert : qui étant venu en
Tolcane en 1081. donna 1 éveche de Luques au chanoine
Pierre , chef des conjurez , homme infolent &
débauché. fi s'empara de toutes les terres de l’églife,
enforte qu’il ne demeura qu'un feul château à l’évê-
que Anfelme, qui fe retira près de la ccftntefle Ma-
thilde avec deux chapellains 6c peu de domeftiques.
«.4. Gar le pape l'avoit donné pour direéteur à cette prin-
cefle, qu’il foûtintde fes confeils dans la guerre qu’elle
eut contre l’empereur.
Le faint évêque travailloit en même tems à convertir
les fchifmatiques ; ôc le pape l’avoit déclaré
pour cet effet fon vicaire en Lombardie , comme j'ai
dit. S’ils venoient à conférer avec lui il leur fermoit
la bouche par fa do&rine ôc fon éloquence. Car il fa-
voit par coeur prefque toute l’écriture fainte , ôc fi on
l ’interrogeoit fur quelque pafTage, il difoit auffi-tôt
comment chacun des peres l’avoit expliqué , aufli
compofa-t-il plufieurs ouvrages , entre-autres une
apologie pour Grégoire V I I . une explication des lamentations
de Jeremie & une du pfautier, qu’il entreprit
à la prière de la eomteiTe Malthilde, & que la mort
l ’empêcha d’achever, il avoir fait de plus une colle-
élion de canons en livres, qui n’eft pas encore imprimée.
L’apologie pour Grégoire V i l . femble être
le fécond des deux difeours qui nous relient feuls de An. 1085.
faint Anfelme de Luques..
Le premier eft adreffé à l’antipape Guibett, ôc eft Ec^itxdIe^,Aii
la répliqué à la réponfe de Guibert fur une première Tel me contre les
lettre, par laquelle Anfelme l’exhortoit à renoncer au c 1 matllucs-
fchifme. En celle-ci il ramaife plufieurs paffages des
peres contre les fchifmatiques, & charge Guibert d’in-
j.ures>fans entrer dans le fond de la queftion,quiétoit
de montrer les nullitez delà dépofitiond’Hildebrand,.
ôc par confequent de l’éleôtion de Guibert : Il con- ^
v ien t qu’il feroit plus parfait de ne pas emploïer les
armes de fe r , même pour la juftice ; mais il prétend
que c’eft une necelfHé dans l’état preiènt des chofes i
ôc q u e lo n ne doit pas imputer à ceux qui font bien ,
le mal qui peut fuivre de leur conduite. Or il foûtient j| ?17„
qu’on eft obligé de fe féparer des médian s, ôc de travailler
à leur correétion , fous peine de fe rendre leur
complice.
Dans le fécond difeours., faint Anfelme entreprend
de: répondre à ceux qui difent, que l’égîife eft foûmife
à la puilfance roïale : enforte que le roi peut,.comme
il lui plaie, lui donner des pafteurs, ôcdifpofer de fes
biens, il rapporte premièrement le canon des apôtres, Ctn ^ ^
qui porte que fi un évêque a obtenu fon églife par f-M
le moïen des puiifanees feeulieres , il doit, être dépofé
ÔC excommunié, lui ôc tous ceux qui. communiquent
avec lui.. Il a jou te , qu’après les apôtres, toutes les
églifes du monde ont gardé inviolablement dette coutume
qu’elles avoient reçue d’eux ; qu’à la mort d’un
cvêque le clergé ôc le peuple de l ’églife va can te , par
délibération commune , fe donnaflent u a pafteur t i ré
du clergé de la même églife ou d’une autre. Que