
A n io î4 contre nous & contre tous ceux qui ne fe laiflent pas
entraîner a leurs erreurs. Nous, reprochant entre autres
chofes de ne nous pas rafer la barbe comme eux , de
communiquer avec les prêtres mariez, de ne pas corrompre
le fymbole par des paroles étrangères. Il rapporte
lés autoritez que les Grecs emploïoient pour
foutenir ces trois articles, puis il ajoûte parlant des
légats :
t. i<j. Ils ont fuppofé qu’ils venoient de Rome & qu’ils
etoient envoïez par le pape : mais en effet ils font venus
d eux-mêmes par les artifices d’Argire & ont fabrique
des lettres au nom du pape, comme on a reconnu
entre autres preuves par la fauffeté des fçeaux. L’écrit
donc qu’ils ont dreffé contre nous aïant été mis
par eux fur 1 autel, en prefence des foûdiacres de la fécondé
femaine : ces foûdiacres ont voulu les obliger
a le reprendre, & il a été jetté par terre : mais nous l’avons
pris , afin que les blafphêmes qu’il contient ne
foient pas rendus publics. Puis nous l’avons fait traduire
de latin en grec, par le protofpataire Cbfme , Romain
le roux &c le moine Jean Efpagnol ; &: il contient
ce qui fuit. Il rapporte l’aéle d’excommunication fidèlement
traduit, puis il continue.
p. ii). Ne voulant pas laiffer impunie une telle infolén-
c e , nous en parlâmes à l’empereur 5 & comme il y
avoir un jour qu’ils étoient partis , il envoïa les rappel-
ler en cette ville. Mais ils ne voulurent ni nous venir
trouver, ni paroître dans le grand concile., ni donner
aucune réponfe fur les impietez qu’ils avoient proférées.
Voulant foûtenir leur écrit & même y ajoû-
ter : ce que l’empereur nous fit dire de leur part à
Rous & au concile. Cependant l’empereur ne .vou-
L l V R É S O I X A N T I e’m E. ^ ¿3
lant pas les contraindre à fe prefenter, parce qu’ils pa-
roiffoient revêtus du titre de légats, ni laiffer une telle ‘ 10
audace impunie : il nous envoïa une lettre, qui por-
toit : Aïant examiné ce qui s’eft paffé ; j’ai trouvé que
la fource du mal vient des interprètes & de la part
d’Argire.: quant à ces étrangers apoftez par d’autres,
je n’ai riçn à faire contre eux : mais je vous envoie les
coupables, après les avoir fait foüetter pour fervir d’exemple
à d’autres. Pour l’écrit, il fera brûlé publiquement
, après que l’on aura anathematifé ceux qui l’ont
confeille, publié, écrit, ou qui en ont été complices.
J’ai auffi fait mettre en prifon le Veftarque gendre
d’Argire , & fon fils : pour les punir de cette fuppofi-
tion. Donné au mois de Juillet indiction feptiéme.
Suivant cet ordre de l’empereur l ’écrit impie , avec
ceux qui l’ont fait ou publie, & leurs complices, ont
été anathematifez dans la grande fale du confeil, en
prefence de ceux que l’empereur avoit envoïez il
a été ordonné que le vingt-quatrième du prefent mois
de Juillet ,: auquel jour on a accoutumé de lire publiquement
le décret du cinquième concile , on publiera
le même anathême. L’original de l ’écrit impie n’a point
été brûlé , mais ùn l’a dépofé au cabinet du cartophy-
lace , pour la perpétuelle condamnation de ceux qui
ont proféré de tels blafphêmes. Or il faut favoir, que
le vingtième jour de ce mois, quand ils furent anathe-
matifez, tous les métropolitains & les archevêques qui
fe trouvoient en cette ville y furent prefens : favoir
outre ceux qui font affemblez aujourd’h u i, Léon d’A-
thenes & fix autres qui y font nommez.
On voit encore comment Michel Cerularius racon- xi.
toit ce qui s’étoit paffé entre lui & les légats du pape, teLettre de mÊ+
d’Antioche à